Israël - 1 juin 2006

Ynet : Un professeur israélien : Le boycott britannique est justifiée

Par Yedioth Ahronoth

Le professeur Rachel Giora de l'Université de Tel Aviv soutient le boycott contre ses collègues qui ont une opinion différente;
"Je soutiens toute forme de critique ouverte contre la politique actuelle du gouvernement israélien." dit-elle.

Dans une interview spéciale donnée auYedioth Ahronoth, le professeur Rachel Giora de l'Université de Tel Aviv a expliqué les raisons de son soutien au boycott Britannique des établissements universitaires israéliens.


Vous souteniez la campagne de l'organisation des maitres de conference Britanniques pour un boycott universitaire d'Israël. Pourquoi ?

"Un boycott de ce type est un acte civil non-violent. C'est l'expression claire et nette de réserves de la part des boycotters.”


Mais pourquoi un boycott universitaire ?

"Je soutiens toute forme de critique ouverte contre la politique actuelle du gouvernement israélien dans les territoires occupés, que ce soit un boycott économique ou d'autres formes de résistance.
L'absence de ce genre de positions permet aux Israéliens de supposer que le monde n'est pas contre eux.
Mais le monde, ou une grande partie, sont contre eux. Et à juste titre."


Ne vaudrait-il pas mieux d'agir à travers une coopération universitaire ?

"C'est difficile d'exprimer de la révulsion et de réagir aux actes criminels par une coopération avec ceux à qui nous nous opposons. La coopération dans ce cas est une erreur et estompe tous les maux."


Quelle est votre réponse à l'affirmation que la lutte contre l'occupation devrait être limitée à Israël, et que `le linge sale se lave en famille et non à l'extérieur ?'

"Combien d'autres idées sacrées instrumenterons-nous pour réduire au silence les voix de la résistance ?

Est-ce qu'on demande aux femmes battues et violées de garder le silence "Pour la paix de la maison"."


Il y a ceux qui affirment que les appels au boycott d'Israël sont une expression du bien connu et ancien anti-sémitisme européen.

"Dans ce cas, Israël n'est pas la victime, mais l'agresseur, et la critique à son égard n'est pas une forme d'anti-sémitisme.

Ceux qui critiquent Israël supposent qu'il est possible d'exiger de lui qu'il soit moral : qu'il assume une véritable responsabilité pour la paix dans la région, qu'il arrête les meurtres et la famine, et qu'il sorte des territoires.

Les Israéliens qui critiquent leur pays, le font pace qu'ils sont très inquiets pour la société dans laquelle ils vivent."



Il y a beaucoup de pays qui sont considérés comme imparfaits en termes de droits de l'homme : la Chine, l'Iran, l'Arabie Saoudite, même les Etats-Unis, et ils n'ont pas à affronter des sanctions.

"J'espère qu'Israël ne sera pas catalogué comme l'Iran, l'Arabie Saoudite, la Chine, et même les Etats-Unis.

Il est difficile pour moi de penser qu'un Etat "démocratique" n'est pas différent des dictatures militaires.
Malheureusement, dans son essence, Israël n'est pas différent, donc il est exact qu'il devrait l'être."

Source : http://www.ynetnews.com/

Traduction : MG pour ISM