Hébron - 13 mai 2009

Boycott des produits israéliens à Hébron, pour que “l’occupation ne devienne pas un profit”

Par Palestinian News Network

Hébron, au sud de la Cisjordanie, et son gouvernorat tout entier, est la cible de la férocité actuellement dirigé contre Jérusalem Est. Une petite centaine de colons ultra-extrémistes s’est rapidement emparé de davantage de terre palestinienne, un processus qui est lentement en cours depuis des années.

Manifestation pour le boycott des produits israéliens à Ramallah, en octobre 2008 (Photo: MaanImages/Mushir Abdelrahman)

Comme à Naplouse, la région d’Hébron héberge quelques-uns des colons les plus violents, et les récits d’attaques contre les personnes et les biens sont quotidiens. Ces actions s’ajoutent à celles de l’armée israélienne qui est sur le terrain pour protéger les colons.

Les Palestiniens d’Hébron sont littéralement terrorisés par les colons, en particulier dans la Vieille Ville. En dépit de l’illégalité des colons et des colonies selon le droit international, le gouvernement israélien les soutient, même si, de temps en temps, il condamne officiellement certaines de leurs violations les plus atroces.

Les propriétaires légaux de biens dans la ville sont poussés à partir tant les attaques des colons augmentent maintenant tous les jours, en ce qui ressemble à « une vraie guerre ».

Les citoyens palestiniens sont cependant dans l’impossibilité de riposter au même niveau à cause du manque d’équipement et de la présence de l’armée israélienne. Des appels ont été faits pour protéger les habitants palestiniens au cours des dernières semaines, mais ils ont abouti à encore davantage de protection des colons.

En réponse à cette situation, les Palestiniens ont entrepris le plus d’actions de résistance non violente possibles. En plus d’attirer l’attention des médias, de dénoncer et de tenter de se maintenir dans leurs maisons, une campagne importante de boycott des produits israéliens est en cours. Des boycotts semblables ont lieu partout en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza, bien que la difficulté vienne des interdictions périodiques des importations ou la destruction des structures agricoles et de production. Les habitants de la Bande de Gaza par exemple sont envahis par les produits israéliens, lorsque les importations sont autorisées à entrer au compte-gouttes.

L’initiative est partie du Comité du Peuple pour le Boycott des Produits Israéliens, qui travaille sous couvert du Comité National dans la province, avec des bénévoles des : Agricultural Relief, Union of Palestinian Working Women's Committees, et Association of Palestinian Farmers en coopération et coordination avec le Parti du Peuple Palestinien (PPP).

Présentant des alternatives locales, arabes et étrangères aux produits israéliens, le parti de gauche PPP a organisé une campagne massive dans les rues et les marchés d’Hébron le dimanche 10 mai pour attirer l’attention sur les démarches que les citoyens peuvent prendre pour combattre la prise de contrôle.

Cinquante bénévoles ont brandi des pancartes dans toute la ville, entrant dans les magasins, les restaurants, les cafés et les banque dimanche dernier pour présenter le projet. Il y eut de longues discussions, ainsi que des sessions d’organisation stratégique.

Cette campagne encourage le renforcement des industries nationales qui, dit-elle, « conduira inévitablement à des propositions d’emploi pour des milliers de travailleurs qui vivent dans des conditions de chômage qui empire. »

Khaled Mansour, coordinateur du Comité Populaire pour le Boycott des Produits Israéliens, a dit que la campagne à Hébron est la continuité de celles qui sont en cours dans les villes, les cités et les camps de réfugiés dans toute la Cisjordanie . « C’est une arme de résistance populaire qui se renforce tous les jours. Cela va devenir une manière de vivre pour s’opposer aux occupants de notre patrie et pour faire avorter leurs projets d’accélérer la prise totale de notre terre palestinienne. »

Afaf Gattasha, la Présidente de la Fédération des Comités des Travailleuses Palestiniennes, parle du rôle des Palestiniennes dans la campagne : « Les femmes sont engagées dans la lutte nationale palestinienne côte-à-côte avec les hommes. Aujourd’hui, on leur demande de jouer un rôle encore plus important pour le succès de la campagne de boycott. Le fait que les femmes dans la société palestinienne en général soient chargées des achats dans la plupart des ménages est crucial. »

Gattasha a diffusé un appel à toutes les femmes, en particulier celles qui travaillent à la maison, pour qu’elles s’assurent que les produits qu’elles achètent ne soient pas israéliens. « Chaque shekel payé pour le prix d’un produit israélien va à l’achat des balles qui tuent les enfants, les femmes et les personnes âgées de Palestine. »

Pour sa part, Fahmi Shaheen membre du Comité Central et Secrétaire du PPP à Hébron, a déclaré que son parti avait décidé de « s’impliquer dans une campagne populaire de boycott des produits israéliens parce qu’il croit en cette approche de la résistance populaire. Il est nécessaire de rassembler toutes les énergies de la population et de les diriger vers la lutte pour vaincre l’occupation. »

Shaheen note que la ville d’Hébron et le gouvernorat sont un producteur majeur de produits nationaux qui sont des alternatives de haute qualité aux produits israéliens. « Les produits qui viennent des colonies font partie du viol de la terre palestinienne. Les colons travaillent dur pour expulser et déplacer les propriétaires légaux, et lorsque nous achetons leurs produits, nous aidons à notre propre expulsion. »

Le Directeur de l’Association des Fermiers du Gouvernorat d’Hébron, Jaber Tmezi, est aussi Coordinateur de la Campagne Populaire de Résistance au Mur et aux Colonies.

Il a dit dimanche : « La province est en train d’adopter une des nombreuses armes des peuples du monde entier pour lutter contre leur conquête par leurs ennemis. De nombreuses fois, le peuple palestinien a utilisé cette tactique de combat. Il est certain que cette arme aura un énorme impact sur l’occupant, qui verra bientôt que l’occupation ne devient pas un profit. »

Des conférences et des ateliers se poursuivront dans toute la province, et une attention particulière sera portée aux écoles, aux mosquées et aux universités. Du matériel d’information et des affiches seront aussi distribués dans tout le secteur, dans le but de créer un thème de « culture nationale ».

Les organisateurs du boycott ont dit qu’ils étaient plein d’espoir.

Source : PNN