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ISM France - Archives 2001-2021

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Palestine -

Succession politique en Palestine

Par

Daoud Kuttab, journaliste récompensé, est directeur de l’Institut des Media modernes à l’université Al Quds de Ramallah. Article publié le 5 novembre sur Arabic Media Internet Netwok (AMIN)

Mon coiffeur, Abu Salah n’a pas pu m’attendre. Il était trop occupé cette semaine et voulait une réponse à sa question.
Dans son esprit, il n’en finissait pas de chercher une solution à ce qu’il savait être un problème compliqué :
Comment Marwan Barghouti s’échapperait-il de la prison israélienne dans laquelle il est enfermé ?

Abu Salah s’est senti soulagé quand je lui ai expliqué que le Hezbollah pouvait répondre à cette devinette. Ce groupe de résistance libanais détient toujours les corps de soldats israéliens qu’ils pourraient négocier avec les Israéliens contre le retour d’otages libanais toujours détenus, contre des prisonniers palestiniens, et éventuellement, contre Barghouti.


L’espoir aléatoire que beaucoup nourrissent en Barghouti ne se limite pas à mon coiffeur.
Après avoir voulu connaître l’état de santé de leur président, beaucoup de Palestiniens, à la fois à l’intérieur et à l’extérieur des territoires occupés, ont à l’esprit la question de la succession.

Les nombreux postes qu’Arafat tenaient fournissent à la fois les problèmes et les solutions.
Arafat est le président du comité exécutif de l’OLP et le chef de l’Autorité Nationale Palestinienne.

Il est aussi le commandant en chef des forces de sécurité palestiniennes, et on dit qu’il contrôle la totalité des fonds de l’OLP qui échappent naturellement au contrôle du ministre des finances palestiniens.

Le premier problème auquel ont dû faire face les responsables depuis qu’Arafat a été emmené par hélicoptère de la Muqata à Ramallah, fut la question des titres.

Est-ce qu’un responsable se verrait donner un titre provisoire ou intérimaire ?

Pour le comité exécutif de l’OLP, le problème a été résolu parce que Mahmoud Abbas (Abu Mazen) était le secrétaire général du comité et qu’ainsi il conservait son titre et devenait de facto le chef du comité exécutif de l’OLP même si ça ne lui donnait pas le titre de chef intérimaire du comité.

Avec le ANP (Autorité Nationale Palestinienne) il n’y avait aucun problème parce que Ahmad Qureia continue d’être premier ministre et dès lors dirige les réunions du Conseil des Ministres.


Le premier problème a fait surface dimanche quand le Conseil National de la Sécurité (CNS) s’est réuni.

Taeb Abdel Rahim, un vieux leader palestinien membre du comité central du FATAH est devenu une sorte de référence à la Muqata pour les questions qui ne sont pas clairement du ressort d’Abbas ou de Qureia.

Quand il a établi le procès verbal de la réunion du NSC il s’est accroché avec Ahmad Abdal Rahman, un des conseillers d’Arafat, sur la manière de désigner Qureia.

Abdel Rahman voulait annoncer que la réunion était dirigée par Qureia, adjoint au chef du CNS. Abdel Rahim voulait simplement annoncer qu’Ahmad Qureia assistait à la réunion du CNS sans donner au premier ministre aucun titre particulier pour cette réunion sur la sécurité. A la fin, Quereia s’est vu attribuer le titre d’adjoint au chef du NSC, mais seulement après une chaude discussion.


Cette sorte de conflit résulte de l’absence de directives écrites toutes les fois qu’Arafat est absent. Ces difficultés se sont exaspérées d’autant avec le fait qu’on ne connaît rien de la santé du président et que personne n’est prêt au défi, à rivaliser pour la direction, parce que personne ne veut donner l’impression d’exploiter le vide du pouvoir.



Evidemment, le problème de succession en Palestine, comme dans beaucoup de pays arabes, est le résultat de l’absence d’un protocole bien établi par lequel l’Autorité se transmet.

En l’absence d’un tel roulement? les leaders rechignent à choisir un délégué, à permettre à un seul d’accéder au rôle et aux décisions.

Les élections, qu’elles soient présidentielles, parlementaires ou municipales, pourraient faire beaucoup pour faire naître une nouvelle représentativité du leadership.

L’absence de mécanisme démocratique est même pire à l’intérieur des différents mouvements de libération.

Il n’y a pas d’élections internes chez les Islamistes et les groupes de gauche généralement, mais dans le mouvement nationaliste dirigé par Arafat, il n’y a pas eu d’élections internes depuis la fin des années 80.


Les Palestiniens justifient cette situation en rappelant aux sceptiques que la Palestine n’est toujours pas une nation souveraine, que les Palestiniens sont plongés dans une lutte existentielle qui exige que le leader le plus haut ait autant de pouvoir que possible.

Ils soulignent que si on connaît le nom du successeur alors l’autre bord s’emploiera à donner du pouvoir à un remplaçant quand les négociations iront mal avec le leader.


Dans le cas d’Arafat, beaucoup disent que les Israéliens auraient eu beaucoup moins de scrupules à prendre la vie d’Arafat s’ils avaient
pensé qu’un adjoint potentiel serait plus enclin à accepter leur point de vue que ne l’était le président palestinien historique.


Les élections à l’intérieur du Fattah étaient l’un des processus que Barghouti croyait approprié et tentait de toutes ses forces d’implanter quand les Israéliens l’ont arrêté.

Leader populaire, qui avait été élu lui-même à la tête du Conseil des étudiants de l’université de Bir Zeit, il avait gagné la légitimité d’être choisi par ses pairs.

Quand le processus d’Oslo a commencé, il a refusé toute position officielle dans l’Autorité nationale palestinienne et a choisi à l’inverse e rester proche des cadres locaux du Fatah.

Jusqu’à présent le leadership palestinien et les institutions semblent avoir été capables de se montrer unifiées. Néanmoins, quoique qu’il advienne au président palestinien, le problème de la succession prendra certainement une place centrale, désormais.


Tandis que Qureia et Abbas qui sont venus de Tunis avec l’OLP font la Une des journaux en tant que successeurs possibles, les chefs locaux voudront avoir leur mot à dire dans la manière dont les décisions touchant la cause palestinienne sont prises.


Ce n’est pas étonnant si les gens comme mon coiffeur mentionnent les jeunes leaders qui se sont battus au cours de la première et de la deuxième Intifada en Palestine, de préférence à ceux des leaders qui étaient liés à la lutte originelle de l’OLP à l’étranger.

Source : www.imemc.org/

Traduction : CS pour ISM-France

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