Gaza - 11 juin 2009

Des centaines de manifestants demandent l’ouverture du passage d’Erez et la fin du siège de Gaza

Par ISM

300 Palestiniens, accompagnés de nombreux supporters internationaux, se sont rassemblés sur la route d’Erez, au nord de Gaza, mardi matin 9 juin, demandant l’ouverture du passage et la fin des 3 années de siège en place depuis l’élection du Hamas début 2006, et qui est devenu hermétique en juin 2007, lorsque le Hamas a pris le contrôle de la Bande de Gaza.

Les femmes étaient nombreuses à la manifestation, ainsi que des personnes âgées et des enfants. Plusieurs Palestiniens malades ou handicapés ont souligné l’importance de l’ouverture des passages frontaliers. Selon le Ministère palestinien de la Santé à Gaza, 340 Palestiniens sont morts faute de soins médicaux.

Dans la foule des manifestants, il y avait Mohammed Nasser el Ghneim, 5 ans, un enfant qui souffre de multiples maux qui nécessitent des soins médicaux à l’étranger. « Il ne voit pas bien, il n’entend pas, il ne peut pas marcher, et il a des problèmes cardiaques, » dit sa mère, implorant une aide extérieure pour son fils.

De l’autre côté du passage d’Erez, au cours des derniers jours, des membres de la Coalition des Femmes pour la Paix et de Code Pink ont organisé presque tous les jours des rassemblements, auxquels se sont joints des activistes israéliens, demandant l’ouverture d’Erez et le passage de l’aide humanitaire, ainsi que des matériaux nécessaires à la reconstruction de Gaza.

Lundi, un médecin-militant américain, au surnom de « Patch Adams » et qui soigne depuis longtemps les Palestiniens, a rejoint les manifestants. Ceux-ci ont apporté beaucoup des produits quotidiens dont Israël a interdit l’entrée à Gaza : du thé, du café, du chocolat, des vêtements et des chaussures, des livres, du shampooing, du bois, des assiettes et des verres, des meubles, des ampoules, des jouets, du fer, du ciment, du papier, des bougies, des allumettes, des draps, des couvertures, des instruments de musique, de la semoule, de la confiture et des noix étaient sur la liste.

Les manifestations à Erez sont de plus en plus fréquentes, en tandem avec les manifestations au passage de Rafah, contrôlé par l’Egypte. En même temps, un nombre croissant de délégations de travailleurs humanitaires, de médecins, d’équipes d’investigations et de journalistes entrent, avec beaucoup de difficultés (et pour beaucoup aussi avec succès) via Rafah pour constater la dévastation de l’après-guerre à Gaza et les conséquences du siège interminable.

La dernière grosse délégation à entrer fut celle des 66 militants de Codepink, qui ont rencontré les survivants de la guerre, les organisations de la société civile, les personnalités politiques, et qui ont érigé 3 terrains de jeux à Gaza. Le Convoi Espoir, quelques jours avant Codepink, avait apporté des camions de médicaments, ainsi que 25 ambulances et de l’équipement médical.

Une mission d’investigation des Nations Unies, dirigée par Justice Richard Goldstone, est également entrée par Rafah, après que les autorités israéliennes d’occupation aient refusé de lui accorder l’autorisation. Les 4 membres de l’équipe ont visité les lieux de destruction et de possibles crimes de guerre perpétrés pendant les 3 semaines de bombardements israéliens sur Gaza.

Organisée par la Campagne palestinienne et internationale pour mettre fin au siège et par le Réseau palestinien des ONG (PNGO), la manifestation d’hier a été rejointe par plusieurs groupes de la société civile palestinienne, dont une ONG pour les droits des femmes, le Syndicat général des Palestiniens handicapés, le Syndicat des Comités palestiniens d’aide médicale (UPMRC) et 3 groupes agricoles : le Syndicat des Comités agricoles (UAWC), le Syndicat des Agriculteurs palestiniens (PFU) et le Centre arabe pour le Développement agricole (ACAD).

Alors que la manifestation se terminait, l’information est arrivée qu’une délégation de 41 parlementaires européens et maires de villes européennes, représentant 15 pays, conduite par Luisa Morgantini, vice-présidente du Parlement européen, venait d’entrer à Gaza.

Alors que les portes de Rafah se refermaient après les avoir laissés passer, de nombreux Palestiniens attendant d’entrer à Gaza étaient laissés derrière, le siège restant bien en place pour les non-dignitaires.

Source : Palsolidarity

Traduction : MR pour ISM