Envoyer cet article
Palestine - 22 novembre 2007
Par Khaled Amayreh
Au lieu de s'occuper avec honnêteté et sérieux des vrais problèmes, Olmert va se lancer dans de grands discours sur le renforcement du président de l'Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas, sur l'encouragement "des forces de la modération et de la paix", comme si le problème réel en Palestine était l'absence de modération et de paix parmi les Palestiniens, et non l'occupation israélienne nazi et l'oppression des Palestiniens.
Conférence d'Annapolis = Liquidation de la Palestine
"La montage a accouché d'une souris", dit un proverbe arabe célèbre. Cet adage va vraisemblablement caricaturer le résultat de la "conférence de paix" sponsorisée par l'Amérique, prévue le 27 novembre à Annapolis, Maryland.
Prévoir l'échec de la rencontre d'Annapolis est plus qu'une spéculation. C'est l'estimation réaliste d'un événement dont le succès n'est pas prévu, même si le désir déclaré suggère autre chose.
Evidemment, à part les plaisanteries destinées à créer une atmosphère positive, Israël et l'Autorité Palestinienne n'ont pu parvenir au moindre accord sur les questions principales qui définissent le problème palestinien.
Il y a quelques semaines, des responsables de l'Autorité Palestinienne étaient presque euphoriques au sujet de la conférence.
Le Président de l'Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas a juré de boycotter la rencontre d'Annapolis à moins qu'Israël accepte, du moins sur le principe, de mettre fin à l'occupation de la Cisjordanie , de la Bande de Gaza et Jérusalem Est, ainsi qu'un juste règlement du problème des réfugiés selon la Résolution 194 des Nations Unies. Mais évidemment, Israël n'a rien accepté de tout ça.
Maintenant, l'Autorité Palestinienne ira à Annapolis sans aucune garantie, ne comptant que sur "la bonne volonté" de George Bush (quelle que soit la signification réelle de ces termes).
J'ai demandé à un responsable de premier plan de l'Autorité Palestinienne, cette semaine, comment la direction de l'Autorité Palestinienne pouvait aller à Annapolis, en dépit du fiasco retentissant prévisible de la rencontre entre les responsables israéliens et palestiniens.
Embarrassé par la question, il m'a répondu : "Nous allons à Annapolis pour montrer au monde la justesse de notre cause et la nécessité d'une paix juste et durable dans cette région volatile."
Je lui ai rappelé que "cela fait un temps fou que nous le faisons, et ça ne sert à rien." Troublé par ma remarque, il m'a regardé attentivement, disant : "Que pouvons-nous faire d'autre ? Si tu as d'autres idées, transmets-les à Abu Mazen !"
Il y aura plusieurs sortes de participants et d'invités à la conférence d'Annapolis : d'abord, le maître es désastre, George W. Bush, le Führer de la Maison Blanche qui a envahi, occupé et détruit deux pays musulmans et tué ou causé la mort de plus d'un million d'innocents, sous prétexte de débarrasser le monde des armes de destruction massive irakiennes, qui se sont avérées inexistantes.
L'homme, qui a clamé qu'il était guidé par Dieu, n'a jamais eu le courage moral de dire : "Je me suis trompé, mea culpa". Au lieu de cela, il a concocté toutes sortes de prétextes, de canards et de mensonges pour justifier sa criminalité et ses desseins maléfiques. Les criminels se moquent pas mal de leurs crimes.
Ce qui entraîne la question suivante : les peuples du Moyen Orient en particulier et l'humanité en général peuvent-ils compter sur l'un des tout premiers criminels et menteurs pour forcer Israël à faire la paix ?
N'oublions pas que c'est cet homme qui a qualifié Ariel Sharon, le criminel de guerre israélien certifié, d'homme de paix.
Ensuite il y a le criminel, menteur et voleur perpétuel, j'ai nommé Israël, un Etat qui assassine des écoliers et appelle le meurtre "autodéfense" et ensuite ment sur ses crimes et appelle le mensonge "hasbara" et relations publiques, un Etat qui prétend avoir mis fin à l'occupation de Gaza alors qu'il continue de contrôler étroitement ses frontières, ses carrefours frontaliers, les eaux territoriales, l'espace aérien et la vie même de la région.
Le chef de cet Etat infâme, Ehud Olmert, va participer à la conférence d'Annapolis, pas pour faire la paix et montrer sa bonne volonté envers les victimes d'Israël, mais pour s'assurer qu'aucun progrès substantiel n'en sortira.
Olmert, notoire pour sa criminalité, sa roublardise et sa malhonnêteté, va céder à son pêché mignon, la prévarication, le jonglage verbal et brouillage de piste, mais il évitera les vraies questions, à savoir mettre fin à l'occupation honnie de la patrie palestinienne et la brutalité contre le peuple palestinien.
Olmert ne fera même pas allusion aux misérables réfugiés palestiniens qui se languissent dans des camps de réfugiés sordides partout au Moyen Orient parce qu'un Etat qui se dit "lumière des nations" ne les autorise pas à revenir dans les maisons et les villages dont ils ont été déracinés lorsque cet Etat est né il y a soixante ans.
Il ne mentionnera pas Jérusalem Est, dont les gouvernements israéliens successifs ont cherché à décapiter l'identité arabe chrétienne-musulmane, d'un point de vue humain, spirituel, démographique et économique.
Et bien sûr, il ignorera complètement le sinistre blocus israélien de 1,4 million de Gazans torturés et affamés parce que le sionisme ne peut pas pardonner aux Palestiniens d'avoir élu un parti politique qu'Israël n'aime pas.
Au lieu de s'occuper avec honnêteté et sérieux des vrais problèmes, Olmert va se lancer dans de grands discours sur le renforcement du président de l'Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas, sur l'encouragement "des forces de la modération et de la paix", comme si le problème réel en Palestine était l'absence de modération et de paix parmi les Palestiniens, et non l'occupation israélienne nazi et l'oppression des Palestiniens.
Et puis il y aura Abbas, le chef de l'Autorité Palestinienne soutenu par les Américains, qui semble penser que c'est maintenant le meilleur moment pour faire la paix parce que la conscience de l'Amérique est soudain sortie de ses limbes et que George W. Bush vient de faire une gracieuse métamorphose d'homme malfaisant en saint.
Abbas paraît vraiment très pathétique. Il a déjà mis tous ses œufs dans le panier américain, ce qui signifie qu'il ne sera pas en mesure de dire "non" aux Américains, même quand il le devra.
C'est la raison pour laquelle tout ce qu'il peut faire pour sauver l'Autorité Palestinienne, qui n'a en fait aucune réelle autorité, est de rêver éveillé et d'implorer le loup-garou de la Maison Blanche de faire pression sur Israël pour qu'il montre un vrai désir de paix. Le rêve éveillé, d'après les psychologues, est le degré le plus élevé de la frustration.
Comme l'a dit le célèbre poète arabe Zuheir il y a 1400 ans, celui qui ne se respecte pas lui-même ne sera pas respecté par les autres. Abbas n'a que lui à blâmer. Il a trop cru en Bush et Olmert, à tel point qu'il est devenu un mendiant vaincu qui se traîne devant leurs portes. Il a maltraité son peuple, a fait beaucoup de choses qu'il n'aurait pas dû faire, tout ça pour plaire et apaiser Olmert et Bush, pour rien.
En un mot, les mendiants ne sont pas les décideurs.
Il y aura ensuite la horde habituelle des despotes arabes, le doigt sur la couture du pantalon devant l'Amérique, qui ont toujours préféré la légitimité qui vient de l'Amérique plus que celle qui leur vient de leurs propres peuples.
La plupart de ces rois et présidents à vie sont fatigués de la cause palestinienne persistante et sont tout à fait désireux de vendre ce qui reste de l'honneur et des droits arabes, y compris probablement la Mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l'Islam. On peut détecter cette inertie, cet épuisement, dans le ton de leurs voix.
Toutefois, ces tyrans aimeraient voir les Palestiniens brader eux-mêmes leur cause d'abord, de manière à pouvoir dire à leurs peuples respectifs : "Regardez ! Nous ne pouvons pas être plus Palestiniens que les Palestiniens."
Ce sont les mêmes soi-disant dirigeants arabes qui sont maintenant tranquillement en train de comploter avec Israël pour faire crever de faim le peuple de Gaza, de manière à apaiser l'Amérique et à obtenir un certificat de bonne conduite.
Et puis il y a l'Union Européenne, dont les dirigeants continuent de favoriser Israël en dépit de sa façon ignoble de traiter les Palestiniens. Cette même Union Européenne qui a montré jusqu'à la nausée qu'elle ne laisserait passer aucune opportunité de succomber à la pression israélo-sioniste, même au prix d'innocents civils affamés et tués.
Il y a quelques jours, le Ministre français des Affaires Etrangères Bernard Kouchner a assuré Israël que la France chercherait toujours à garantir la sécurité d'Israël. Vous voyez la dépravation morale !
La sécurité d'Israël, un pays qui possède 300 têtes nucléaires, 700 avions de chasse dernier cri, 400 chars de combat et plusieurs sous-marins nucléaires, doit être protégé et préservé, alors que les Palestiniens, qui peuvent à peine mettre un peu de nourriture sur table pour leurs enfants affamés, doivent être punis et mis sous blocus.
Nous ne devons pas oublier Tony Blair, l'ancien Premier Ministre britannique menteur et duplice, qui a des tonnes de sang irakien sur ses mains sales. Ce criminel de guerre essaie maintenant de berner les Palestiniens avec des "projets économiques" dans l'espoir de leur faire oublier quelques-uns de leurs droits inaliénables, dont le droit au retour des réfugiés et Jérusalem.
En définitive, Annapolis aura l'honneur d'avoir la participation du comique Ban Ki-Moon. Pour ceux qui ne le savent pas, ce Ki-Moon doit toujours faire très attention à ce qu'il dit, de peur de dire par inadvertance quelque chose que Bush ou Condoleezza Rice n'apprécieraient pas.
Eh bien, avec une telle magnifique compagnie, les Palestiniens n'ont pas de raisons de s'inquiéter ! Leur cause est dans de bonnes mains !
Afin d'assurer sa mission d'information, ISM-France fait appel à votre soutien.
L'ISM a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Proche Orient. Les auteurs du site travaillent à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui leur seraient signalées.
Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas l'ISM ne saurait être tenu responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.
D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont il n'a pas la gestion, l'ISM n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.
9 novembre 2021
Le fait d'être désigné comme "terroristes" par Israël illustre le bon travail des ONG en Palestine9 novembre 2021
L’Art de la guerre - Les nouvelles armes financières de l’Occident5 novembre 2021
Israa Jaabis : De victime à criminelle, du jour au lendemain3 novembre 2021
La normalisation est le dernier projet pour éradiquer la cause palestinienne1 novembre 2021
Kafr Qasem reste une plaie béante tandis que les Palestiniens continuent de résister à l'occupation30 octobre 2021
Voler et tuer en toute impunité ne suffit plus, il faut aussi le silence14 octobre 2021
Tsunami géopolitique à venir : fin de la colonie d’apartheid nommée ’’Israël’’12 octobre 2021
La présentation high-tech d'Israël à l'exposition de Dubaï cache la brutalité de l'occupation9 octobre 2021
Pourquoi le discours d'Abbas fait pâle figure en comparaison du fusil d'Arafat à l'ONU6 octobre 2021
Comment la propagande israélienne s'insinue dans votre divertissement quotidien sur Netflix : La déshumanisation et la désinformation de FaudaPalestine
Initiatives de Paix
Khaled Amayreh
22 novembre 2007