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Israël - 15 juin 2009
Par Abdel Sattar Kassem
Le docteur Abdel Sattar Kassem est professeur en science politique à l’Université National An-Najah, Naplouse, Palestine occupée
Les Arabes, et les Palestiniens en particulier, sont furieux du discours de Netanyahu du 14 juin 2009. Ils le jugent extrémiste, faucon, et destructeur de ce qu’ils appellent le processus de paix. Ils sont même malheureux que la Maison Blanche l’ait qualifié de pas en avant. Dans son discours, le premier ministre israélien a totalement nié les droits nationaux palestiniens. Bien qu’il n’ait pas parlé du droit palestinien à l’autodétermination, ce déni est implicite dans tout le discours.
Netanyahu a affirmé avec force sa conviction qu’Israël existe sur la terre historique des Juifs, avec une emphase sur la Cisjordanie (qu’il appelle Yahuda et Shomron) comme partie de cette terre, mais il reconnaît que des Palestiniens vivent sur cette terre.
Il a dit que les Palestiniens devraient reconnaître Israël comme Etat juif, et s’ils le font en même temps qu’ils observeront strictement les besoins israéliens en matière de sécurité, ils se verront accorder une entité démilitarisée (qu’il appelle Etat) engagée dans la sécurité d’Israël.
Il a dit que le problème des réfugiés devrait être résolu en dehors d’Israël, et que Jérusalem resterait la capitale indivisible d’Israël. Il a promis davantage d’activités de colonisation.
Je ne vois pas pourquoi les Arabes et les Palestiniens sont furieux.
Ceux qui ont signé les Accords d’Oslo et de Taba savaient déjà qu’Israël ne signerait aucun accord avec quelque parti arabe que ce soit sans mettre en avant la sécurité d’Israël et refuser le droit au retour. La direction palestinienne a pratiquement abandonné le droit au retour au moment même où elle reconnaissait Israël et elle s’est engagée pour la sécurité d’Israël lorsqu’elle a accepté de combattre ce qu’on appelle « le terrorisme palestinien ». La direction palestinienne a accepté l’Initiative de Genève, qui niait indirectement le droit palestinien au retour, et a autorisé Dayton, le général américain, à recruter et à entraîner les Palestiniens sur la manière de combattre le terrorisme, c’est-à-dire combattre d’autres Palestiniens.
La direction palestinienne a toujours mis en garde (depuis 1994) que l’activité coloniale compromettait les négociations, mais la construction de nouvelles colonies, l’agrandissement de l’existant, la confiscation des terres, l’arrachage des arbres et la démolition des maisons sont allés de pair avec les négociations. C’est également vrai pour Jérusalem, qui subit un processus implacable de transformation sociale, économique et culturelle.
La direction palestinienne n’a pas été honnête avec le peuple palestinien. Elle a dit une chose, et en a ratifié une autre.
Netanyahu n’a pas annoncé une politique radicalement différente des politiques des autres gouvernements israéliens, qu’elles viennent des travaillistes ou de Kadima. Netanyahu n’a fait que promettre de poursuivre ce que ses prédécesseurs avaient commencé, et d’adopter les mêmes politiques. Qu’est-ce qui fait de Netanyahu un faucon alors que les autres premiers ministres seraient des colombes ? Netanyahu a dit la vérité. Apparemment, les dirigeants arabes et palestiniens ne se soucient guère de la vérité, ils détestent seulement qu’on la leur dise.
Si la direction palestinienne était vraiment concernée, elle renoncerait aux accords avec Israël, insisterait sur l’unité nationale palestinienne, chercherait de nouvelles approches pour la réalisation des droits nationaux palestiniens et trouverait les moyens de couvrir les frais de la vie quotidienne des Palestiniens. Ce n’est pas une tâche difficile, et cela ne requiert qu’une volonté libre.
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Abdel Sattar Kassem
15 juin 2009