Gaza - 13 juin 2008

Sept morts et 51 blessés dans une explosion dans une maison à Gaza

Par AFP

Sept Palestiniens, six membres du Hamas et un nourrisson de quatre mois, sont morts jeudi dans une explosion encore inexpliquée dans une maison du nord de la bande de Gaza, selon un nouveau bilan des services d'urgences palestiniens.

L'explosion, à Beit Lahya, a par ailleurs fait 51 blessés, selon le chef des services d'urgences de la bande de Gaza, Mouawiya Hassanine. Parmi les blessés, dont deux grièvement atteints, figurent des femmes et 15 enfants.

Des témoins palestiniens et le mouvement Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, ont affirmé que l'explosion, qui a ravagé une maison de deux étages étages et endommagé des habitations voisines, avait été provoquée par un raid aérien israélien.

L'armée israélienne a elle catégoriquement démenti toute implication, affirmant que l'explosion survenue "à l'intérieur de la maison" pouvait procéder d'une erreur de manipulation d'explosifs.

"L'armée a mené une enquête. Il n'y a pas le moindre lien entre l'armée et ce que les Palestiniens rapportent. Nos forces aériennes et terrestres n'ont pas opéré à ce moment là", a précisé à l'AFP Avital Leibowitz, une porte-parole militaire israélienne à Tel-Aviv.

Après avoir accusé Israël immédiatement après l'explosion, la branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a fait état, dans un communiqué publié plus tard dans la journée, d'une "explosion mystérieuse qui s'est produite dans la maison d'un des chefs des Brigades à Beit Lahya".

La branche armée du Hamas, dont cinq membres ont été tués dans l'explosion, avait auparavant riposté en tirant plusieurs roquettes contre Israël.

Selon des sources militaires et les services de secours israéliens, une cinquantaine d'obus de mortier et de roquettes, dont trois Katioucha, ont été tirés depuis la bande de Gaza et se sont abattus sur le sud d'Israël blessant une femme.

Plusieurs responsables du mouvement avaient également accusé Israël d'avoir mené un raid aérien contre la maison.

"Nous faisons porter l'entière responsabilité de ce crime à l'occupation israélienne", a affirmé à l'AFP le porte-parole du "gouvernement" du Hamas à Gaza, Taher al-Nounou.

"Israël nous a habitués à ne pas reconnaître ses crimes. Face à l'ampleur de ce crime, ils ont décidé de se dérober à toute responsabilité", a ajouté M. Nounou.

"L'ennemi doit payer le prix. Nous ne resterons pas passifs face à ce crime horrible", a de son côté affirmé à la télévision Moushir al-Masri, un député du Hamas.

D'autre part, un activiste palestinien impliqué dans les tirs de roquettes depuis la bande de Gaza a été tué et trois autres ont été blessés dans un raid aérien israélien près de Khan Younès, dans le sud de ce territoire, selon les services d'urgence palestiniens. L'armée israélienne a confirmé ce raid.

Plus tôt, deux activistes palestiniens avaient été tués lors d'un accrochage avec des soldats israéliens dans le secteur de Beit Lahya, non loin de la clôture de sécurité séparant la bande de Gaza d'Israël.

Les dernières violences surviennent alors que le Hamas et Israël négocient un accord de trêve par l'entremise de l'Egypte, où un émissaire israélien est arrivé jeudi pour de nouvelles discussions à ce sujet.

Au moins 505 personnes, presque toutes des Palestiniens (en majorité, membres de groupes armés), ont été tuées depuis la relance des négociations de paix israélo-palestiniennes fin novembre 2007 à Annapolis, aux Etats-Unis, selon un bilan établi par l'AFP.

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AFP 122051 JUN 08