Cisjordanie - 22 juin 2009

7 arrestations alors que des dizaines de militants accompagnent les fermiers pour la cueillette des feuilles de vigne à Saffa

Par Palestine Solidarity Project

Les vignes ont besoin d’être éclaircies à cette période de l’année, et bien que les fermiers savaient qu’ils ne pourraient pas y travailler très longtemps, et qu’ils seraient confrontés à l’agression des colons, un groupe d’environ 30 militants internationaux et israéliens ont rejoint samedi Hamad et Jabber Soleiby et leurs familles qui voulaient s’occuper de leurs terres à Saffa, près de la colonie Bat ‘Ain. Une fois encore, le groupe a été accueilli sur la terre par un groupe de colons israéliens masqués.

Le groupe de fermiers et d’activistes a lentement descendu la colline pour rejoindre les vignes, sous les pierres jetées par les colons avec leurs lance-pierres. On pouvait entendre un groupe de filles colons crier sans arrêt « Mohammed est un porc », depuis le sommet de la colline. Ceci s’est poursuivi pendant environ 10 minutes avant que la première jeep de l’armée n’arrive, ce qui a provoqué la fuite des colons dans les collines. Les soldats de la première jeep ont eu un bref contact physique avec deux des colons, qui n’avaient pas immédiatement quitté leurs positions, mais ils n’ont été ni arrêtés ni détenus.

A ce moment là, un groupe de militants et de journalistes israéliens a traversé la vallée et s’est approché des soldats pour leur demander pourquoi ils n’arrêtaient pas les colons qui attaquaient les fermiers, ce qui a laissé du temps aux fermiers et aux autres activistes pour cueillir les feuilles de vignes et collecter les preuves que des arbres avaient été détruits, soit parce qu’ils avaient été incendiés ou hachés, lors des attaques de colons de la veille. Une dispute a eu lieu entre les activistes israéliens et les soldats pendant que la cueillette des feuilles se poursuivait, jusqu’à ce que 6 militants israéliens soient empoignés et arrêtés, et mis de force dans les jeeps de la police. Après les arrestations, faire partir le reste du groupe de la terre est devenu le centre des préoccupations de l’armée.

D’abord, les soldats ont crié au groupe, par haut-parleur depuis les jeeps, de quitter les lieux parce qu’ils violaient la loi en se trouvant sur une « zone militaire fermée », alors que les militants avaient des copies de la décision de la Cour suprême israélienne interdisant de qualifier continuellement les zones agricoles palestiniennes de zones interdites. Puis les soldats ont rejoint le groupe à pied et ont commencé à hurler et à le pousser hors des vignes et vers le chemin. A un moment donné, sans raison apparente, les soldats ont lancé une bombe assourdissante sur le groupe.

Alors qu’il avançait, le groupe était souvent obligé de ralentir derrière un tracteur qui quittait le secteur lui aussi. Lorsque le tracteur hésitait momentanément, ce qui n’était à l’évidence pas un acte délibéré des fermiers, les soldats chargeaient le groupe, poussant et frappant au hasard à coup de bâtons, agrippant les militants par leurs vêtements. Un soldat israélien a saisi une autre activiste par le bras et l’a jetée par terre avant de la détenir pendant un moment, ainsi que les 6 autres militants israéliens, qui ont ensuite été conduit au checkpoint où ils ont été relâchés sans accusation.

Comme pour d’autres familles à Saffa, les seuls revenus de la famille Soleiby viennent de leurs terres. Alors que la violence des colons continue à monter et que l’armée israélienne persiste à déclarer leur terre « zone militaire fermée, il est devenu presque impossible pour de nombreux fermiers de gagner leur vie de leur travail agricole.

Source : PSP

Traduction : MR pour ISM