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Bethléem - 10 novembre 2005
Par Peace now
Gush Etzion (Vol.1, Issue 14)
Le bloc de Gush Etzion reste attrayant pour les nouveaux résidants, en raison de sa localisation (près de Jérusalem, auquel il est relié par l'intermédiaire d'un système de routes et de tunnels qui permettent aux colons de contourner les secteurs palestiniens fortement peuplés de Bethlehem et de Beit Jala) et des avantages que le gouvernement israélien fournit aux colons de Cisjordanie.
En outre, beaucoup d'Israéliens pensent qu'Israel n'abandonnera jamais le contrôle du bloc de Gush Etzion - une croyance qui est renforcée par le tracé de la barrière de sécurité
Le terme "Etzion" a ses racines dans le nom de la toute première colonie de Kfar Etzion (voir ci-dessous les details).
"Gush Etzion" (littéralement, "bloc d'Etzion") fait référence au groupe de colonies situé au Sud de Jérusalem, entre Bethléem et la colonie actuelle de Kfar Etzion. La plupart des Israéliens pensent au bloc comme à un secteur relativement compact contigu à la Ligne Verte.
Cependant, ces dernières années le bloc s'est graduellement agrandi pour inclure la grande colonie Ultra-Orthodoxe de Beitar Illit, au Nord du bloc historique, et la colonie d'Efrat, située loin de la Ligne Verte, du côté Est de la route no 60 (la principale route Nord-Sud traversant le Sud de la Cisjordanie ).
Ce bloc agrandi est défini plus officiellement par le tracé de la barrière de sécurité israélienne.
Notamment, l'inclusion d'Efrat dans le bloc signifie qu'une section importante de la route 60 sera située du côté israélien de la barrière.
Le bloc de Gush Etzion ne doit pas être confondu avec le territoire sous la juridiction du Conseil Régional des colonies de Gush Etzion, qui comprend de lointaines colonies périphériques comme Keidar au nord (située juste au sud de Ma'ale Adumim), Asfar (a.k.a. Metzad) et Ma'ale Amos à l'est (à la limite du désert de Judée), et Karmei Tzur au sud (juste à côté de la ville palestinienne de Halhul).
Le territoire du Conseil Régional de Gush Etzion s'étend donc des périphéries Est de Jérusalem aux périphéries de la banlieue nord d'Hébron, Halhoul, et de la Ligne Verte jusqu'au Désert de Judée.
Quelle est la signification historique particulière de la région de Gush Etzion ?
En janvier 1927, un groupe de juifs ultra-orthodoxes de Jérusalem, accompagnés des quelques Yemenites qui avaient émigré en Palestine pour des raisons religieuses, se sont installés au sud de Jérusalem.
La petite communauté s'est appelée "Migdal Eder", nom d'un site mentionné dans la Bible (genèse 35:21). Cette première communauté n'a pas prospéré, principalement en raison des difficultés économiques et de la tension grandissante avec les communautés arabes voisines.
En 1929, les émeutes Arabes ont éclaté et la communauté a été détruite. Les habitants de Migdal Eder ont été sauvés par les villageois du village palestinien voisin de Beit Ummar mais ils n'ont pas pu retourner sur les terres qu'ils avaient laissé derrière eux.
Au début des années 30, la terre qui avait été le site de Migdal Eder a été achetée par Shmuel Yosef Holtzman afin d'établir une communauté juive dans le secteur entre Bethlehem et Hebron. Holtzman a appelé la communauté "Kfar Etzion" (de son propre nom, Holtzman – en allemand, "Holtz" signifie "bois", qui se traduit en hébreu par "Etz").
Cette deuxième tentative d'établir une base juive dans cette région a été à nouveau mise en échec avant que toute présence juive significative soit effectuée, cette fois par le soulèvement des Arabes de 1936, qui a mené les habitants de Kfar Etzion à abandonner le secteur.
La plupart des bâtiments que Holtzman et ses associés avaient construit ont été plus tard démolies par les Arabes vivant dans la région.
Les juifs ont encore tenté de coloniser le secteur entre 1943-1947, avec pour résultat l'établissement des quatre communautés juives (Kfar Etzion, Ein Tzurim, Masu'ot Ytzhak, et Revadim).
Chacune des quatre communautés a été détruite au cours de la guerre de 1948, et le secteur entier est tombé sous la juridiction jordanienne. De 1948-1967, la perte des quatre communautés juives du Gush Etzion fût l'un des traumatismes les plus douloureux dans la mémoire collective israélienne.
Presque immédiatement après qu'Israël ait pris le contrôle de la Cisjordanie en juin 1967, une nouvelle initiative de colonisation réussie a été lancée dans le secteur.
En septembre 1967, Kfar Etzion est devenu la première colonie israélienne en Cisjordanie Occupée. Parmi le groupe qui a fondé le nouveau Kfar Etzion, on trouvait les descendants des gens qui avaient combattu (et dont beaucoup sont morts) dans la région en 1948.
Ils justifiaient la création de la colonie sur le fait qu'ils avaient le droit de revenir sur la terre d'où ils avaient été déracinés brutalement 19 ans plus tôt - un raisonnement que le gouvernement israélien a par la suite accepté (tout en refusant le même droit au retour aux civils arabes qui avaient fui ou été expulsés des communautés à l'intérieur d'Israël pendant cette même guerre).
De cette façon, Kfar Etzion était non seulement la première colonie israélienne en Cisjordanie , mais c'était également un précédent dans ce qui deviendrait la stratégie préférée des colons - et fortement réussie : établir des faits sur le terrain et puis demander et obtenir l'approbation du gouvernement.
Combien de colonies sont situées dans le bloc de Gush Etzion ?
Il y a 12 colonies dans ce qui est généralement connu comme le bloc de Gush Etzion : Har Gilo, Neve Daniel, Keidar, Rosh Tzurim, El'azar, Migdal Oz, Alon Shvut, Kfar Etzion, Bat Ayin, Gva'ot (une école militaire, Nahal), Beitar Illit, et Efrata.
Sur ces dernières, Beitar Illit et Efrata sont des grandes colonies qui, en raison de leur taille, ne relèvent pas de la juridiction du Conseil Régional de Gush Etzion (Beitar Illit a sa propre municipalité, et Efrata a son propre conseil local).
En tant que site de l'armée, Gva'ot n'a officiellement aucun résidant permanent (selon le Bureau Central des Statistiques israélien). Cependant, le Conseil régional de Gush Etzion compte Gva'ot comme une "communauté" séparée, où vivent 10 familles et cherche à l'agrandir.
En outre, le Conseil Régional de Gush Etzion inclut cinq autres colonies : Asfar (a.k.a. Metzad), Karmei Tzur, Ma'ale Amos, Nokdim et Tko'a.
Y-a-t'il des avant-postes dans la région de Gush Etzion?
Il y a huit avant-postes non autorisés - c.-à-d., des protos de colonies créés sans approbation du gouvernement israélien, mais souvent avec l'aide du gouvernement israélien - situés dans le bloc de Gush Etzion.
Ils servent principalement à créer (ou à tenter de créer) une contiguïté entre les colonies existantes, ainsi qu'entre les colonies et la Ligne Verte ou la barrière de sécurité.
Ces avant-postes sont :
Bat Ayin Ouest : entre Bat Ayin et la Ligne Verte
Bat Ayin Est : entre Bat Ayin et Kfar Etzion
Derech Ha'avot : "grossissant" le secteur entre Rosh Tzurim, El'azar et Neve Daniel
Givat Hadagan : au Nord-Est d'Efrata, entre Efrata et la Barrière de sécurité
Givat Hatamar : au nord d'Efrata, entre Efrata et la Barrière de sécurité
Givat Hahish : agrandissant Alon Shvut vers l'Est en direction de la route 60
Neve Daniel Nord : au nord de Neve Daniel
Le Vieux Massu'ot Itzhak : nord-est de Bat Ayin. Cet avant-poste est listé sur le site internet officiel de Gush Etzion en tant que "communauté" séparée.
En outre, il y a sept avant-postes situés en dehors du bloc, dans les secteurs périphériques du Conseil régional de Gush Etzion.
Ces avant-postes sont :
Ibei Hanachal : à l'ouest de Ma'ale Amos. Cet avant-poste est listé sur le site internet officiel de Gush Etzion en tant que "communauté" séparée. (voir http://www.gush-etzion.org.il/ibeyhanachal.asp)
Ma'ale Rehav'am : situé loin de l'est de Tko'a, profondément à l'intérieur d'une zone désignée comme une réserve naturelle. Cet avant-poste est listé sur le site internet officiel de Gush Etzion en tant que "communauté" séparée. (voir http://www.gush-etzion.org.il/ibeyhanachal.asp)
Pnei Kedem : au nord d'Asfar. Cet avant-poste est listé sur le site internet officiel de Gush Etzion en tant que "communauté" séparée
Sde Bar : au nord-ouest de Tko'a et Nokdim. Cet avant-poste est listé sur le site internet officiel de Gush Etzion en tant que "communauté" séparée et possède son propre site internet.
Tko'a B+C : au Sud de Tko'a
Tko'a D : au sud de Nokdim
Tzur Shalem : au nord-ouest de Karmei Tzur
(Pour plus d'informations sur la localisation et les détails de ces avant-postes, y compris les photos, voir le site internet de La Paix Maintenant, http://www.peacenow.org.il/site/en/peace.asp?pi=58)
Combien de colons vivent dans ce secteur ?
Selon le Bureau Central des Statistiques israélien, à fin 2004, il y avait environ 41.000 colons vivant dans 11 colonies du bloc de Gush Etzion et environ 3300 autres colons vivant dans les six autres colonies du Conseil Régional de Gush Etzion.
Comme nous l'avons dit ci-dessus, le bloc de Gush Etzion inclut deux grandes colonies qui comptent à elles deux plus de la moitié de l'ensemble de la population des colons du secteur. Il s'agit de la colonie ultra-orthodoxe de Beitar Illit (avec une population de 25.000 personnes à fin 2004) et la colonie principalement religieuse d'Efrata (avec une population de 7500 personnes à fin 2004).
Combien de Palestiniens vivent dans ce secteur géographique ?
(Les données sur la population palestinienne sont basées sur des chiffres fournis par le Bureau Central des Statistiques palestinien.)
La population palestinienne du bloc de Gush Etzion en lui-même (c.-à-d., située à l'ouest de la barrière de sécurité) est de 18.651 personnes, vivant dans cinq villages. La population palestinienne du secteur qui inclut toutes les colonies du Conseil Régional de Gush Etzion est d'environ 230.000, et inclut les grands secteurs urbains de Bethlehem, de Beit Jala, et de Beit Sahour, ainsi que de nombreux villages et deux camps de réfugiés.
La population des colons de cette région se développe-t-elle ?
Oui. Le bloc de Gush Etzion reste attrayant pour les nouveaux résidants, en raison de sa localisation (près de Jérusalem, auquel il est relié par l'intermédiaire d'un système de routes et de tunnels qui permettent aux colons de contourner les secteurs palestiniens fortement peuplés de Bethlehem et de Beit Jala) et des avantages que le gouvernement israélien fournit aux colons de Cisjordanie .
En outre, beaucoup d'Israéliens pensent qu'Israël n'abandonnera jamais le contrôle du bloc de Gush Etzion - une croyance qui est renforcée par le tracé de la barrière de sécurité. En conséquence, le désengagement de Gaza n'ébranle pas l'attraction du secteur.
Selon le Bureau Central des Statistiques israélien, la population des colonies du bloc de Gush Etzion a augmenté de presque 3700 nouveaux colons en 2004.
Sur le nombre total des colonies, la croissance la plus significative a été enregistrée à Beitar Illit (une augmentation de 2094 colons, soit 9%) et Efrata (une augmentation de 446 colons, soit 6.3%).
En termes de pourcentage, six des colonies du bloc de Gush Etzion ont vu une croissance à deux chiffres en 2004 : la plus forte croissance a été enregistrée à Rosh Tzurim (35%, ou 91 nouveaux habitants), Kfar Etzion (30%, ou 120 nouveaux colons), de Migdal Oz (27%, ou 79 nouveaux colons), El'azar (21%, ou 185 nouveaux colons), et Neve Daniel (20%, soit 216 nouveaux colons), et Har Gilo (12.6%, soit 46 nouveaux résidants).
La population des colons augmente également en dehors du bloc lui-même, avec le plus fort pourcentage de croissance sur l'ensemble des colonies du Conseil Régional de Gush Etzion enregistré à Asfar/Metzad (41%, soit 95 nouveaux colons).
Est-ce que les colonies s'agrandissent dans ce secteur ?
Oui. En plus des avant-postes (abordés ci-dessus), l'expansion physique des colonies de Gush Etzion (l'infrastructure et la construction des bâtiments) se poursuit.
A Beitar Illit, des centaines d'appartements sont actuellement en construction ; Beitar Illit est actuellement l'un des plus grands chantiers de construction en Cisjordanie .
La construction à grande échelle (100-200 nouveaux logements, principalement des appartements) se poursuit également à Efrata, et à Neve Daniel où l'on vient de terminer la construction de plusieurs centaines de nouvelles maisons et appartements, avec la préparation en cours pour démarrer de nouvelles constructions.
Quelques dizaines de maisons sont actuellement en construction à Har Gilo et à El'azar (selon le Conseil Régional, l'objectif est de doubler la population d'El'azar au cours des prochaines années).
A Rosh Tzurim la construction de quelques dizaines d'appartements a été récemment achevée et des préparations sont en cours pour de nouvelles constructions.
Des constructions sur une plus petite échelle (quelques maisons) ont lieu à Keidar et Tko'a, et à Tko'a, des terrains sont en préparation pour de nouvelles constructions.
Qu'en est-il de l'infrastructure liée aux colonies ?
Il y a deux principaux projets d'infrastructure actuellement en cours dans la région de Gush Etzion à l'extérieur du bloc de Gush Etzion et au bénéfice exclusif des colons vivant à l'extérieur du bloc et du côté Est de la barrière de sécurité.
Le premier est la déviation de Za'atra, populairement connue sous le nom de "Route Lieberman" (appelée ainsi pour Avigdor Lieberman, un politicien de droite qui était Ministre des Transports dans le premier gouvernement du premier ministre Sharon ; Lieberman vit dans la colonie de Nokdim, l'une des principales bénéficiaires de la route de contournement).
Probablement le plus grand projet d'infrastructure actuellement en cours en Cisjordanie , la Route Lieberman est une projet de plusieurs millions de dollars pour construire 10 kilomètres de route qui passera à travers les collines et les montagnes (exigeant la construction d'au moins quatre ponts).
L'objectif de la route est de fournir un itinéraire plus direct à environ 2500 colons (vivant à Tko'a, Nokdim, Ma'ale Amos et Asfar) pour atteindre Jérusalem tout en évitant les centres de population palestinienne.
Comme habituellement dans ce cas, la construction de la Route Lieberman a impliqué des confiscations massives de terre aux propriétaires palestiniens locaux.
La Route Lieberman inclut quelques points d'accès pour les Palestiniens ; pourtant, l'expérience a montré, que l'accès aux routes de contournement est souvent refusé aux Palestiniens ou tellement fortement limité que donner une utilisation normale aux Palestiniens est impossible.
D'ailleurs, même s'ils parvenaient à accéder à la route, la plupart des Palestiniens n'auraient pas d'autorisation pour se rendre à Jérusalem.
Le second est une nouvelle voie d'accès pour la colonie isolée d'Asfar et pour son avant-poste voisin de Pnei Kedem, où vivent environ 350 personnes. Alors que cette route n'est pas encore goudronnée, les travaux pour faire passer la route à travers les montagnes de la région sont terminés.
Cette nouvelle route de contournement très onéreuse (les coûts élevés sont dus au paysage accidenté, rendant nécessaire d'importants terrassements et l'étayage des pentes des montagnes) contourne une route de contournement existante qui sert aux deux communautés.
Source : http://www.peacenow.org/
Traduction : MG pour ISM
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