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Palestine -

Un Etat, ou deux Etats ? Ni l’un ni l’autre : le problème, c’est le sionisme

Par

> http://www.jkcook.net

Note de l’éditeur : Lundi dernier, nous avons publié l’argumentation de Michael Neumann (http://counterpunch.org/neumann03102008.html) à l’encontre de l’ainsi dite « solution à un seul Etat » pour Israël et la Palestine. Nous publions aujourd’hui la seconde de trois réponses à cette argumentation.(AC/JSC)

Si le conflit israélo-palestinien est un des plus inextricables du monde, on peut dire la même chose du débat qui se déroule, en parallèle, sur la question de savoir si la résolution de ce conflit peut être obtenue au mieux grâce à un unique Etat englobant les deux peuples vivant dans cette région du monde, ou bien au moyen d’un partage du pays entre deux Etats séparés – un Etat pour les juifs et l’autre pour les Palestiniens.

Le philosophe Michael Neumann a consacré deux articles, en 2007, puis plus récemment, cette semaine, à la revue CounterPunch, discréditant l’idée de l’Etat unique, dont il dit qu’elle est inapplicable et donc non-digne d’être prise en considération. En réponse, Kathy Christison a bâti une robuste défense, exposant avec netteté les gauchissements et les déviations dans la logique neumannienne. Je n’ai pas l’intention de m’essayer à couvrir le même terrain.

Non, en lieu et place, je vais traiter de l’argument central de Neumann, à savoir l’argument selon lequel il serait au minimum possible d’imaginer un consensus émergeant entre deux Etats, alors que les Israéliens n’accepteraient jamais un Etat unique. Cet argument, qui est le cri de ralliement de la plupart des tenants de la TSS (Two States Solution – solution à deux Etats), dépeint le camp des partisans de l’OSS (One State Solution – solution à un seul Etat) comme des rêveurs invétérés et des bousilleurs de temps.

L’idée, écrit Neumann, « qu’Israël concèderait un Etat unique, est tout simplement risible… Il n’y a strictement aucune chance que les Israéliens acceptent jamais un Etat unique qui accorderait aux Palestiniens quelque chose qui s’approchât en quoi que ce soit de leurs droits ».

D’après Neumann, contrairement à la solution à un seul Etat, les moyens de réaliser la solution à deux Etats sont à portée de notre main : il suffirait de déplacer le demi-million de colons juifs vivant (illégalement) dans les territoires palestiniens occupés. Alors, écrit-il, « une solution à deux Etats donnera, effectivement, un Etat souverain aux Palestiniens, car c’est exactement ce que cela signifie, l’expression « solution à deux Etats ». Cela ne signifie pas un Etat d’un côté et un non-Etat de l’autre, et aucun des partisans palestiniens d’une solution à deux Etats n’accepterait jamais quelque chose d’inférieur à la souveraineté. »

Il y a quelque chose d’étonnamment naïf, dans l’argument de Neumann selon lequel, pour la simple raison que quelque chose est dénommé une « solution à deux Etats », cela aboutira nécessairement à la création de deux Etats souverains ?!? Quels sont les requis minimaux pour qu’un Etat soit souverain, et qui en décide ?

Certes, les diverses solutions à deux Etats, proposées par Ariel Sharon, Ehud Olmert et George Bush et soutenues par l’immense majorité de la communauté internationale, échoueraient, d’après le critère de Neumann, parce qu’elles n’ont pas été fondées sur l’expulsion de tous les colons.

Mais une solution à deux Etats alternative, requérant le retrait d’Israël à l’intérieur de ses frontières antérieures à 1967, risquerait de ne pas concéder, non plus, une armée palestinienne – équipée et entraînée, pourquoi pas, par l’Iran ? – pour garder les frontières de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Cela ne ferait-il pas problème ? Et comment Neumann peut-il penser sérieusement qu’Israël et les Etats-Unis garantiraient ce genre de souveraineté à un hypothétique Etat palestinien ??

De manière très judicieuse, Neumann nous rappelle de manière réitérée que ceux qui détiennent le pouvoir sont ceux qui dictent les solutions qui leur conviennent. Dans ce cas, nous pouvons être certains que, le moment opportun venu, Israël et son sponsor, les Etats-Unis, imposeront leur propre version de la solution à deux Etats, et que cette solution sera très éloignée de l’article authentique dont Neumann se fait le chantre…

Peu importe. Laissons de côté, pour l’instant, cette logique particulièrement tortueuse, et revenons au point principal : le fait que la création de deux Etats serait fondamentalement plus réalisable et pragmatique que la création d’un Etat unique ( ?).

Etrangement, toutefois, à en juger d’après tous les indices disponibles, ce n’est pas ainsi que la situation apparaît, aux yeux des dirigeants israéliens actuels. Le Premier ministre Ehud Olmert, par exemple, a exprimé dans plusieurs discours la crainte qu’au cas où la population palestinienne sous domination israélienne (tant dans les territoires occupés qu’en territoire israélien) atteindrait le point de dépasser la population juive – chose à laquelle s’attendent les démographes, dans les années à venir -, Israël soit comparé à l’Afrique du Sud de l’apartheid. Selon ses propos, Israël est confronté à un imminent et puissant « combat pour un homme-une voix », dans les brisées du mouvement anti-apartheid.

Selon Olmert, à défaut d’une action de diversion, la logique politique conduit inexorablement à la création d’un Etat (unique) en Israël/Palestine. Tel était son sentiment lorsqu’il s’exprimait devant les délégués de la dernière conférence d’Herzliya :

« Jadis, nous redoutions la possibilité que la réalité, en Israël, nous impose un Etat (unique) binational. En 1948, la politique obstinée de tous les Arabes, le fanatisme anti-israélien, et aussi notre force et le leadership de David Ben Gourion nous ont sauvés de la perspective d’un Etat de cette nature. Depuis soixante ans, nous luttons avec un courage inouï afin d’éviter d’avoir à vivre dans une réalité faite de bi-nationalisme et afin de s’assurer qu’Israël existe bien en tant qu’Etat juif et démocratique, doté d’une solide majorité juive. Nous devons agir en ce sens et comprendre qu’une telle réalité binationale est en train d’être créée, et que cette situation, d’ici très peu de temps, risque d’échapper à notre contrôle ».

Olmert consacre donc toute son énergie à trouver un programme politique alternatif, qui soit susceptible d’être vendu au reste du monde. C’est la raison pour laquelle (comme Sharon, avant lui) il s’est mis à parler d’un Etat palestinien. Etrangement, toutefois, il n’a jamais saisi au vol l’offre de solution à deux Etats idéale – du genre de celle que Neumann appelle de ses voeux – qui avait été formulée en 2002. Cette année-là, le roi d’Arabie saoudite et l’ensemble du monde arabe promirent la paix à Israël, en échange de son retrait à l’intérieur de ses frontières antérieures à 1967. Les Arabes ont réitéré leur offre, l’année dernière. Israël l’a ignorée royalement.

En réalité, c’est une autre version des deux Etats – la fausse solution à deux Etats – qui est devenue la position de repli de la politique israélienne. Elle requiert simplement qu’Israël et les Palestiniens donnent l’impression de se partager le territoire, alors qu’en réalité, l’occupation continue et la souveraineté juive sur l’ensemble de la Palestine est non seulement perpétuée, mais avalisée par la communauté internationale. Autrement dit : c’est la gazification de la Cisjordanie .

Quand Olmert avertit qu’à défaut des deux Etats, « Israël est cuit », il pense principalement à la manière d’empêcher l’émergence d’un Etat unique. Ainsi, si on doit en croire Neumann, Olmert est un rêveur ; en effet, il redoute qu’une solution à un seul Etat soit non seulement réalisable, mais dangereusement proche. Sharon, apparemment, souffrait du même défaut de vision, puisque la démographie avait été son principal motif pour se désengager de Gaza. Ou bien, alors, l’un comme l’autre ont mieux compris que Neumann ce que l’on entend par ‘Etat juif’, et quelles sont les conditions politiques qui sont incompatibles avec lui. En réalité, le partage du territoire prôné par Neumann, aussi équitable fût-il, correspondrait au moment précis où la lutte d’Israël pour demeurer un Etat juif entrerait dans sa phase la plus difficile, la plus décisive. C’est précisément la raison pour laquelle Israël non seulement s’est opposé à tout partage significatif du territoire, jusqu’ici, mais continuera à le faire.

Si, par impossible, Israël procédait au partage du territoire, un Etat juif ne serait pas à même de continuer à vivre très longtemps en raison des conséquences d’un tel partage. En fin de compte, le maintien d’un Etat ethnique israélien s’avérerait (s’avérera) impossible : tant du point de vue de l’environnement que de la démographie, même, physiquement. Le partage du territoire ne ferait qu’accélérer l’auto-destructivité inhérente à un Etat juif.

Examinons brièvement quelques-unes des conséquences d’une solution à deux Etats, pour un Etat juif ?

Tout d’abord, Israël, à l’intérieur de ses frontières reconnues et rétrécies, serait confronté à un manque d’eau immédiat et extrêmement grave. La raison en est qu’en restituant la Cisjordanie aux Palestiniens, Israël perdrait son contrôle sur les grandes nappes phréatiques situées sous les collines de Cisjordanie , qui lui fournissent, aujourd’hui, le plus gros de ses ressources en eau (non seulement à Israël stricto sensu, mais aussi aux colons juifs vivant illégalement dans les territoires occupés). Israël ne pourrait plus continuer à voler son eau ; on attendrait de lui qu’il négocie ses achats d’eau sur les marchés libres internationaux.

Etant donné les politiques de l’eau, au Moyen-Orient, cela ne serait pas de la petite bière. Aussi appauvri fusse-t-il, le nouvel Etat palestinien perdrait toute légitimité aux yeux de sa propre population s’il devait vendre aux Israéliens plus qu’un simple filet d’eau.

Nous pouvons comprendre cela, en examinant la situation hydrique actuelle : Israël pompe quasiment toute l’eau fournie par les rivières et les nappes phréatiques, en Israël et dans les territoires occupés, à l’usage de sa propre population, laissant aux Palestiniens bien moins que la quantité minimale dont ils ont besoin quotidiennement, d’après l’Organisation Mondiale de la Santé.

Ce mois, dans une mise en garde très abrupte, l’Autorité israélienne de l’Eau a indiqué que le sur-forage a entraîné la pollution de la plus grande partie de la nappe phréatique côtière par des infiltrations d’eau de mer, alors que cette nappe phréatique est la principale ressource en eau potable à l’intérieur des frontières israéliennes internationalement reconnues.

Si les Palestiniens se voyaient concéder une ration d’eau décente, à partir de leurs propres nappes phréatiques collinaires, et si on leur permettait d’édifier une économie moderne, il n’y aurait plus assez de rabiot d’eau pour étancher la soif de ce pays du monde développé qu’est Israël. Et encore, nous n’avons pas encore envisagé, à ce stade, la sollicitation des ressources hydriques par tous les Palestiniens qui décideraient de faire valoir leur droit au retour, non pas chez eux, en Israël, mais dans le nouvel Etat palestinien souverain. De plus, pour des raisons que nous développerons plus avant, l’Etat juif souverain aurait toutes les raisons de poursuivre sa politique de judaïsation, s’efforçant d’attirer le plus possible de juifs du reste du monde, surexploitant d’autant les ressources hydriques de la région.

La non-viabilité environnementale de l’un et l’autre Etats, cherchant à absorber d’importantes populations, aboutirait inéluctablement à une crise de l’eau régionale. De plus, si des juifs israéliens, ne supportant plus les pénuries d’eau, devaient s’avérer très nombreux à commencer à émigrer ou à repartir, Israël y verrait une raison supplémentaire de s’arroger l’eau, par des moyens légaux ou par la coercition militaire.

On peut s’attendre à ce qu’en très peu de temps, Israël, doté de la quatrième armée du monde par ordre de puissance, chercherait à inventer des raisons de déclencher une guerre contre ses voisins beaucoup plus faibles, en particulier contre les Palestiniens, mais vraisemblablement aussi contre le Liban, dans une tentative de s’emparer de l’eau de ce pays.

Les pénuries d’eau seraient, bien évidemment, problématiques pour un Etat unique, aussi. Mais, au moins, dans un Etat unique, il y aurait des mécanismes, en place, permettant de réduire ce type de tension, de gérer la croissance démographique et le développement économique et de partager équitablement les ressources en eau.

Par ailleurs, l’occupation dévoreuse de main-d’œuvre israélienne ayant pris fin, la plupart des membres de l’énorme armée de citoyens qui est celle d’Israël seraient excédentaires, par rapport aux besoins de la défense. S’ajoutant à des dysfonctionnements sociaux et économiques massifs, le démantèlement du complexe militaire israélien modifierait fondamentalement le rôle d’Israël dans la région, porterait atteinte à ses relations avec l’unique superpuissance mondiale et couperait ses liens financiers avec les juifs de la diaspora.

Israël ne disposerait plus des territoires occupés, comme laboratoire pour tester son matériel militaire, ses stratégies de bataille et ses industries de la surveillance et du contrôle des foules, en plein boom actuellement. Si Israël décidait de combattre les Palestiniens, il devrait le faire au moyen d’une véritable guerre, fusse une guerre assymétrique, entre des adversaires incommensurablement inégaux.

Sans aucun doute, les Palestiniens, à l’instar du Hezbollah, trouveraient rapidement des sponsors régionaux pour armer et former leur armée et/ou leurs milices.

L’expérience et la réputation acquises par Israël – tout au moins au sein de l’armée américaine – dans le maintien de son occupation et l’invention de moyens nouveaux et supposément sophistiqués de contrôler la « mentalité arabe » seraient rapidement perdues, ainsi, du même coup, que l’utilité d’Israël, aux yeux des Etats-Unis, dans leur gestion de leur propre occupation à long-terme de l’Irak.

Par ailleurs, l’alliance stratégique vitale d’Israël avec les Etats-Unis, visant à diviser le monde arabe autour de la question de l’occupation et au moyen de la signature de traités de paix séparés avec certains pays arabes, tout en entretenant un état de guerre permanente avec d’autres, cette alliance stratégique commencerait à se détricoter.

Avec l’affaiblissement de la relation spéciale d’Israël avec Washington, et celui de l’influence de ses groupes de lobbying, accompagné de la perte de milliards de dollars de financements annuels, la diaspora juive commencerait s’intéresser de moins en moins à Israël. Son fric et son pouvoir s’effritant, Israël finirait par glisser dans l’anonymat moyen-oriental, et devenir une sorte de Jordanie-bis. Dans ces circonstances, il assisterait très vite à un exode massif des juifs ashkénazes privilégiés, dont la plupart ont une (ou plusieurs) autre(s) nationalité(s).

Enfin, troisièmement, l’Etat juif (maintenu) ne serait pas aussi juif que d’aucuns pourraient le penser : actuellement, un Israélien sur cinq n’est pas juif, mais Palestinien. Même si, pour réaliser la vision neumannienne des deux Etats, tous les colons juifs devraient probablement quitter les territoires occupés et retourner en Israël, quel sort attendrait tous ces Palestiniens de nationalité israélienne ?

Ces Palestiniens sont des citoyens d’Israël depuis soixante ans, ils vivent légalement sur une terre qui appartenait à leurs familles depuis des générations et des générations. Ils s’accroissent, par ailleurs, démographiquement, plus rapidement que la population juive, c’est d’ailleurs pour cette ‘raison’ qu’on les désigne populairement, en Israël, sous l’intitulé de « bombe à retardement démographique ».

Si ces quelque 1,3 million de citoyens devaient être chassés d’Israël par la force, en vertu du règlement à deux Etats cher à Neumann, cela représenterait une violation du droit international par un pays démocratique à une échelle sans aucun précédent à l’ère moderne, ainsi qu’une épuration ethnique encore plus importante que celle qui accompagna la guerre originelle d’Israël, en 1948.

La question posée est donc la suivante : pourquoi continuer à se fatiguer à prôner deux Etats, si cela doit être obtenu par les moyens horrifiants que nous venons de décrire ?

Supposons, au contraire, que le nouvel Etat soit supposé maintenir, comme Israël le fait aujourd’hui, la prétention d’être un pays démocratique : ses citoyens seraient autorisés à continuer à vivre sur leur terre et à faire valoir leurs droits. Au sein d’un Etat juif qui aurait officiellement mis un terme à son conflit avec les Palestiniens, des revendications deviendraient croissantes, chez les citoyens palestiniens, en vue de droits égaux et de la mise d’un terme à leur statut de citoyens de seconde catégorie.

Plus important, encore : ils insisteraient sur deux droits remettant en cause le fondement même d’un Etat juif. Ils espèreraient bénéficier du droit, soutenu par le droit international, de pouvoir épouser un conjoint palestinien vivant à l’extérieur d’Israël et de le ramener en Israël pour qu’il y vive à leurs côtés. Ils exigeraient sans doute un droit au retour pour leurs parents vivant dans l’exil, sur une base similaire à celle de la loi israélienne dite « du retour » des juifs.

La judéité d’Israël serait en jeu, bien plus qu’elle n’est aujourd’hui menacée par sa minorité palestinienne. On peut supposer que les dirigeants israéliens réagiraient avec une grande férocité afin de la protéger. Finalement, les prétentions d’Israël à la démocratie devraient être remises en cause et l’épuration ethnique à grande échelle des citoyens palestiniens serait mise en œuvre.

Pourtant, ces arguments contre la nature « réalisable » de l’accord authentique entre deux Etats tels que les prôn Neumann emportent-ils le morceau, en faveur de la solution à un seul Etat ? Les dirigeants israéliens ne déclencheraient-ils pas un combat tout aussi vicieux afin de préserver leurs privilèges ethniques, comme ils le font aujourd’hui, en empêchant l’émergence d’un Etat unique ?

Bien sûr, qu’ils le feraient ! Ils le feront. Mais cela ne marque pas un point contre moi. Aussi longtemps qu’Israël restera un pays ethnique, il sera contraint d’approfondir l’occupation et ses politiques d’épuration ethnique, afin d’éviter l’émergence d’une véritable influence politique palestinienne – pour les raisons que j’ai citées plus haut et pour nombre d’autres raisons, aussi… En vérité, tant une solution à un seul Etat qu’une solution authentiquement à deux Etats sont impossibles, en raison de la détermination d’Israël de rester un Etat juif. Ce qui fait obstacle à une solution, par conséquent, ce n’est pas le partage de la terre, mais le sionisme lui-même, cette idéologie de suprémacisme ethnique qui représente l’orthodoxie, aujourd’hui, en Israël.

Tant qu’Israël restera un Etat sioniste, ses dirigeants ne permettront pas qu’il y ait un Etat unique, ou deux Etats dignes de ce nom.

Autrement dit, si nous cessions de nous distraire nous-mêmes avec le Saint Graal de la ‘solution à deux Etats’, nous pourrions canaliser nos énergie vers quelque chose de bien plus utile : discréditer Israël en tant qu’Etat juif, ainsi que l’idéologie sioniste qui le « justifie ». Finalement, la façade respectable du sionisme risque fort de tomber en petits morceaux.

Sans le sionisme, l’obstacle empêchant de créer soit un, soit deux Etat(s) serait – enfin ! – éliminé. Et si tel est le cas, pourquoi alors ne pas faire campagne pour la solution susceptible d’apporter, dans les meilleurs conditions, la justice, tant aux Israéliens qu’aux Palestiniens ?

[* Jonathan Cook, écrivain et journaliste, vit à Nazareth (Israël). Son nouveau livre, « Israël and the Clash of Civilisations : Irak, Iran and the Plan to Remake the Middle East » est publié par Pluto Press.

Source : Counterpunch

Traduction : Marcel Charbonnier

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