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Palestine - 21 juillet 2005
Par Palestine Report
Cette semaine Palestine Report Online a interviewé le Directeur général pour les Affaires aux Réfugiés de l’Organisation de Libération de la Palestine (PLO), Saji Salameh, à propos des récents commentaires du président Mahmoud Abbas sur l’octroi de la citoyenneté arabe à tous les réfugiés palestiniens.
"Il ne peut pas y avoir de solution permanente acceptée par tout le monde et les réfugiés sans une solution à ce problème. Sinon, il ne peut pas y avoir de paix."
PR : Que pensez-vous de la déclaration du président Abbas pour que les pays hôtes arabes accordent aux réfugiés la citoyenneté ?
Salameh : C’est naturel qu’Abu Mazen veuille recadrer le problème des Palestiniens de la diaspora dans le contexte de sa visite aux différents pays arabes dont la Syrie, le Liban et la Jordanie. Il a soulevé un certain nombre de problèmes exclusifs à la situation des réfugiés et évidemment cela inclut les droits au travail, au déplacement, et à résidence.
Ils ont aussi parlé du problème de la citoyenneté. Dans ce contexte, Abu Mazen a exprimé son inquiétude pour les réfugiés de la diaspora et même pour ceux de la patrie, soulignant qu’ils sont attachés au droit à revenir chez eux et leur rejet d’être réinstallés, ce qui mettrait en fin de compte un terme au problème des réfugiés.
Sur cette prémisse, Abu Mazen a déclaré que rien n’empêche les pays arabes de prendre une décision souveraine pour offrir la citoyenneté à ceux des réfugiés qui le désirent.
C’est évidemment avec la garantie qu’une telle mesure n’empiéterait en aucun cas sur le droit légal des réfugiés au retour, à restitution et à compensation.
Par conséquent, le cadre de ce débat c’est la vie des réfugiés, qui ont été déplacés depuis plus de 57 ans. leur statut légal et civil pose un certain nombre de problèmes dans les pays arabes et autres.
PR : Ne pensez-vous pas qu’une telle initiative pourrait devenir, d’une certaine manière, un obstacle à la réalisation de leur droit historique au retour ?
Salameh : Définitivement non. Preuve en est qu’il y a au moins 1,5 millions de réfugiés dans les territoires de l’Autorité Palestinienne qui ont la citoyenneté palestinienne.
Cela n’empêche les droits légaux qu’ils ont en tant que réfugiés, droits consacrés par les résolutions internationales, la loi humanitaire internationale, et qui sont leurs droits au retour et à retrouver leurs biens.
Aussi, il y a environ deux millions de Palestiniens qui ont la citoyenneté jordanienne et vivent en Jordanie.
Personne ne leur a jamais dit qu’en obtenant la citoyenneté jordanienne, ils perdraient de facto le droit de revenir dans leur patrie.
Il est bien connu que les Palestiniens sont éparpillés à travers le monde. Il y a ceux qui ont des passeports américains, canadiens et anglais, mais cela n’empêche pas leurs droits légaux, que garantissent la loi internationale et les résolutions des Nations Unies
Tout tentative pour mélanger les problèmes ne sera pas prise à la légère.par nous, le PLO.
PR : Est-ce que la déclaration d’Abu Mazen exprime un changement de la position du leadership sur les réfugiés après tant d’années ?
Salameh : Certainement pas. Cela ne signifie aucun changement de la position palestinienne, au contraire, c’est compatible avec cette position parce que nous ne respectons pas seulement les droits des réfugiés mais nous montrons notre souci et notre intérêt pour la vie des réfugiés.
Les réfugiés vivent dans de très pauvres conditions dans certaines régions et un certain nombre de nouveaux développements ont besoin d’encore plus de suivi de la part de l'OLP pour ce qui advient aux Palestiniens d’Irak ou à la frontière irako-jordanienne.
Sur cette base, le leadership a bien accueilli la décision du gouvernement libanais d’autoriser les réfugiés à travailler dans 55 de plus des 70 professions qui leur étaient précédemment interdites. La vérité c’est que l’accueil de ces réfugiés est rendu nécessaire pour leur expansion future.
PR : Croyez-vous que les réfugiés eux-mêmes seront d’accord ?
Salameh : C’est un problème à double facettes. On ne peut pas imposer la citoyenneté aux Palestiniens. Quand l’état palestinien aura vu le jour, il y aura un état pour tous les Palestiniens.
Personne n’aura le droit – ni un responsable de gouvernement ni un chef d’état – d’en priver les Palestiniens qui veulent vivre dans l’état palestinien.
Ce n’est pas un état pour les seuls habitants de Cisjordanie et de Gaza. Quiconque souhaite retourner dans cet état ou fera la demande de citoyenneté, est dans son droit. C’est la Palestine et tous les Palestiniens ont droit à cet état.
Quant aux autres pays, personne ne peut les forcer à donner la citoyenneté aux réfugiés. C’est la décision souveraine du pays.
Si le pays l’offre, libre aux Palestiniens d’accepter ou non cette citoyenneté.
Dans tous les cas, l’état palestinien est obligé d’offrir la citoyenneté à tous les Palestiniens.
PR : Pensez-vous que cela puisse être un développement positif pour les Palestiniens ?
Salameh : Si cela n’empiète pas sur leurs droits, je pense que c’est une bonne chose. Plutôt que de se rester bloqués dans les aéroports parce qu’aucun pays ne veut les accueillir, ce serait bien qu’ils possèdent la citoyenneté d’un pays. En même temps, ils garderont leur droit au retour dans leur patrie
En tout cas, les droits des réfugiés sont de la responsabilité nationale assumée par l'OLP et ce sera l’un des points de négociations les plus urgents. Il ne peut pas y avoir de solution permanente acceptée par tout le monde et les réfugiés sans une solution à ce problème. Sinon, il ne peut pas y avoir de paix.
PR : Mais ne pensez-vous pas que cela pourrait affaiblir la position du droit au retour des réfugiés dans l’arène internationale ?
Salameh : Pas du tout. Il y a au moins 3,5 millions de réfugiés qui possèdent la citoyenneté palestinienne ou jordanienne. Si cela empiète sur leurs droits de Réfugiés, qu’est-ce que cela veut dire ?
Que la cause des réfugiés va rester mineure ?
Non, c’est une cause majeure qui relève du droit légal et des droits de l’homme des réfugiés internationalement reconnus.
Ce n’est pas un cas marginal pour quelques groupes éparpillés ici et là. C’est un secteur majeur pour lequel une solution juste doit être trouvée par le processus de négociations et par les résolutions internationales.
Source : http://www.palestinereport.org/
Traduction : CS pour ISM
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