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ISM France - Archives 2001-2021

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Liban -

Pour comprendre et suivre les élections législatives libanaises du 7 juin - II : les candidats, les sondages, les éléments déterminants de dernière minute

Par

Rapport rédigé par Nadine Acoury à partir de divers dossiers, dont ceux d'As-Safir et d’Al-Akhbar, traduit par ses soins.

L’ensemble des sondages et des pronostics font état d'un scrutin serré à quelques dizaines de voix près dans certaines circonscriptions et prévoient une nouvelle composition de l'assemblée nationale libanaise (appelée "parlement") divisée entre majorité et opposition à un ou deux sièges de différence (de type 65/63).

Pour comprendre et suivre les élections législatives libanaises du 7 juin - II : les candidats, les sondages, les éléments déterminants de dernière minute


Les candidats, les pronostics :

Un ensemble de 536 candidats (118 pour la majorité, 118 pour l'opposition et 300 "indépendants") se disputent les 128 sièges de députés du pays.

D’abord la capitale :

- Beyrouth I (5 sièges) : 6 candidats de la liste "14 mars" (majorité actuelle) parmi lesquels les fils et fille (Nadim Gemayel et Nayla Tueni) de l'establishment maronite en place depuis l'indépendance et marqué à droite, 5 candidats pour l'opposition actuelle, parmi lesquels Nicolas Sehnaoui du Courant Patriotique Libre, et 9 candidats "indépendants".
- Beyrouth II (4 sièges) : 2 candidats du Courant du Futur (Hariri, majorité), 3 candidats pour l'opposition et 3 indépendants.
- Beyrouth III (10 sièges) : 11 candidats "14 mars" dont Saad Hariri, chef du Courant du Futur et fils de l'ex-premier ministre assassiné, 9 candidats d'opposition et 19 indépendants.

Les sondages prévoient une victoire totale de la majorité dans son fief de Beyrouth III et une forte possibilité de partage 50/50 entre majorité et opposition pour Beyrouth I (où le vote des Arméniens sera déterminant) et Beyrouth II.

Ensuite, le nord (28 sièges), à forte majorité "sunnite" et qui rassemble près de la moitie des pauvres du pays :

- Akkar (7 sièges): 9 candidats "14 mars", 7 candidats d'opposition et 18 indépendants.
- Dennyeh-Minyeh (3 sièges): 3 candidats "14 mars", dont le célèbre Ahmad Fatfat (ministre de l'intérieur par intérim ayant donné l’ordre d’accueillir et d’offrir le thé aux soldats sionistes dans la caserne de Marjeyoun au sud Liban, en pleine agression de juillet-août 2006), 30 indépendants et aucun candidat pour l'opposition.
- Tripoli (8 sièges) : 10 candidats "14 mars", 2 candidats opposition dont Omar Karamé, frère de l'ex-premier ministre Rachid Karame, assassiné en juin 1987 par Samir Geagea (chef des Forces Libanaises) et héritier d'une tradition politique nationaliste arabe pro-résistance.

D’après les sondages, la majorité remporterait l'ensemble des sièges d’Akkar et Dennyeh-Minyeh, ainsi que 7 sièges sur 8 à Tripoli, laissant la possibilité d'un seul siège pour l'opposition dans la capitale du nord.

Le nord à forte composante chrétienne (maronite ou orthodoxe) :

- Zghorta (3 sièges) : 3 candidats majorité actuelle, 3 candidats opposition dont Sleiman Frangieh (dont le père, la mère, la sœur ont été assassinés ainsi que 27 autres personnes en 1978 toujours par Samir Geagea), et 4 indépendants.
- Koura (3 sièges) : 3 candidats 14 Marsiens, 3 candidats opposition actuelle et 8 indépendants.
- Jbeil (Byblos) (3 sièges) : 2 candidats majorité actuelle, 3 candidats opposition et 16 indépendants.

Dans ces trois circonscriptions, l'opposition est donnée gagnante à 100% à Zghorta et Jbeil (où la minorité chiite a un rôle important) et pour au moins 2 sièges sur 3 à Koura.

Les deux autres circonscriptions sont en principe acquises à la majorité actuelle, soit :
- Besharre (2 sièges): 2 candidats 14 Marsiens dont l'épouse de Samir Geagea, 1 candidat opposition et 6 indépendants.
- Batroun (2 sièges): 2 candidats 14 marsiens, 3 candidats opposition actuelle, dont Gebran Bassil, intègre ministre des télécommunications et membre du Courant Patriotique Libre, et 2 indépendants.

Les 5 circonscriptions dites du Mont Liban :

- Kesrouane (5 sièges) : 6 candidats majorité actuelle, 5 candidats opposition, dont Michel Aoun, chef du Courant Patriotique Libre, et 8 indépendants.
- Baabda (6 sièges) : 6 candidats 14 marsiens, 6 candidats opposition et 14 indépendants.
- Metn (8 sièges) : 9 candidats 14 marsiens, 8 candidats opposition et 5 indépendants.

Ces trois circonscriptions devraient, d'après les sondages, être acquises à 100% par l'opposition avec possibilité de 2 sièges sur 8 pour la majorité dans le Metn (où le vote de la minorité arménienne sera décisif).

Les deux autres circonscriptions sont acquises normalement à la majorité, avec la possibilité d'un siège pour l'opposition à Aley, soit :
- Aley (5 sièges) : 4 candidats majorité actuelle, 5 candidats opposition, dont Talal Arslane, l'"autre leader" de la communauté druze (par rapport a Walid Jumblat) et 2 indépendants.
- le Chouf (8 sièges) : 9 candidats 14 marsiens, dont Walid Jumblat, 6 candidats opposition et 6 indépendants.

Les circonscriptions du sud Liban qui comptent un ensemble de 23 sièges devraient, selon les pronostics, être acquises, au moins pour 21 de ces sièges, à l'opposition, avec la possibilité pour les 2 sièges de Saida, capitale du sud, d'être remportés par la majorité qui y a parachuté, aux côtés de la sœur de Rafic Hariri, le pleurnichard Fouad Siniora, actuel premier ministre et ex-ministre des finances, responsable de la dette publique de 40 milliards de dollars (180% du PIB), soit :

- Zahrani (3 sièges) : 1 candidat 14 marsien, 3 candidats de l'opposition (dont Nabih Berri, chef du parti Amal et président du parlement) et 5 indépendants.
- Saida (2 sièges) : 2 candidats majorité (Bahia Hariri et Fouad Siniora), 1 candidat de l'opposition, Oussama Saad, héritier d'une dynastie de résistants et de militants, dont le père Maarouf a participé a la révolte de 1936 en Palestine et a été assassiné par balles alors qu'il menait une manifestation syndicale de pêcheurs à Saida, et 2 indépendants.
- Jezzine (3 sièges) : 1 candidat majorité, 8 candidats de l'opposition et 10 indépendants.
- Nabatieh (3 sièges) : 3 candidats majorité, 3 candidats de l'opposition et 7 indépendants.
- Hasbaya-Marjeyoun (5 sièges) : 5 candidats majorité, 5 candidats de l'opposition et 6 indépendants.
- Bint Jbeil (3 sièges) : 1 candidat majorité, 3 candidats de l'opposition et 5 candidats indépendants.
- Sour (Tyr) (4 sièges) : 1 candidat majorité, 4 candidats de l'opposition et 3 candidats indépendants.

Les 3 circonscriptions de la plaine de la Bekaa représentent un total de 23 sièges, soit :

- Baalbeck-Hermel (10 sièges) : 3 candidats majorité, 9 candidats de l'opposition et 23 candidats indépendants.
Cette circonscription est entièrement acquise à l'opposition, contrairement aux deux autres :
- Zahle (7 sièges) : 7 candidats majorité, 6 candidats de l'opposition et 48 candidats indépendants.
- Bekaa-Ouest (6 sièges) : 7 candidats majorité, 7 candidats de l'opposition et 14 candidats indépendants.

Les sondages prévoient 2 sièges pour l'opposition et 5 pour la majorité à Zahle, et 1 siège pour l'opposition et 5 pour la majorité dans la Bekaa Ouest.

Les élections seront surveillées par 54.000 membres des forces de l'ordre et des organisations internationales spécialisées (dont celle de Jimmy Carter, arrivé hier à Beyrouth).

Outre l'intérêt marqué au niveau régional et international, les élections libanaises suscitent dans le pays un enthousiasme remarquable au sein de toutes les couches de la société et dans l'ensemble des générations.

Les Libanais convergent en avion des quatre coins du monde sur l'aéroport de Beyrouth, qui connaît actuellement une hausse de 30% du trafic aérien (20.000 passagers par jour), pour un coût de plus de 97 millions de dollars.

L’argent joue un rôle décisif et la corruption est généralisée.

Les minorités sont maitresses de la situation dans certaines circonscriptions et peuvent apporter des surprises de dernière minute, telles que la minorité arménienne à Beyrouth I, au Metn et à Zahle, et la minorité chiite à Jbeil.

Pour les arabophones :
- dossier as safir du 04/06/09
- dossier al-akhbar

Première partie de cette étude :
Pour comprendre et suivre les élections législatives libanaises du 7 juin - I : les enjeux, les circonscriptions et les listes.



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4 juin 2009