Israël - 15 juin 2009

Valse avec Bibi

Par Gilad Atzmon

Une vieille blague israélienne :
- Le colon de droite : « L’été prochain, nous allons expulser tous les Palis qui sont encore sur notre territoire ».
- Le colon de gauche : « Cela ne nous pose aucun problème… Toutefois, assurez-vous que les bus ont bien l’air conditionné… »

Le discours de Netanayahu nous a appris, une fois de plus, que la polarisation politique nationale israélienne n’est qu’un mythe. En réalité, une telle polarisation est inexistante.

Quand la soupe politique sioniste est prête à être servie, il n’y a aucune réelle différence entre Benyamin Netanyahu et la prétendue « gauche israélienne ».

Tous, ils disent OUI à un Etat palestinien et NON au Droit au Retour des réfugiés palestiniens chez eux : tout ce qu’ils veulent, c’est un « Etat réservé aux seuls juifs ».

Il y a, de cela, quelques mois, nous nous demandions où la « gauche » israélienne était passée, comme si une telle chose eût jamais existé. Maintenant, étrangement, nous nous demandons où est passé la droite ?

De fait, en Israël, vous ne trouverez rien d’autre que des racistes de droite enragés. Des gens qui croient sincèrement en je ne sais quel droit bizarre des juifs à célébrer leurs aspirations nationales au détriment de non-juifs.

Ils sont tous partisans de l’isolement et de la ségrégation juifs. Tout ce qu’ils veulent, en réalité, c’est un ghetto juif hermétiquement scellé, localisé sur la Palestine historique. Ils veulent être entourés par de hauts murs de séparation. Ils n’en ont strictement rien à cirer, qu’il y ait ou non un Etat palestinien, au-delà de ces murs, pour peu qu’ils ne le voient pas, qu’ils ne le sentent pas et qu’ils ne l’entendent pas. Ils n’ont rien contre un Etat palestinien, dès lors qu’il n’a pas d’espace aérien et qu’ils peuvent lui voler toute son eau sans problème.

De manière très curieuse, ils trouvent tous le moyen d’oublier, dans cette saga, qu’ils ne sont pas seuls au monde et qu’il y existe des Palestiniens, aussi.

Ils oublient peu ou prou qu’en réalité, c’est aux Palestiniens qu’il revient de donner leur accord à l’existence d’un Etat juif sur leur territoire, dans leurs villes, dans leurs champs et dans leurs vergers, autour de leurs rivières et près de leur côte.

Franchement, je ne pense pas que cela arrivera jamais.

A peine l’Etat juif avait-il mis les pieds dans la zone du non-retour que sa désintégration était immanente. Même un Barack Obama ne parviendra pas à le sauver.

Source : Palestine Think Tank

Traduction : Marcel Charbonnier