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Cisjordanie - 7 juillet 2007
Par Khaled Amayreh
Les tensions grandissent entre les partisans de la faction de Dahlan soutenue par les Américains et les partisans de Yasser Arafat.
Les tensions entre les deux camps ont considérablement augmenté la semaine dernière quand le Président de l'Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas, qui soutient Dahlan, a tiré à boulets rouges sur l'ancien leader du Fatah et sur l'ancien Ministe de l'Intérieur de l'Autorité Palestinienne, Hani Al-Hassan qui a accusé Dahlan de planifier son assassinat, une accusation que Dahlan a nié de façon catégorique.
Le démenti faisait suite aux soi-disantes remarques faites par Al-Hassan mercredi lors d'un interview sur la chaine de télévision pan-arabe, Al-Jazeera, où il expliquait que la récente épreuve de force à Gaza n'était pas une confrontation entre le Fatah et le Hamas mais entre le Hamas et la faction de Dahlan.
En utilisant le terme "Groupe Dayton" pour faire référence aux partisans de Dahlan, en référence au Général américain Keith Dayton qui était responsable d'armer et de financer l'ancien homme fort de Gaza, Al-Hassan a déclaré que le Hamas avait fait ce qu'il devait faire pour protéger l'ensemble de la cause nationale.
Après l'interview, des représentants de la faction de Dahlan ont appelé Abbas, en lui demandant de faire pression et de punir Al-Hassan, alors que des hommes armés masqués ouvraient le feu sur sa maison à Ramallah. Al-Hassan n'était pas présent à Ramallah lors de l'attaque.
Les leaders du Fatah et les médias affiliés à Abbas et à Dahlan ont également lancé une campagne de diffamation contre Al-Hassan, en affirmant qu'il avait prévenu le chef du Politburo du Hamas, Khaled Meshaal, au sujet d'un coup d'Etat imminent destiné à renverser le Hamas, ce qu'Al-Hassan aurait attribué à Dahlan et à Dayton.
En plus d'Abbas et de Dahlan, le "Camp des Modérés" à l'intérieur du Fatah inclut des gens comme Ahmed Abdul-Rahman, Al-Tayeb Abdul-Rahim, Nabil Amr et des officiers de la sécurité tels que le chef des Renseignements Généraux, Tawfiq Tirawi.
Le camp d'Arafat inclut la majorité des anciens chefs du Fatah tels que le chef du département politique de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) basé à Tunis, Farouk Al-Qaddoumi, Hani Al-Hassan, Jebril Rajoub, Marwan Al-Barghouti, Ahmed Hellis et des responsables de la branche armée du Fatah, les Brigades des Martyrs Al-Aqsa.
Il y a quelques jours, Al-Qaddoumi a qualifié l'OLP, telle qu'elle existe aujourd'hui, "d'institution illusoire et illégale", en ajoutant que le comité exécutif de l'organisation était un groupe non représentatif et qu'il n'avait pas le droit d'annihiler des institutions élues comme le Conseil Législatif Palestinien.
Pendant ce temps, jeudi dernier, les chefs de diverses branches des Brigades ont rejeté un décret d'Abbas dissolvant leurs milices et demandant la remise de leurs armes à l'Autorité Palestinienne.
Abu Uday, un porte-parole des Brigades dans le nord de la Cisjordanie , a déclaré que son groupe ne rendrait jamais ses armes tant que l'occupation israéliennes se poursuivrait.
Il est difficile de prévoir comment les tensions grandissantes entre les deux camps du Fatah vont se résoudre.
"Le camp des modérés" possède l'argent et a les moyens physiques pour s'affirmer par la force au besoin, au moins pour l'instant.
Cependant, ce camp a un handicap stratégique important, à savoir un manque de soutien parmi les rangs du Fatah et, surtout, parmi les masses palestiniennes en général.
Les récentes révélations du Hamas qui impliqueraient Dahlan dans un plan soutenu par les Américains pour renverser les résultats des élections palestiniennes de 2006 et pour destituer par la force le gouvernement d'unité nationale dirigée par le Hamas ont sérieusement terni son image et celle d'Abbas auprès de nombreux Palestiniens.
Le camp anti-Dahlan, bien qu'il ne soit pas en possession des ressources financières que Dahlan a sa disposition, a l'avantage d'un large soutien à l'intérieur du Fatah et un soutien du public encore plus large.
L'un des plus forts atouts sur lequel se base le camp anti-Dahlan à l'intérieur du Fatah c'est l'incapacité apparente d'Abbas à obtenir des concessions politiques signicatives de la part d'Israël quant à la fin de son occupation de 40 ans en Cisjordanie , dans la Bande de Gaza et à Jérusalem-Est.
Cette semaine, Jebril Rajoub, un chef du Fatah, fondateur des Forces de Sécurité Préventive en Cisjordanie , aurait déclaré : "Olmert et d'autres responsables israéliens discourent beaucoup au sujet du renforcement d'Abbas et de l'affaiblissement du Hamas. Mais en réalité, Israël affaiblit Abbas et démolit sa crédibilité auprès des Palestiniens en tuant toute perspective viable pour un Etat palestinien."
Source : http://weekly.ahram.org.eg/
Traduction : MG pour ISM
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Khaled Amayreh
7 juillet 2007