Envoyer cet article
Ramallah - 11 février 2004
Par Lisa Taraki
L’ International Solidarity Movement est une organisation non-gouvernementale palestinienne regroupant des pacifistes palestiniens et internationaux travaillant à promouvoir la lutte pour la liberté en Palestine et pour la fin de l’occupation israélienne. Nous utilisons des méthodes de résistance non-violentes et des actions directes pour affronter et défier les Forces illégales d’occupation israélienne et leur politique.
Lettre ouverte en réponse à un appel de détresse des universitaires palestiniens concernant le déni continu des droits humains et d’éducation en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
Quand un nombre suffisant d’universitaires l’aura soutenu, nous l’enverrons à la fois au professeur Magidor et aux représentants du forum israélien anti-boycott.
Cher collègue,
Nous avons fait le brouillon de la lettre ouverte, ci-jointe, en réponse à un appel de détresse urgent des universitaires palestiniens concernant le déni continu des droits humains et d’éducation en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
L’occupation israélienne par ses points de passage (checkpoints), ses couvre-feux et ses attaques militaires, a des conséquences scandaleuses sur le personnel universitaire comme sur les étudiants.
La liberté universitaire palestinienne est en train d’être irrémédiablement restreinte. Pourtant, à l’exception d’une poignée -peut être un sur cent- de collègues exceptionnellement braves, les universitaires israéliens et leurs institutions ont gardé le silence à ce propos, ou quelquefois sont devenus complices de ce processus destructeur.
En réponse à cette situation d’escalade dans les atteintes aux droits de l’Homme, il y a environ deux ans, en Europe, en Amérique du Nord et en Australie, il y a eu un certain nombre d’initiatives, signées de plusieurs milliers de professeurs d’université, allant d’un appel à un moratoire européen sur la collaboration dans le domaine de la recherche à un boycott institutionnel français des universités israéliennes en passant par la campagne de désengagement américain.
Les opposants à ces appels ont argué que la solution serait d’augmenter la collaboration israélo/palestinienne dans le domaine de la recherche, et un certain nombre d’universitaires israéliens ont clamé qu’ils faisaient cela en effet, souvent à la surprise de leurs partenaires supposés*.
Entre temps, les universitaires israéliens hauts placés ont organisés un “forum anti boycott”, déclarant celui ci comme étant une “attaque contre la liberté universitaire israélienne.”
Nous croyons qu’il est important d’engager un débat avec ceux qui se sont lancés dans ce contre-mouvement, pour leur demander de montrer clairement ce qu’ils font pour promouvoir ou protéger l’éducation et la scolarité palestinienne, et ce faisant, aider à porter la situation désespérée de nos collègues palestiniens à l’attention publique. C’est l’intention de la lettre qui suit, à laquelle nous espérons que vous serez prêts à ajouter votre signature.
Nous faisons actuellement circuler cette lettre largement. Quand un nombre suffisant d’universitaires l’aura soutenu, nous l’enverrons à la fois au professeur Magidor et aux représentants du forum israélien anti-boycott et tenterons de la faire publier dans des journaux israéliens et internationaux, et sur un site internet pour que d’autres puissent continuer d’y ajouter leur nom.
Si vous voulez vous joindre à nous en signant cette lettre, répondez-moi (taraki@p-ol.com) en incluant votre email, votre titre (quand approprié) et votre affiliation institutionnelle (ceci est demandé pour des seuls buts d’identification et n’implique l’institution en aucune façon.)
Sincèrement vôtre,
Lisa Taraki
Universite de Birzeit
taraki@p-ol.com
Voir l’éditorial de “Nature” N°417, 2002, p207
Lettre ouverte au professeur Menachem Magidor et aux membres du forum israélien de lutte contre le boycott universitaire:
Des rapports récents nous disent que les membres dirigeants des institutions universitaires israéliennes s’organisent pour “combattre le boycott international.” On nous dit que les universitaires israéliens sont outragés de cette “ attaque injustifiée à la liberté universitaire israélienne.”
Afin que la question de la liberté universitaire puisse être discutée dans un contexte sans hypocrisie, nous, signataires, défendeurs de la liberté universitaire palestinienne et supporters du boycott universitaire contre Israël, nous demandons une réponse face à la détérioration de l’éducation palestinienne comme conséquence de la politique israélienne, de la part de ces représentants des universités israéliennes qui s’organisent actuellement pour combattre le boycott.
Les universitaires dans le monde doivent avoir une image précise de la situation à laquelle est confrontée depuis longtemps l’éducation palestinienne. Le gouvernement israélien a mis en place un système de blocage des routes et de points de passage (Check points) qui rend difficile voire impossible pour les professeurs et les étudiants palestiniens d’aller et venir à leurs universités, lycées et autres écoles.
Cette politique de harcèlement, d’arrestations, de tirs au hasard et d’assauts est menée presque chaque semaine sur les campus palestiniens par les troupes israéliennes. Tout ceci avec comme toile de fond une occupation de 37 années qui se poursuit et des attaques récentes contre la société civile palestinienne, ceci détériorant le cadre nécessaire à toute structure éducationnelle effective.
Etant donné la nature destructive de l’action du gouvernement israélien contre la liberté universitaire et éducationnelle palestinienne, et l’expression de votre inquiétude pour la liberté universitaire israélienne face au boycott, nous sentons qu’il est juste de demander aux dirigeants universitaires israéliens leur positionnement quant à la question de la politique israélienne actuelle telle que décrite plus haut, et de partager avec nous ce que font actuellement les institutions universitaires israéliennes pour répondre à l’attitude de votre gouvernement.
Enfin, pour vous aider en cela, nous sommes prêts à nous joindre à vous et à d’autres parties dans un débat public sur le boycott universitaire de vos institutions, à n’importe quel moment et dans tout lieu neutre.
Source : www.palsolidarity.org
Traduction : VL
Afin d'assurer sa mission d'information, ISM-France fait appel à votre soutien.
L'ISM a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Proche Orient. Les auteurs du site travaillent à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui leur seraient signalées.
Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas l'ISM ne saurait être tenu responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.
D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont il n'a pas la gestion, l'ISM n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.
9 novembre 2021
Le fait d'être désigné comme "terroristes" par Israël illustre le bon travail des ONG en Palestine9 novembre 2021
L’Art de la guerre - Les nouvelles armes financières de l’Occident5 novembre 2021
Israa Jaabis : De victime à criminelle, du jour au lendemain3 novembre 2021
La normalisation est le dernier projet pour éradiquer la cause palestinienne1 novembre 2021
Kafr Qasem reste une plaie béante tandis que les Palestiniens continuent de résister à l'occupation30 octobre 2021
Voler et tuer en toute impunité ne suffit plus, il faut aussi le silence14 octobre 2021
Tsunami géopolitique à venir : fin de la colonie d’apartheid nommée ’’Israël’’12 octobre 2021
La présentation high-tech d'Israël à l'exposition de Dubaï cache la brutalité de l'occupation9 octobre 2021
Pourquoi le discours d'Abbas fait pâle figure en comparaison du fusil d'Arafat à l'ONU6 octobre 2021
Comment la propagande israélienne s'insinue dans votre divertissement quotidien sur Netflix : La déshumanisation et la désinformation de FaudaRamallah
Boycott
Lisa Taraki
11 février 2004