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ISM France - Archives 2001-2021

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Israël -

Des ministres et des professeurs fustigent le boycott britannique

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Hier, lundi, des dirigeants et des chercheurs israéliens ont fustigé l’adoption par le plus important syndicat de maîtres de conférence des universités et des grandes écoles britanniques d’une motion recommandant que ses membres boycottent les chercheurs et les institutions universitaires israéliens qui ne déclareraient pas publiquement leur opposition à la politique israélienne dans les territoires [palestiniens occupés EN 1967, ndt]
Cette motion a été adoptée par 106 voix pour, contre 71 voix contre, avec 21 abstentions.

Les 69 000 membres de l’Association nationale des enseignants des cycles universitaire et de recherche avancée [National Association of Teachers in Further and Higher Education – NATFHE] ont débattu de la proposition de boycott au cours de son congrès annuel, dans la ville de Blackpool, dans le Nord de l’Angleterre.

Deux articles de la motion sont passées comme une lettre à la poste, seule un troisième article ayant dû être soumis au scrutin.

Sous l’empire du boycott, les membres du syndicat ne pourront plus soumettre d’articles à la publication dans des revues de recherche israéliennes.

Hier, lundi, le ministre de l’éducation, Yuli Tamir, a fustigé le boycott : "La décision de boycotter des institutions de recherche est une initiative qui doit être condamnée et qui suscite le dégoût", a-t-il dit. "Les gens qui mettent en application ce boycott portent atteinte aux libertés académiques et en font un instrument au service de forces politiques."

La semaine dernière, Tamir a conféré au ministre britannique de l’enseignement supérieur, et il lui a demandé d’intervenir afin d’empêcher tout boycott.

Le parlementaire du Parti National Religieux (à la Knesset), M. Zébulon Orlev, secrétaire de la Commission des Sciences de la Knesset, a appelé, hier, les parlementaires d’Allemagne, du Canada, de Grande-Bretagne et de France [c’est moi qui souligne, ndt] à condamner la décision du syndicat des enseignants d’université britanniques.

"C’est un test pour le Monde Libre", leur a écrit Orlev. "Nous attendons de vous que vous condamniez cette décision antisémite et raciste, et que vous aidiez les institutions universitaires de vos pays respectifs à renforcer leur coopération avec les instituts scientifiques, technologiques et d’enseignement supérieur en Israël".

L’Université de Haïfa a elle aussi [sans surprise, ndt] condamné le boycott.

"Toute tentative d’établir un lien entre la politique et la recherche universitaire, c’est ni plus ni moins que du maccarthysme. L’Université de Haïfa rejette la décision de l’union des universitaires britanniques d’imposer un boycott aux membres de l’Université israélienne", a déclaré le président de cette université, Aharon Ben-Ze’ev.

"C’est là une décision hypocrite et grossière, qui ne saurait avoir de place dans le monde de la recherche. L’Université de Haïfa en appelle à tous ceux qui tiennent en haute estime la liberté académique de nous rejoindre dans notre lutte contre cette décision et d’agir afin d’en obtenir l’annulation. Notre université continuera à coopérer avec ses collègues et ses amis en Israël, en Grande-Bretagne et dans le monde entier, dans notre action en vue de défendre le principe des libertés académique et de contrer l’intention de boycotter des membres de l’Université israélienne."


Après la décision de la NATFHE de boycotter les universités israéliennes, le gouvernement britannique a exprimé ses regrets.

Lord Triesman, ministre des Affaires Etrangères et du Commonwealth a publié un communiqué indiquant : "Nous regrettons la décision prise ce jour par l’Association Nationale des Enseignants de l’Education Supérieure et de la Recherche Avancée (NATFHE) de voter en faveur d’un boycott des chercheurs et des institutions universitaires israéliens. Le gouvernement britannique est connu pour son soutien aux libertés universitaires des chercheurs, dans le monde entier. Nous reconnaissons aussi l’indépendance de la NATFHE. Nous pensons que ce genre de boycott universitaire est contre-productif et rétrograde. On peut obtenir bien plus, au moyen du dialogue et de la coopération en matière de recherche."

Ce Triesman [sans doute un nobliau stipendié de Blair, ndt] a été lui-même vice secrétaire général de la NATFHE en 1984, et il a été secrétaire général de l’Association des Professeurs d’Université [AUT – Association of University Teachers] (un syndicat), de 1993 à 2001.

Dimanche, le quotidien Guardian a publié une lettre ouverte signée par plus de 600 chercheurs, appelant au rejet de la motion de boycott.

Le président de la NATFHE, John Wilkin, a reçu par ailleur une pétition de 4 725 signataires émanant de l’association Scholars for Peace in the Middle East [Chercheurs pour la paix au Moyen-Orient : ça ne mange pas de pain !ndt] ; une organisation américaine dont la charte comporte notamment l’encouragement des chercheurs "à développer des réponses effectives aux distorsions idéologiques, notamment aux diffamations antisémites et antisionistes…"

Lundi, le secrétaire général de la NATFHE, Paul Mackney, a surpris ce syndicat par son discours condamnant la motion, avant qu’il soit procédé au vote sur le boycott.

"La plupart d’entre nous sommes très en colère à propos de l’occupation de la "Palestine" [sic]. Mais la motion n’est pas à propos de cela, et ce ne sont pas des façons", a-t-il notamment déclaré.

Il a dit aussi qu’afin d’adopter une décision de boycotter les chercheurs israéliens, il fallait avoir un débat beaucoup plus complet sur la question.

"Nous devons mettre en œuvre une politique cohérente et soutenable", a-t-il dit.

La Campagne Palestinienne pour le Boycott Universitaire et Culturel d’Israël [Palestinian Campaign for the Academic and Cultural Boycott of Israël – PACBI] [voir ci-après] a déclaré que "le vote de la NATFHE démontre une fois de plus qu’en dépit de tous les obstacles, le boycottage des institutions de recherche israéliennes en raison de leur complicité dans le maintien de la forme israélienne spécifique d’apartheid à l’encontre des Palestiniens continue à occuper une place de choix sur l’agenda des militants progressistes et des défenseurs des droits de l’homme en Occident."

"Il s’agit là d’un succès significatif, compte tenu de la campagne d’intimidation et de violences lancée par divers réseaux israéliens et par les puissants lobbies sionistes du Royaume-Uni et des Etats-Unis contre les initiateurs de la campagne de boycott universitaire de la NATFHE", poursuit la déclaration.

"A ce stade de la campagne internationale de boycott, ses partisans palestiniens", ont-ils dit, visent avant tout à maintenir actif un débat ouvert sur la nécessité d’un boycott et de sanctions à l’encontre d’Israël "jusqu’à ce que ce pays satisfasse totalement aux exigences du droit international et des droits humains universels."




Campagne Palestinienne pour le Boycott Universitaire et Culturel d’Israël [Palestinian Campaign for the Academic and Cultural Boycott of Israël – PACBI]


Communiqué urgent

La NATFHE montre la voie de la responsabilité morale
Des chercheurs britanniques votent en faveur du boycott de l’apartheid israélien


29 mai 2006

Aujourd’hui, les chercheurs britanniques démontrent une fois de plus qu’ils sont à la hauteur du défi en opposant à l’injustice ce puissant message de résistance civile qu’incarne le boycott. L’Association Nationale des Enseignants de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche avancée [NATFHE] a adopté le boycott universitaire d’Israël, en réponse à la politique d’apartheid de ce pays.

C’est là une avancée très importante, quand on connaît la campagne d’intimidation et de violence déclenchée par les réseaux israéliens et les puissants lobbies sionistes du Royaume-Uni et des Etats-Unis contre les partisans de l’initiative de boycott universitaire de la NATFHE.

A ce stade de la campagne internationale pour le boycott, le mouvement palestinien de boycott, dont nous [PACBI] sommes partie prenante, vise avant tout à maintenir actif un débat ouvert et éthique sur la nécessité du boycott, du désinvestissement et de sanctions à l’encontre d’Israël tant que cet Etat ne respectera pas entièrement le droit international et les droits humains universaux.

L’adversaire œuvre essentiellement à l’objectif strictement opposé, en supprimant toutes les opportunités de débat et d’éducation sur cette question, afin de maintenir une image déformée et trompeuse du conflit, fabriquée au moyen d’une désinformation systématique et de reportages bidonnés véhiculés par des médias occidentaux majoritairement complaisants.


Le vote de la NATFHE démontre encore une fois qu’en dépit de tous les obstacles, le boycott des institutions de recherche israéliennes en raison de leur complicité dans la perpétuation de la forme spécifiquement israélienne d’apartheid à l’encontre des Palestiniens demeure un point prioritaire sur l’agenda des progressistes et des défenseurs des droits de l’homme en Occident.

La persistance des actions de boycott universitaire montre que beaucoup de chercheurs, au Royaume-Uni et ailleurs, ne prennent absolument pas pour argent comptant l’affirmation tendancieuse selon laquelle le boycott des institutions de recherche israéliennes entrerait en conflit avec la "liberté académique" ou aurait pour effet involontaire de répandre l’antisémitisme.

La première assertion est, au mieux, hypocrite, et elle découle de la prémisse selon laquelle seule compterait la liberté académique israélienne.

Le fait que les institutions académiques israéliennes elles-mêmes soient complices, de multiples façons, des graves violations par leur gouvernement des droits humains et politiques des Palestiniens, dont notamment leur droit à l’éducation, semble échapper à ceux qui répandent cette ineptie.

Quant à l’accusation d’antisémitisme ubiquiste, il est désormais plus clair que jamais qu’elle est utilisée abusivement à seule fin d’étouffer toute opposition à l’occupation israélienne illégale et aux exactions horrifiantes à l’encontre des droits de l’homme, ainsi qu’aux fins de faire avorter toutes les tentatives de résister efficacement à cette injustice pluri-décennale.

L’Appel Palestinien au Boycott ne vise en aucun cas ni les juifs, ni les Israéliens en tant que juifs ; il a pour cible l’oppression et le racisme d’Israël, sans aucune considération d’appartenance ethnique ni de croyance religieuse.


Le mouvement palestinien pour le boycott, le désinvestissement et les sanctions (BDS) est soutenu par un courant croissant de mouvements sociaux, de syndicats, de chercheurs, d’intellectuels et de militants des droits de l’homme dans le monde entier.

Ainsi, il est soutenu par le Conseil Sud-Africain des Eglises [South African Council of Churches – SACC], par la Coalition des Syndicats Sud-Africains [Coalition of South African Trade Unions – COSATU] et par des centaines de personnalités politiques et universitaires sud-africaines, dont Ronnie Kasrils, Dennis Brutus, John Pampallis et Steven Friedman.

Quelles que soient les falsifications, la vérité au sujet du déni par Israël des droits des réfugiés palestiniens, de son occupation militaire et de son système de discrimination raciale demeure le mobile fondamental de l’expansion des initiatives du BDS dans le monde entier.

Le Mur colonial d’Israël, ses colonies en expansion incessante, ses assassinats aveugles de civils palestiniens, ses démolitions de maisons, son vol irrémissible de terres et de ressources aquatiques, sa violation des droits humains des Palestiniens ne sont tristement que trop réels et manifestes pour que la communauté internationale puisse les ignorer.

Exactement comme dans le cas de l’Afrique du Sud, un régime global de sanctions et de boycott demeure non seulement la stratégie non seulement la plus efficace politiquement, mais aussi la plus fondée moralement en vue de contraindre Israël à respecter le droit international et les principes des droits de l’Homme.

Ce n’est que grâce à de telles mesures efficaces qu’il pourra exister un espoir d’une paix juste dans notre région – d’une paix fondée sur l’égalité et la dignité de tous.


Source : http://www.haaretz.com/

Traduction : Marcel Charbonnier

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