Egypte - 12 mars 2009

Des cadets de l’armée égyptienne attaquent le commissariat de police d’Helwan, au sud du Caire

Par Hadeel Al-Shalchi

Un groupe de cadets de l'armée égyptienne ont attaqué un commissariat de police dans une banlieue sud du Caire, faisant au moins cinq policiers et trois cadets blessés, a déclaré mercredi un agent de sécurité.

L'attaque est choquante pour un Etat sécuritaire étroitement surveillé comme l'Égypte, où les deux institutions les plus puissantes de la nation - l'armée et la police – s’affrontent rarement.

Une vidéo amateur filmée pendant l'attaque de lundi soir, montre des jeunes habillés en civil, lancer des pierres sur un poste de police et détruire une voiture garée dans la dure banlieue industrielle d’Helwan. Ils scandaient des slogans de cadets et le nom de leur école de l’armée

La vidéo montre ensuite les cadets courir en proférant des injures et en cassant les fenêtres du commissariat de police.

Les images, prises par des caméras de téléphone portable, ont été publiées par un blogueur, l’activiste Wael Abbas, qui a dit l’avoir reçue par un e-mail anonyme. Son site Web Misr Digital a diffusé de nombreuses vidéos de torture par la police, qui se sont avérées authentiques.

L'agent de sécurité a confirmé l'incident et a déclaré que l'attaque était survenue après l’arrestation jeudi soir par un chef de la police locale qui trainait dans un coin de rue et qui a refusé de présenter une pièce d'identité.

Le cadet a été emmené au commissariat de police, tabassé et placé en garde à vue pour la nuit, a déclaré le fonctionnaire, parlant sous anonymat en raison de la sensibilité de la question.

Lundi soir, le cadet et ses camarades se sont rassemblés et ont cerné le commissariat de police en scandant des insultes contre la police et en lançant des pétards, a ajouté le fonctionnaire. La police a tiré des coups de feu au cours des affrontements, blessant trois cadets.

Les groupes de défense des droits de l’homme disent que la torture, y compris la violence sexuelle est courante dans les commissariats de police pendant les interrogatoires, mais le gouvernement nie que le problème soit systématique.

Bien qu'il y ait eu des cas isolés d'agents de police poursuivis pour abus, il existe une perception largement répandue selon laquelle ils sont au-dessus de la loi.

Cependant, le personnel de l'armée n’est pas sous la juridiction de la police et ne peuvent être arrêtés que par une police militaire spéciale.

Les médias égyptiens ont reçu l’ordre de ne pas signaler l'attaque.

La plus importante confrontation entre la police et l’armée égyptienne a eu lieu en 1986, lorsque des recrues de l'agence centrale de sécurité se sont soulevées contre leurs bas salaires, obligeant l'armée à mater la révolte.

Source : http://www.google.com/

Traduction : MG pour ISM