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ISM France - Archives 2001-2021

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Palestine -

Chaos, réformes et nominations ébranlent l’Autorité Palestinienne

Par

L’Autorité Palestinienne affronte cette semaine l’une de ses pires crises avec les manifestations qui se multiplient à Gaza contre la corruption, la démission le 17 juillet du Premier Ministre Ahmad Qorei et les affrontements armés entre les membres des Brigades des martyrs Al-Aqsa du Fatah et l’Autorité Palestinienne, et le 18 juillet avec ce qui s’appelle une révolte au sein des responsables de l’Autorité Palestinienne.

De hauts responsables se sont réunis au cours de cessions d’urgence ces deux derniers jours pour essayer de résoudre cette crise, et comme toujours, sans aucun résultat.
Les soulèvements de Gaza semblent avoir été allumés par un décret présidentiel du 18 juillet par lequel le Président Arafat annonçait que les services de sécurité seraient ramenés à trois départements et que de nouvelles personnes arriveraient en charge à divers services de l’Autorité Palestinienne.


Les manifestations les plus importantes ont été déclenchées après que le Président Arafat ait nommé Musa Arafat, son cousin, à la tête de la Sécurité Générale de la bande de Gaza en remplacement de Razzaq Al Majaydeh le 17 juillet.

Le 18 juillet, le Fatah a organisé une manifestation devant les bureaux du Conseil Législatif de Gaza pour protester contre ce changement et dans la nuit du 18 juillet des affrontements armés ont eu lieu entre quelques 150 membres armés des Brigades des Martyrs Al Aqsa et (des membres du) bureau de renseignement militaire de l’Autorité palestinienne à Rafah, au moment où les membres des Brigades s’approchaient du siège du Renseignement Militaire. Dix huit personnes ont été blessés, y compris de simple civils.


La même nuit, des membres des Brigades des martyrs al Aqsa ont pris d’assaut une des sections de ce même quartier général à Khan Yunis, ont incendié des ailes du bâtiment, libéré des détenus et emporté des armes trouvées dans le bâtiment.Les Brigades ont ensuite fait une déclaration pour dire qu’ils étaient contre la nomination de Musa Arafat, un corrompu.


A la suite de quoi, Nabil Amro membre du Conseil législatif a reçu deux balles dans la jambe alors qu’il se tenait sur son balcon de Ramallah quand des tireurs non identifiés ont ouvert le feu sur lui dans la nuit du 20 juillet. Il est soigné pour ses blessures.

Tout ce chaos a commencé le 16 juillet quand Ghazi Al Jabali chef de la police à Gaza a été kidnappé pendant quelques heures par des membres des Brigades des martyrs al Aqsa et pendant que les Brigades réclamaient que Jabali soit démis de son poste et l’accusaient de corruption.

En conséquence Arafat a nommé Sa’eb Al Ajez à sa place.

Khaled Abu Al Ula, commandant la liaison palestinienne dans le sud de la Bande de Gaza a aussi été kidnappé au cours du même week-end, les kidnappeurs réclamant des réformes dans l’organisation de la sécurité de l’Autorité Palestinienne.

Cinq français d’un organisme d’entraide ont aussi été kidnappés le 16 juillet et relâchés quelques heures plus tard.


D’autres factions ont accueilli les activités des Brigades avec des sentiments mitigés.

Le 19 juillet, le Fatah a rendu publique une déclaration exigeant des Brigades de cesser leurs actions et de respecter la décision de la direction.

Le même jour pourtant, treize factions palestiniennes comprenant le Fatah, le Hamas, le Jihad islamique et le Front Populaire Démocratique de Libération de la Palestine, ont signé une déclaration disant que le chaos ne pouvait s’arrêter à Gaza qu’avec d’importantes réformes démocratiques au sein de l’Autorité palestinienne et la fin de la corruption.


Le 20 juillet, pour calmer le scandale de la nomination de Musa Arafat, le président Arafat a désigné Abdel Razzaq Majayed au poste nouvellement créé de responsable de la Sécurité générale pour Gaza et la Cisjordanie .

Avec ses nouvelles responsabilités, Majaydeh a aussi été élevé au plus haut rang du service militaire de l’Autorité Palestinienne.

Au cours des derniers jours, l’Autorité palestinienne a aussi procédé à série de révocations chez les plus hauts responsables.

Le 17 juillet, le Premier Ministre Qurei a envoyé une lettre de démission au Président Arafat en raison de la situation détériorée de la sécurité à Gaza et des désaccords internes qui l’empêchaient de remplir son devoir. Arafat a rejeté sa démission.


Selon le quotidien israélien Ha’aretz, Qorei a déclaré aux journalistes le 19 juillet : « Oui, j’ai remis ma démission écrite au Président … (en raison) du chaos et de l’anarchie (qui règnent à Gaza). Mais je n’ai pas encore reçu de réponse écrite et partant, je considère que ma démission tient toujours ».

Cependant, au cours du Conseil des Ministres présidé par le Président Arafat à Ramallah le 21 juillet, Arafat a rejeté totalement la démission de Qorei déclarant que ce dernier devait continuer à remplir sa tâche comme d’habitude.

D’autres responsables de l’Autorité Palestinienne, dont les responsables de la sécurité Amin Al Hindi et Rashid Abu Shbak ont remis leur démission pour les mêmes motifs.

En dehors des propositions non encore mises en oeuvre comme celles de Qorei pour former un comité ministériel et discuter avec Arafat des problème de mécontentement et pour aller à Gaza y rétablir le calme, l’Autorité Palestinienne n’a pas, jusqu’à présent, trouvé de solution concrète à la crise, en dépit des nombreuses réunions d’urgence du cabinet à Ramallah depuis le début du soulèvement. Le Conseil Législatif doit se réunir aujourd’hui pour discuter d’un rapport rédigé par une commission spéciale présentant des recommandations pour sortir de la crise.

Israël, pendant ce temps, a sauté sur les évènements de Gaza pour critiquer Arafat.

Selon le Ha’aretz, le Premier Ministre israélien Ariel Sharon a dit, le 18 juillet, au début de la réunion hebdomadaire du cabinet israélien : « les évènements de la Bande de Gaza prouvent qu’il n’y a là-bas personne avec qui parler » .

« Arafat essaie de créer l’illusion d’une réforme », a dit le ministre israélien de la défense Shaul Mofaz, "mais en réalité il n’y a là aucune volonté de réformer et aucune réforme n’a été entamée".

Le ministre des Sciences et Technologie, Elieze Zandberg, a dit qu’il espérait que l’Autorité Palestinienne comprendrait maintenant qu’Arafat est « un assassin et un terroriste ».


En tout cas, le chaos de Gaza n’a pas ralenti les incursions de l’armée israélienne ni les assassinats dans zones palestiniennes avec un total de huit morts pour cette semaine, un grand nombre d’arrestations et la poursuite du siège dans la ville de Beit Hanoun au nord de Gaza pour le vingt-deuxième jour consécutif.

Le 15 juillet, l’armée israélienne a tué un militant du Hamas originaire d’Hébron, Malek Abdul Salam Nasser Eddin ; lors du siège de la maison où il se cachait.

Le 19 juillet, Husam Sameeh Abu Zattoun, 17 ans, du camp de Balata, a été tué au cours de l’invasion du camp par l’armée israélienne et le 17 juillet, Yasser Tantawi, 21 ans, lui aussi de Balata, a reçu des balles mortelles tirées par l’armée alors qu’il se rendait au cimetière sur la tombe d’un parent.

Le 19 juillet, Samar Fojo, 4 ans, a reçu une balle mortelle tirée par l’armée à Rafah et Alia Manna’ 57 ans, est morte d’ une attaque cardiaque quand l’armée a fait irruption chez elle dans le village de Bizania, en Cisjordanie .


De son côté, l’Assemblée générale des Nations Unies a émis un vote le 21 juillet par 150 voix contre 6 et 10 abstentions – pour exiger qu’Israël respecte les recommandations émises au début de ce mois par la Cour Internationale de Justice qui a déclaré que le mur de Séparation en Cisjordanie était illégal.

L’Assemblée générale a aussi fait appel aux états membre des Nations Unies pour qu’ils respectent la résolution incluse dans la décision de la CIJ statuant « ne pas reconnaître la situation illégale résultant du mur ».

Source : Palestine Report

Traduction : CS pour ISM-France

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