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Palestine - 30 août 2009
Par Khaled Amayreh
Le Président de l’Autorité Palestinienne ((PA) Mahmoud Abbas, dont le mandat a expiré en janvier 2009, a juré d’organiser des élections générales en janvier 2010, donnant l’impression que ces élections serait le remède magique des nombreux problèmes auxquels le peuple palestinien et sa juste et durable cause sont confrontés. L’appel à des élections, cependant, ne semble pas être motivé par la bonne volonté car le véritable objectif derrière ce stratagème est apparemment de prendre de vitesse le mouvement de la résistance islamique Hamas.
En fait, il est très difficile d’être euphorique, ou même optimisme sur des élections organisées sous une sinistre occupation militaire étrangère.
En 2006, l’administration Bush a amadoué les Palestiniens pour qu’ils tiennent des élections générales, dont on leur a dit qu’elles seraient une tâche primordiale et l’incarnation de la souveraineté palestinienne.
Il est vrai que de nombreux Palestiniens, impatients de voir se desserrer l’étau israélien nazi sur leurs vies, et aussi la fin de la corruption rampante qui infestait l’Autorité Palestinienne dirigée par le Fatah, en ont accepté l’idée, préférant lui donner le bénéfice du doute.
Cependant, même avant que les élections ne commencent, il fut très clair qu’Israël insistait pour exercer sa fonction répressive et l’autorité d’occupation s’est mise à arrêter les « mauvais » candidats et interférer ouvertement dans les campagnes électorales.
Comme nous le savons tous, les élections ont eu lieu, et le Hamas a remporté une victoire écrasante. Ni Israël ni son gardien-allié, les Etats-Unis, ni le Fatah ne se sont résignés à accepter le résultat des élections.
Dès que les premiers résultats ont montré que le Hamas avait une majorité des suffrages, Israël a décidé d’imposer des punitions draconiennes et vengeresses sur la Cisjordanie et la Bande de Gaza, dont un siège hermétique sur la Bande de Gaza, privant 1,5 millions d’habitants d’accès à la nourriture et aux produits de consommation essentiels.
Simultanément, l’administration Bush sous contrôle sioniste a forcé le monde entier, à l’exception de quelques Etats courageux qui n’ont pas cédé à la coercition américaine, à boycotter le gouvernement démocratiquement élu du Hamas.
La coalition arrogante, menée par les USA et orchestrée en coulisses par les cercles sionistes internationaux, a imposé un siège financier sévère et étouffant sur la Bande de Gaza, empêchant toute transaction financière avec l’enclave côtière.
Le siège manifestement meurtrier a poussé Gaza au bord de la famine et des centaines de Gazaouis innocents ont succombé à des maladies curables faute de soins médicaux appropriés dont l’absence était due au siège cruel.
De plus, les services secrets US ont commencé à financer et à armer des éléments du Fatah dans la Bande de Gaza pour renverser le Hamas et créer un régime collaborationniste qui ferait « la paix » avec Israël, selon les termes sionistes.
Heureusement, le Hamas a devancé la conspiration vicieuse, empêchant une guerre civile qui aurait fait couler beaucoup de sang palestinien au profit d’Israël.
A la lumière de ces faits, on est en droit de se demander ce qui garantit à Abbas et à ses conseillers qu’Israël autorisera des élections libres et équitables.
Evidemment, l’essentiel des candidats à orientation islamique qui ont remporté les élections de 2006 languissent toujours dans les geôles israéliennes pour le « grand crime » d’avoir participé aux élections, ces mêmes élections qui avaient reçu le feu vert d’Israël et de l’administration Bush.
Je pense à des dizaines d’hommes politiques palestiniens, des gens comme Nayef Rajoub (photo ci-dessus), Muhammed Abu Jheishe, Azzam Salhab, Nizar Ramadan, et d’autres, qui n’ont commis aucun délit si ce n’est d’avoir remporté un siège au Conseil Législatif Palestinien.
De plus, il est clair que même si l’armée israélienne d’occupation, qui contrôle chaque coin et chaque rue de Cisjordanie , n’avait pas interféré dans le processus électoral, ce qui est peu vraisemblable étant donné la fixation hostile d’Israël sur le Hamas, l’appareil de la police d’Etat qui prévaut aujourd’hui en Cisjordanie rend l’idée d’élections libres non seulement improbable, mais impossible. Nous parlons d’une absence totale de libertés civiles fondamentales et de l’arrestation, mauvais traitement et souvent torture à mort des opposants politiques. N’importe quelle activité politique concevable, et même le simple fait de brandir un drapeau islamique, est immédiatement criminalisé. Dans certains cas, leurs « auteurs » n’auront pas le temps de regretter leurs « méfaits ».
De fait, on peut affirmer sans risques que l’insistance à tenir des élections dans des circonstances aussi morbides reflète l’intention malicieuse de falsifier les résultats des élections à l’avance.
Enfin, il est difficile de comprendre comment des élections peuvent être organisées dans une atmosphère extrêmement malsaine, au milieu de la crise durable entre le Fatah et le Hamas.
Il ne fait aucun doute que le Hamas ne succombera pas au fait accompli créé par Abbas, vraisemblablement en coordination avec ses appuis étrangers, aux côtés des Israéliens, qui perpètrent le siège criminel de Gaza et empêchent les matériaux de construction d’atteindre l’enclave sous blocus. Il va sans dire que ces matériaux sont désespérément nécessaires pour reconstruire les maisons et l’infrastructure civile détruites par la machine de guerre sio-nazie au début de cette année.
Il y a malheureusement des signes clairs que Monsieur Abbas et son OLP ont conspiré activement à la prolongation de la souffrance de Gaza, dans le but d’affaiblir le Hamas aux yeux du peuple.
Pour toutes ces raisons, il est impératif que le Hamas ne tombe pas dans le piège et rejette le coup-fourré d’un homme qui qualifie la résistance de « futile » et qui exprime sa volonté de compromettre les droits palestiniens fondamentaux, d’Al-Qods al-Sharif aux réfugiés.
Le prophète Mohammed (que la paix soit sur lui) a dit : « Un véritable croyant ne se laissera pas mordre deux fois par le même serpent. »
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