Gaza - 4 février 2008

Avant que la batterie de mon portable soit vide...

Par Mona El-Farra

Nous résistons à l'occupation, en supportant cette insupportable vie si difficile, et pourtant sans être écrasés par le pied de notre occupant, nous continuons à vivre et même à inventer de nouvelles idées pour éduquer et distraire nos enfants...

Cela fait 2 semaines que nous n'avons pas d'électricité à Gaza, elle est revenue pendant de courtes périodes, maintenant tous les secteurs de Gaza en ont de façon irrégulière, dans mon immeuble, j'ai du courant pendant 2-4 heures quand j'ai de la chance, quelquefois rien de toute la journée, j'avais envie de vous écrire quelque chose qui vous change les idées alors que vous suivez nos histoires à Gaza, alors que je suis celle qui a un gros besoin de me remonter le moral, c'est ma nuit aux chandelles, malheureusement pas très romantique.

Il est très difficile pour moi d'écrire même si j'en ai un besoin et un désir pressant, et il faut que je me dépêche avant que la batterie de mon portable soit morte, mais de toutes façons, j'ai essayé d'être agréable et de persuader mon adolescente de fille des avantages d'avoir des bougies et une soirée calme, sans télé ou nouvelle technologie sophistiquée, la réponse est arrivée tout de suite, le visage sombre : "D'accord, si c'était notre choix !!!!!!!" juste quelques mots de ma fille qui, comme tous ses copains, mène une vie cruelle à Gaza pendant que l'occupation continue ses mesures dures de coupure du fuel et de l'électricité contre la population de Gaza.

Nous résistons à l'occupation, en supportant cette insupportable vie si difficile, et pourtant sans être écrasés par le pied de notre occupant, nous continuons à vivre et même à inventer de nouvelles idées pour éduquer et distraire nos enfants, aujourd'hui je suis allée au camp de réfugiés de Nusseirat (un des camps au milieu de Gaza), où j'ai été témoin de l'ouverture d'un Club anglais pour les jeunes du Centre Afaq Jadida (Nouvel Horizon), 30 ados entre 15 et 17 ans auront la chance d'apprendre l'anglais et à se servir d'un ordinateur.

C'était stupéfiant, c'était stimulant de voir les gamins s'asseoir pour apprendre pendant que le Centre avait peu de lumière du jour et il faisait sombre, il y avait aussi des bougies, dans un autre coin du Centre, la bibliothèque, je pouvais voir clairement les jeunes lire à la lumière des bougies, le bibliothécaire dans sa chaise roulante, le visage souriant, attentif et encourageant.

C'était le bon moment pour John Harvey, de la fondation des villes jumelées Rafah Olympia (USA) de prendre quelques photos et montrer sa solidarité et son soutien.

Le Centre a un grand besoin d'un générateur électrique, bon, un autre boulot pour moi, et un grand besoin de ce petit paradis, où les jeunes peuvent profiter de tout ce qui est à leur disposition, dans cette atmosphère lugubre, je crois qu'il est tellement important de soutenir la psychologie des gamins par des activités divertissantes, c'est ce que nous faisons à Afaq Jadida et dans les autres centres pour la jeunesse à Gaza, ceux qui sont en partenariat avec les Alliances pour les Enfants du Moyen Orient, et avant que la batterie soit vide, avec tout mon amour, je vous dis au revoir.

Source : From Gaza with Love

Traduction : MR pour ISM