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Palestine - 24 septembre 2006
Par Khaled Amayreh
On s'attendait à ce que le Président américain George W Bush s'entretienne hier avec le président de l'Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas : leur première réunion depuis octobre 2005. Abbas, venu à New York pour assister à l'Assemblée générale des Natons Unies, a rencontré mardi le ministre israélien des Affaires Etrangères, Tzipi Livni, qui a décrit leur réunion d'une heure -- la première entre elle et Abbas en cinq mois -- comme constructive, en disant qu'il y avait un "besoin d'établir un canal permanent de dialogue" avec Abbas.
"La question du soldat israélien capturé, Gilad Shalit, a été évoquée lors de la réunion ainsi que celle des prisonniers palestiniens", a déclaré le négociateur palestinien, Saeb Erekat. Il a ajouté que les entretiens avaient pour but de préparer le terrain pour une série de réunions entre le Président Abbas et premier ministre israélien Ehud Olmert.
Des sources à Gaza disent que les médiateurs égyptiens intensifient leurs efforts pour garantir que le soldat israélien, capturé à Gaza en juin dernier, sera libéré en échange de la libération d'un nombre non spécifié de prisonniers palestiniens.
La semaine dernière, des responsables de la sécurité israélienne ont rencontré des hauts responsables égyptiens au Caire, dont le chef des renseignements généraux, Omar Suleiman.
La presse israélienne a cité l'un des responsables en visite disant que l'Egypte négociait par deux canaux de communication, l'un dirigé par Mohamed Ibrahim, le représentant de Suleiman à Gaza, l'autre coordonné par Suleiman lui-même qui serait en contact avec le Chef du Hamas, Khaled Meshaal, et le premier ministre de l'Autorité Palestinienne, Ismail Haniyeh.
Les responsables israéliens relient tout progrès politique avec l'Autorité Palestinienne, y compris tout accord négocié avec un éventuel gouvernement d'unité nationale, la levée du siège imposé aux Palestiniens et la libération des parlementaires palestiniens enlevés, à la libération de Shalit.
La semaine dernière, le Shin Bet, l'appareil de renseignements israélien, a outrepassé une décision d'un juge militaire de libérer 21 ministres et parlementaires palestiniens après qu'ils aient été innocentés de toutes charges. Le juge avait accepté l'argument de l'avocat des personnes kidnapées : Israël n'avait pas le droit d'emprisonner des personnes parce qu'elles avaient participé aux élections législatives palestiniennes qu'Israël lui-même avait approuvées et qu'il avait autorisées.
Le Shin Bet a annulé la décision du juge au motif que libérer maintenant les personnes enlevées priverait Israël d'une "carte" importante pour faire pression sur la libération de Shalit.
Avec le retour d'Abbas aujourd'hui à Gaza, les efforts devraient s'intensifier pour résoudre toutes les différences en suspens entre le Hamas et le Fatah afin de préparer le terrain pour la formation d'un gouvernement d'union nationale prévue depuis un certain temps.
Les deux partis sont encore en désaccord avec le refus du Hamas de reconnaître Israël et d'accepter les précédents accords, y compris l'initiative Arabe de 2002 qui réclame une fin de l'occupation israélienne en échange d'une reconnaissance Arabe d'Israël.
Tandis que le Hamas a donné son accord pour accepter l'initiative arabe, il reste peu disposé à reconnaître de facon explicite d'Israël en l'absence d'une reconnaissance israélienne réciproque d'un Etat palestinien sur l'ensemble du Territoire Palestinien Occupé en 1967.
Les discussions entre les deux partis sur le programme politique proposé du gouvernement ont été suspendues au début de cette semaine et certains responsables du Fatah ont accusé le Hamas d'inflexibilité et de ne pas apprécier l'intensité de la crise provoquée par les sanctions occidentales et israéliennes à l'égard du gouvernement dirigé par le Hamas.
Selon des rumeurs, Abbas ferait l'objet d'une intense pression de la part des Etats-Unis pour assurer l'acceptation par le Hamas des trois conditions – la reconnaissance d'Israël, la fin de la résistance armée et l'engagement envers les accords précédents entre Israël et l'Autorité Palestinienne -- exigées par le quartet (USA, Union Européenne, Russie et l'ONU) en échange d'une fin au blocus financier de l'Autorité palestinienne qui dure depuis six mois.
On dit également que la Jordanie, que le Hamas accuse d'être à l'entière disposition de l'Amérique et d'Israël, "exhorte" Abbas d'avoir une position plus dure envers le Hamas.
En dépit des mesures draconiennes imposées par Israël et les Etats-Unis -- y compris en empêchant les Palestiniens d'avoir accès à la nourriture et au travail -- Hamas jouit toujours d'une large popularité.
Malgré une préférence du public pour un gouvernement d'unité nationale, la popularité du mouvement Islamique demeure en grande partie incontestée avec une majorité de Palestiniens qui soutiennent sa politique de ne pas reconnaître Israël.
Selon un sondage réalisé entre les 14 et 16 septembre par le Centre palestinien pour la Recherche politique et les Sondages basé à Ramallah, 38% des personnes interrogées ont dit qu'elles voteraient pour le Hamas s'il y avait de nouvelles élections comparé aux 39% il y a trois mois.
La popularité du Fatah a légèrement augmenté pendant la même période en passant de 39 à 41%.
12% des personnes interrogées n'étaient pas décidées quant à leurs intentions de vote, et les autres factions n'obtiendraient pas plus de 9% de l'ensemble des votes.
Environ 66% des personnes interrogées ont dit qu'elles pensaient que le Hamas ne devrait pas céder aux demandes des pays donateurs de reconnaître Israël tandis que seulement 30% pensaient qu'ils devraient.
Source : http://weekly.ahram.org.eg/
Traduction : MG pour ISM
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