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Palestine - 19 août 2005
Par Nida' al-Quds
agences : Nida' al-Quds, arabs48 (Romel Suyuti)
Un ordre militaire pour exproprier 1200 dunums des terres de Qiryut, Ã l'est de Naplouse
Les habitants de Barqa attendent l'évacuation de Homesh pour reprendre leurs terres.
Jani Tal, un cauchemar qui va prendre fin : Cette colonie construite en 1978 est une extension de la colonie de Qatif, construite sur les plages de la ville de Khan Younes.
Un ordre militaire pour exproprier 1200 dunums des terres de Qiryut, Ã l'est de Naplouse
Les forces de l'occupation israélienne ont remis à plusieurs villageois de Qiryut, au sud-est de Naplouse des ordres militaires d'expropriation de superficies supérieures à 1200 dunums, faisant partie des terres du bassin 1 dans le site Jabal Qala'at al-Hamra'.
Jabal qal'at al-hamra' est situé dans la partie ouest des terres du village, sur lesquelles s'est installée la colonie de Shilo, et près de la colonie de Ili.
Les propriétaires des terres ne peuvent arriver à leurs terres depuis plus de cinq ans, les forces de l'occupation et les colons les empêchent de cueillir les fruits et notamment les olives.
Ce site est proche également des terres de Khilla Sanaa, dominées par les colons depuis 4 ans.
Le bureau national de la défense de la terre et la résistance à l'occupation a pris contact avec les intéressés dans le village de Qiryut, et notamment avec le président du conseil villageois, afin de prendre les mesures nécessaires pour s'opposer à cette décision.
M. Hassan Ayoub, directeur du bureau national, a déclaré que la décision de s'approprier ces terres vient après l'odieux massacre commis dans la colonie de Shilo, ce qui montre que les autorités de l'occupation pratiquent clairement une politique de collaboration avec les crimes des colons et leurs agressions constantes sur les citoyens palestiniens et leurs terres. Ce qui signifie qu'ils veulent menacer les propriétaires et les empêcher d'agir pour la défense de leurs terres.
Les forces de l'occupation ont intensifié ces derniers temps les décisions d'expropriation et de vol de larges superficies de terres de la province de Naplouse, comme elles ont démoli plusieurs constructions agricoles et des maisons individuelles dans la région de Tana.
Des dizaines de familles avaient été menacées de destructions de leurs maisons dans la région de Jafatlik, comme les terres de Sabastia, de Deir Sharaf et de Barqa sont menacées.
Il faut se rappeler que la mainmise sur les terres en Cisjordanie fait partie du plan de désengagement qui inclut l'intensification de la colonisation en Cisjordanie . Cela se passe en même temps que l'évacuation des colonies de la bande de Gaza et du nord de la Cisjordanie (quatre colonies autour de Jénine).
Les habitants de Barqa attendent l'évacuation de Homesh pour reprendre leurs terres.
Les traits du visage d'Abu Khaled, âgé de plus de 70 ans, dans le village de Barqa, au nord de Naplouse, expriment toutes les douleurs déposées par plusieurs années de lutte amère contre les colons de Homesh.
Depuis que les nouvelles ont été entendues à propos de l'évacuation de cette colonie, et Abu Khaled ne cesse de raconter la série des malheurs qui l'ont frappé, et qui l'ont rendu diabétique. Depuis 25 ans, Abu Khaled se bat pour récupérer ses terres.
Au cours de l'été 1980, les colons ont posé leurs caravanes dans une région montagneuse donnant sur le village, du cêté nord, pour que le début de la colonisation commence et s'étende en avalant de plus en plus de terres.
Le village a beaucoup souffert de l'oppression de cette colonie et de ses habitants. "Même les morts dans leurs tombes ont souffert, le cimetière du village n'est éloigné que de 200 mètres de la colonie", dans le cimetière, ils circulaient à cheval et à bicyclettes.
Abu Khaled raconte : J'ai vécu ma jeunesse dans cette région, la famille possédait une terre de 40 dunums, cultivée de figues et d'olives, cette terre était la source de nos provisions pendant tous les mois de l'année, car elle était fertile.
Il n'oubliera jamais ces instants lorsqu'il a dû quitter cette terre, laissant derrière lui les outils de travail, qu'il n'a jamais pu reprendre. Ses regards n'ont cessé de lorgner vers la terre et les outils, jour et nuit, sans qu'il puisse s'en approcher, ni les reprendre.
Mais au moment où les discussions tournent autour de l'évacuation des colons, les ordres d'expropriation se poursuivent.
Iyad Abu Umar, membre du conseil villagesoi dans Barqa dit : Nous avons été surpris par l'ordre d'expropriation de 44 dunums pour faire une route autour de la colonie, de 10 mètres de largeur et de 4400 mètres de long.
A peine le projet de construction de cette route a-t-il commencé, que les gens furent surpris de découvrir que l'ordre d'expropriation ne concerne pas la route longeant les barrières anciennes installées par les colons, mais la dépasse pour arriver jusqu'aux maisons du village.
Leurs habitants craignent que les colons ne viennent jusqu'Ã eux, surtout que ces derniers temps, les colons font rouler les grosses pierres des champs qu'ils occupent vers la population du village.
En attendant l'heure de la délivrance de ces colons, près de 30 d'entre eux ont occupé deux maisons dans le village de Barqa, investies pour exprimer leur colère contre le désengagement.
Des témoins affirment que les forces de l'occupation ont occupée la maison du martyr Khaled Sayf Abul Abed, à l'entrée principale du village, qui est abandonnée depuis le début de l'Intifada, les colons ont occupé une autre, habitée par Iyad Husni, qu'il a dû abandonner il y a deux ans, suite aux menaces de l'occupation. Cette dernière maison se trouve également à l'entrée du village.
Le conseil du village a indiqué que les forces de l'occupation ont posé un poste militaire dans la région de Sartasa, face à la colonie de Homesh, qu'il va faire évacuer, comme il a posé un autre poste dans les terres du village Saoudiya, que l'occupation prétend s'être appropriées.
Jani Tal, un cauchemar qui va prendre fin
Mustafa al-Aqqad tient à monter tous les jours à la terrasse de la maison modeste qu'il a louée il y a cinq ans pour regarder son ancienne maison, donnant sur la colonie Jani Tal, qu'il a été contraint d'abandonner du fait de la terreur sioniste.
Al-Aqqad a 50 ans, il déclare : depuis que le gouvernement de l'occupation a annoncé son plan de faire évacuer les colonies de la bande de Gaza, le rêve ne me quitte plus, le rêve de retourner dans ma maison, de l'arranger à nouveau, vu qu'elle a été saccagée par les hordes des colons.
Depuis cette date, al-Aqqad vit avec sa nombreuse famille dans une maison louée, éloignée de quelques centaines de mètres de son ancienne maison.
Cette colonie construite en 1978 est une extension de la colonie de Qatif, construite sur les plages de la ville de Khan Younes.
Elle est étendue sur 3000 dunums, ses habitants sont des juifs extrémistes orientaux. Al-Aqqad essaie d'exprimer son émotion avec le début du retrait des colons, en disant : je continue à vivre le moment comme un rêve, et j'espère que je ne reverrai jamais ces terroristes, un jour".
Al-Aqqad attend avec impatience que l'évacuation des colons se termine, afin qu'il puisse arriver à sa maison à moitié saccagée, pour qu'il puisse de nouveau rebâtir ce que les machines de guerre ont détruit et recommencer la vie au milieu de sa famille.
Al-Aqqad vivait dans une maison composée de trois étages, avec sa famille de dix membres, jusqu'au début de l'année 2001, au moment où les forces de l'occupation ont bombardé la maison sans aucune raison.
Il a dû la quitter pour protéger sa famille, et depuis, il ne peut y retourner.
Il a essayé plus d'une fois d'y arriver et même d'y vivre, mais les soldats de l'occupation postés dans la caserne militaire qui protège la colonie, le guettaient. Il dit : J'ai essayé d'y retourner, surtout lorsque la situation était calme, qu'il n'y avait pas d'affrontements avec l'armée sioniste, mais les soldats de l'occupation ne m'ont pas laissé faire".
La dernière tentative de Mustafa al-Aqqad remonte à la période de la trêve en 2003, et pour lui, ce fut le moment le plus terrible dans sa vie et celle de sa famille. "Il ne restait que quelques mètres pour arriver à la maison, lorsque les soldats nous ont surpris par des balles qui volaient au-dessus de nos têtes, nous nous sommes enfuis pour préserver nos vies. Les soldats nous ont suivis, avec des bombes lacrymogènes, et depuis ce moment, je me contente de regarder la maison, de loin.
Il me semble maintenant que je n'ai plus à attendre quelques semaines, le temps que l'évacuation se termine, pour retourner à mes souvenirs dans la maison.
La colonie de Jani Tal ne représentait pas la terreur pour al-Aqqad seulement, mais la terreur exercée par les colons fut vécue par tous les habitants palestiniens de la zone des Rabwat occidentales, proches de la colonie.
Les colons, protégés officiellement par les forces de l'occupation, au cours des années de l'Intifada, menaient des raids continus en pleine nuit et semaient la panique et la terreur, tout comme ils poursuivaient les Palestiniens en leur volant leurs productions agricoles, en détruisant leurs terres, dans une région où la majeure partie de la population vit de l'agriculture.
Alors que le terme Jani Tal en hébreu signifie la colline du paradis, Ã cause de la beauté du paysage, les colons ont transformé la vie de la population autochtone, les Palestiniens, en colline de l'humiliation et de la souffrance quotidiennes.
Les habitants disent qu'ils ont perdu de larges superficies de leurs terres agricoles au cours des dernières années, que ce soit par leur nivellement ou par leur expropriation et leur rattachement à la colonie.
L'avocat Diya' al-Astal dit que les colons inventaient tous les jours de nouveaux moyens pour obliger la population à partir, à quitter leurs terres et leurs maisons. Certains ont craint pour leurs vies et pour celles de leurs familles, mais la plupart des gens sont restés et ont résisté.
Les forces de l'occupation ont détruit des dizaines de dunums de terres agricoles appartenant à la famille d'al-Astal dans la région, et Diya' ajoute qu'il ne peut déterminer la véritable surface des terres démolies, car il est encore difficile d'y arriver, mais plusieurs membres de la famille ont été obligés de faire d'autres métiers car ils ne pouvaient plus arriver à leurs terres.
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