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Iran - 15 janvier 2008
Par George Friedman
Des vedettes rapides iraniennes auraient, dit-on, menacé des bâtiments de guerre usaméricains en ballade dans le détroit d’Hormuz, le 6 janvier. Depuis lors, les Etats-Unis ont fait le maxi afin de gonfler la menace que représenterait l’Iran pour les forces usaméricaines dans ce détroit, ainsi, par extension, que pour le transit du pétrole dans la région du Golfe persique
Ci-dessus, vidéo des évènements diffusée par les Iraniens
Les révélations concernant une menace iranienne dans le détroit d’Hormuz étaient particulièrement opportunes pour les Etats-Unis, étant donné qu’elles intervenaient juste avant la visite du président George W. Bush dans cette région du monde.
Washington utilisera donc cet incident afin de faire la promo d’une coalition anti-iranienne auprès des pays arabes du Golfe, et de pousser l’Iran à œuvrer publiquement de conserve avec les Etats-Unis sur la question irakienne.
D’après des sources usaméricaines et un document vidéo rendu public, un nombre important de vedettes rapides iraniennes se sont approchées d’une escadre navale usaméricaine composée de trois bâtiments de guerre, qui traversait le détroit en rasant le territoire iranien, le 56 janvier (les premières informations sur l’incident ayant commencé à émerger le 7).
Vidéo rendue publique par le Département d'Etat américain
De plus, les Etats-Unis ont fait état de la réception d’un message menaçant provenant desdites vedettes rapides.
A la suite de cet incident, les Etats-Unis ont commencé à se rétracter quant à leur allégation selon laquelle les Iraniens auraient proféré des menaces, indiquant qu’il aurait pu s’agir d’intrus ayant incidemment émis des menaces par radio juste au moment où les vedettes rapides iraniennes manoeuvraient au milieu des bâtiments de guerre usaméricains [… ?]
Des communications de harcèlement, à partir de la côte, ne sont pas inconnues dans la région, ni dans d’autres parties du monde, d’ailleurs, en particulier dans les cas d’utilisation de fréquences de communications de bord à bord internationalement reconnues. Et il est difficile, voire impossible, de distinguer la source d’une transmission au cours d’un incident très bref et intense, comme celui qui nous occupe.
La combinaison d’un équipage iranien à très faible distance de bâtiments de guerre usaméricains et de ce message, quelle qu’en ait été la source, ont indubitablement augmenté le sentiment de danger.
Deux points importants :
1, la probabilité qu’une attaque iranienne délibérée et disciplinée – notez qu’aux dires de l’US Navy, l’action iranienne était parfaitement disciplinée – soit précédée d’une sommation est faible. Les Iraniens n’allaient pas, quand même [merci, Niko], vendre la mèche et renoncer à l’effet de surprise, élément essentiel d’une attaque non-simulée.
Si le commandant du terrain d’opérations n’a pas ce luxe, qui est le nôtre, de rejeter d’un revers de main ce genre de message – de fait, le commandant doit assumer le pire – son existence réduit la vraisemblance d’une attaque. Attaquer des navires de guerre, cela exige de la part de l’attaquant qu’il mette à profit la moindre seconde opportune pour mener à bien sa mission ; eussent les Iraniens été sérieux, ils auraient tout fait afin d’apparaître les moins menaçants que possible et ce, aussi longtemps que possible.
2, les bâtiments usaméricains n’ont pas ouvert le feu. Nous ne connaissons pas les règles d’engagement remises aux capitaines de bâtiments usaméricains opérant dans le détroit d’Hormuz, mais la consigne fondamentale de ce genre de règlements consiste en ce qu’un capitaIne doit protéger son navire et son équipage contre toute attaque, en permanence.
En particulier après le précédent fâcheux de l’USS Cole, qui avait été attaqué par une vedette rapide dans un port de guerre yéménite, il nous est difficile d’imaginer une quelconque circonstance dans laquelle un capitaine de navire de l’US Navy n’aurait pas ouvert le feu, eussent ces vedettes rapides iraniennes représenté une menace sensible.
Des porte-parole de la Vème Flotte ont déclaré, le 13 janvier, que les bâtiments usaméricains étaient en train d’évaluer la menace et de se préparer à ouvrir le feu tandis que les Iraniens se désengageaient et disparaissaient à l’horizon. Cela tendrait à indiquer que le niveau de la menace n’avait pas encore atteint la ligne rouge.
En l’absence d’un passage au niveau de la menace réelle, on ne peut trancher catégoriquement dans le sens du risque que cet incident eût pu générer de multiples engagements entre des bâtiments de guerre usaméricains et des vedettes iraniennes dans l’étroit chenal du détroit d’Hormuz.
Le New York Times a publié, le 12 janvier, une version manifestement « fuitée » en direction de sa rédaction par le Pentagone, donnant quelques éléments du contexte des alarmes usaméricaines. D’après cette version, les Etats-Unis auraient été en train d’effectuer des jeux stratégiques visant à évaluer les conséquences d’une attaque simultanée d’un essaim de vedettes rapides bourrées d’explosifs et pilotées par des équipages kamikazes.
Les résultats de l’exercice stratégiques s’étaient avérés dévastateurs. Au cours d’un tel jeu, effectué en 2002, l’US Navy avait perdu 16 bâtiments majeurs, dont un porte-avions, des croiseurs et des bâtiments amphibies – le tout, au cours d’attaques d’une durée de 5 à 10 minutes maximum.
Les défenses de la flotte avaient été dépassées par de grands nombres de petites vedettes rapides de petite taille et d’une grande manœuvrabilité, dont certaines étaient armées de roquettes et d’autres armes, mais dont la plupart (c’est nous qui en faisons la supposition) étaient équipées de torpilles pilotées (chacune) par un plongeur (kamikaze).
La décision de révéler les résultats du jeu stratégique en question visait manifestement à apporter une certaine crédibilité aux mises en garde publiques de l’administration Bush à propos des tactiques de harcèlement en essaim. Cela soulève la question de savoir pour quelle raison les navires de guerre usaméricains n’ont pas ouvert le feu, étant donné que le jeu stratégique en question a certainement abouti à des règles d’engagement particulièrement agressives contre les vedettes iraniennes patrouillant le détroit d’Hormuz.
Mais il y a plus important : cela en dit long sur le fond de la pensée de l’administration usaméricaine dans le contexte du voyage de Bush dans la région, et du rapport d’évaluation controversé du renseignement américain [National Intelligence Estimate – NIE] consacré au programme nucléaire [militaire] iranien.
Ce NIE a suscité une énorme controverse, beaucoup d’observateurs avançant qu’il avait été refourgué à l’administration « à l’insu de son plein gré » [merci, Riri !] Nos lecteurs savent que ce n’est pas ce que nous pensions, et nous ne le pensons toujours pas [it is still not our view ] [cliquer !].
Les déclarations faites par Bush au sujet de ce NIE n’ont pas varié. Primo, il n’a pas récusé ce rapport. Deuxio, il persiste à considérer l’Iran comme une menace. En se rendant au Moyen-Orient, il a notamment pour objectif de créer une coalition anti-iranienne renforcée parmi les pays arabes de la Péninsule Arabique.
La menace nucléaire ne représentait pas un ciment suffisamment tenace pour en coller les morceaux. Pour un tas de raisons, allant des échecs du renseignement usaméricain en Irak aux limites temporelles d’une éventuelle menace nucléaire iranienne, un programme nucléaire n’était tout simplement pas considéré comme une base suffisamment crédible pour redouter des actions militaires iraniennes dans la région.
Les pays de la Péninsule Arabique avaient bien plus peur des attaques usaméricaines contre l’Iran qu’ils ne redoutaient un Iran doté de bombinettes nucléaires, et pas avant cinq ou dix ans, de surcroît.
Mais le détroit d’Hormuz, ça n’est pas de la petite bière : environ 40 % de la production de pétrole de la région s’y écoulent. Durant la guerre irano-irakienne, dans les années 1980, la bataille des tankers, au cours de laquelle les pétroliers évoluant dans le Golfe Persique étaient bombardés par des avions, offrait un spectacle annexe.
Non seulement cela menaçait en permanence l’écoulement du pétrole, mais cela fit s’envoler les tarifs des assurances maritimes. Les Etats-Unis convoyèrent certains pétroliers, mais la guerre des tankers reste un souvenir effrayant pour toute la région.
Cette guerre des tankers n’était rien, comparée à la menace dont les Etats-Unis ont fait état, la semaine dernière. Le détroit d’Hormuz est en effet le goulet d’étranglement que le pétrole du Golfe Persique est contraint de franchir. Dès lors que ce détroit serait obstrué, l’approvisionnement en pétrole serait interrompu.
Le prix du pétrole atteignant 100$ le baril, la fermeture du détroit d’Hormuz ferait augmenter ce prix – et c’est là un plaisant euphémisme. Nous n’avons aucune idée de ce que deviendrait le prix du pétrole dans le cas où (par malheur) ce détroit deviendrait impraticable.
A 100$ le baril, la fermeture du détroit d’Hormuz transformerait en désastre le triomphe économique précisément des pays dont les Etats-Unis ambitionnent qu’ils se fondent dans une coalition anti-iranienne efficiente.
La révélation d’une menace navale émanant de l’Iran, dans le détroit d’Hormuz, juste avant que le président n’embarque dans l’avion officiel Air Force One pour se rendre en visite dans la région était fortuite, à dire le moins.
Les Iraniens ont insisté sur le fait que cet incident n’avait rien d’exceptionnel, de leur point de vue, et le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Mohammad Ali Hosseini a déclaré que « certaines factions politiques états-uniennes s’adonnent à l’aventurisme à seule fin d’aider Bush à propager l’iranophobie dans la région. Les responsables états-uniens doivent présenter leurs excuses à l’Iran, aux pays de la région, sans oublier le peuple américain ».
Il y a peu de chances que cela advienne, mais Bush sera reconnaissant, à n’en pas douter, aux Iraniens pour avoir mentionné que l’incident n’avait rien d’extraordinaire. Si cet incident relevait de la routine, et si les jeux stratégiques usaméricains ont une quelconque véridicité prédictive, cela signifie que les Iraniens mettent en scène des incidents de routine, dont l’un quelconque risquerait d’entraîner une confrontation militaire dans le détroit. Gageons que Bush distribuera des copies du script de la déclaration iranienne à chacune de ses escales…
La politique mise de côté, pour l’instant, la menace navale iranienne représente une menace bien plus réaliste, immédiate et dévastatrice pour les intérêts régionaux que ne le fut jamais la ‘menace nucléaire’ iranienne.
Mettre au point un système d’armement nucléaire était probablement au-delà des capacités de l’Iran, dès lors que le simple assemblage d’une bombinette – un système délicat et fiable susceptible d’exploser dans des circonstances parfaitement sous contrôle – aurait demandé à ce pays encore plusieurs années.
Par contraste, la menace navale dans le détroit d’Hormuz est d’ores et déjà à la portée de l’Iran. Le succès n’est pas garanti, en raison de l’écrasante supériorité de la puissance des forces navales usaméricaines, mais on est déjà très loin des élucubrations stratégiques.
Les conséquences de cette menace navale sont immédiates ; elles affectent les pays musulmans à un niveau que même une menace nucléaire pesant sur Israël n’atteindrait pas. Obtenir des Saoudiens qu’ils se rangent dans le camp opposé à l’Iran, à propos d’une attaque contre Israël, est un plus, quelle que soit la menace.
Obtenir des Saoudiens qu’ils y mettent le prix ne nécessite pas énormément de travail de persuasion, dès lors que les prix du pétrole atteignent des sommets quasi-historiques.
Quoi qu’il se soit produit dans le détroit le 6 janvier, Bush est arrivé dans la région avec un thème d’un intérêt régional très largement partagé : la nécessité de maintenir ouvert le détroit d’Hormuz, face à une menace réelle. Nous ne sommes pas persuadés qu’un porte-avion du gabarit du Nimitz soit susceptible d’être coulé par des petites vedettes rapides, fussent-elles en essaim…
En revanche, nous sommes certains que le détroit pourrait être fermé, ou rendu trop dangereux pour les pétroliers, au moins pour une courte période. Et nous savons qu’à l’instar de ce qui se passe dans une offensive terrestre, il serait très difficile de trouver les bases de départ de navires aussi petits que des hors-bords. Cette menace-là est fort plausible.
En laissant tomber la menace nucléaire iranienne et en passant à la menace sur le détroit, Bush déplace la question iranienne, transformant une menace concernant les Etats-Unis et Israël en une menace excluant Israël, mais impliquant tous les producteurs de pétrole de la région.
Aucun d’entre eux ne veut voir cette menace se concrétiser, et tous ne peuvent faire autrement que la prendre extrêmement au sérieux. S’ils arrivent à démontrer cette menace, les Etats-Unis cesseront d’être des avocats à charge contre l’Iran, devenant le garant des intérêts perso des Arabes.
Et si le prix que doivent acquitter les Arabes pour que les Etats-Unis maintiennent le détroit d’Hormuz ouvert consiste à faire en sorte que la menace jihadiste soit anéantie en Irak, c’est une bonne affaire pour eux, pour le coup…
Voilà qui met l’Iran dans de sales draps. Avant la publication du NIE, les Iraniens avaient modifié certaines de leurs politiques en Irak.
Le déclin de la violence dans ce pays est en partie dû à l’insurrection elle-même, mais aussi au fait que l’Iran a renoncé à certaines choses qu’il avait pour habitude de faire, en particulier : soutenir les milices shiites avec des armes et de l’argent, et les exhorter à s’en prendre aux sunnites. Il est clair, également, que les limites imposées par l’Iran à certains des hommes politiques shiites irakiens vis-à-vis de leurs homologues sunnites se sont déplacées. La nouvelle loi autorisant des membres du parti Baath à réintégrer la vie publique n’aurait pu être adoptée sans l’acquiescement de l’Iran.
Manifestement, l’Iran a changé sa manière d’agir en Irak, tandis que les Etats-Unis modifiaient leur position sur les armes nucléaires iraniennes. Mais l’Iran a reculé devant l’obtention d’un modus vivendi avec les Etats-Unis au sujet de l’Irak, à la suite de la publication du NIE. Des fractures partisanes, en Iran, se manifestent à l’approche des élections, et si les Iraniens ont effectivement modifié leur manière d’agir, ils n’ont pas modifié leur affichage public.
Les Etats-Unis considèrent que la modification de la position publiquement affichée de l’Iran st cruciale pour convaincre les factions irakiennes, en particulier la totalité des partis shiites, de s’acheminer vers une solution politique. Contrôler les milices, c’est très bien, mais Washington veut obtenir que le pas final soit franchi (non seulement Washington le veut, mais c’est pour lui une nécessité absolue).
Le glissement du NIE, qui a fait disparaître la question nucléaire sous la table, n’était pas assez important pour l’obtenir. En élevant le niveau de tension à propos d’une menace réelle – et d’une menace aux conséquences régionales ne faisant aucune sorte de doute – les Etats-Unis espèrent amener le débat politique interne à l’Iran vers une participation ouverte au remodelage de l’Irak.
Mais l’Iran ne veut pas franchir ce pas, pour trois excellentes raisons.
Primo, l’Iran veut conserver toutes ses options ouvertes. Il ne fait pas confiance aux Etats-Unis lorsque ceux-ci jurent qu’ils ne se serviront pas d’un accord publiquement avoué à propos de l’Irak comme un tremplin pour augmenter l’influence américaine en Irak et la menace américaine contre l’Iran.
Deuxio, Téhéran est confronté à un problème politique interne. Exactement de la même façon que Bush a été confronté à une avalanche de protestations à propos du NIE, de la part de ses partisans, les Iraniens connaîtront une résistance à toute collaboration affichée avec les Etats-Unis.
Enfin, les Iraniens ne sont pas persuadés d’avoir vraiment besoin d’un accord publicisé. De leur point de vue, ils ont ‘assuré’, en matière d’Irak, les Etats-Unis ont ‘assuré’ avec le NIE, et les choses évoluent dans une direction satisfaisante. Pourquoi tout mettre sur la table ? Le désir américain de montrer aux shiites irakiens que l’Iran a publiquement renoncé à leur aspiration à voir l’Irak devenir un Irak shiite n’a strictement rien qui soit de nature à plaire aux Iraniens…
Les Iraniens ont utilisé la mise sur pied de ce que nous pourrions qualifier de « marine de guérilla » en guise de levier contre les Américains et comme un coin visant à séparer les Etats-Unis des Arabes. L’argument massue des Iraniens à destination des Arabes a été le suivant : « Si les Etats-Unis vont trop loin avec nous, nous fermerons le détroit d’Hormuz. Par conséquent : à vous d’empêcher les Américains de nous acculer. »
Les Américains ont répliqué en disant que les Iraniens ont désormais la capacité de condamner le détroit d’Hormuz et ce, potentiellement, indépendamment de ce que fait (ou ne fait pas) l’U.S. Navy. Par conséquent, à moins que les Arabes ne souhaitent être à la merci de l’Iran, ils doivent se joindre aux Etats-Unis au sein d’une coalition anti-iranienne chargée de replacer l’Iran sous contrôle.
Dans sa drague des Arabes, Washington mettra l’accent sur le fait que les Iraniens sont encore bien plus incontrôlables qu’ils ne l’imaginent, faisant observer que Téhéran reconnaît tout de go que le genre de harcèlement constaté le 6 janvier relève de la simple routine. Un jour – et ce jour, c’est l’Iran qui le choisira – tout cela sera, pour de vrai, cette fois, totalement incontrôlable.
Les Iraniens ont énormément à gagner du fait de disposer de la capacité de fermer le détroit d’Hormuz, mais ils ont fort peu à gagner à le fermer effectivement. Les Etats-Unis placent l’Iran dans une situation telle que les Arabes du Golfe demanderont à Téhéran des assurances que l’Iran n’entreprendra pas une telle action.
Les Iraniens leur donneront ces garanties, campant le décor pour une exigence régionale que les Iraniens dispersent leurs vedettes rapides, qui sont typiquement des armes offensives, avec une très faible dimension défensive.
Ayant simplifié la situation aux Iraniens avec leur NIE, et n’ayant pas obtenu le renvoi d’ascenseur qu’ils attendaient de leur part, les Etats-Unis s’ingénient actuellement à compliquer la situation au moyen d’un cadre de travail entièrement nouveau – un cadre de travail bien plus efficace que celui qu’ils utilisaient jusqu’ici.
En fin de compte, ce n’est pas du détroit d’Hormuz, dont il est question : l’Iran ne vas pas s’en prendre à l’U.S. Navy, et l’U.S. Navy n’est pas tout-à-fait aussi vulnérable qu’elle ne l’affirme – par conséquent, les Etats-Unis, manifestement, ne sont pas aussi ‘tireurs fous’ [am : ‘trigger-happy’] qu’ils voudraient le donner à accroire. Washington a abattu une carte maîtresse. La question, désormais, est de savoir s’il est en mesure d’impliquer l’Iran dans une résolution publique du problème irakien.
Les Iraniens semblent prêts à une solution discrète. Ils ne sont vraiment pas chauds partisans d’un déballage public. La coalition anti-iranienne pourrait se renforcer, mais aussi intelligente soit la présente manœuvre américaine, elle n’amènera certainement pas les Iraniens à tout mettre sur la table. Pour cela, des concessions supplémentaires [américaines] sont nécessaires, en Irak.
Plus précisément, pour qu’il y ait un arrangement au grand jour, le « Grand Satan » et les membres patentés de l’ « Axe du Mal » doivent apporter des retouches politiques au portrait public [plutôt caricatural] qu’ils affichent l’un de l’autre. Mais c’est là quelque chose de difficile à faire, dans deux pays confrontés à une année électorale.
Source : http://www.stratfor.com
Traduction : Marcel Charbonnier
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