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ISM France - Archives 2001-2021

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USA -

Peut-être que les "espions qui n’existent pas" existent bel et bien !

Par

Le Dr. Michael Saba, auteur de "The Armageddon Network" (Le Réseau Fin du Monde), est consultant en relations internationales.

Dans un article d’opinion publié récemment sous le titre "Ces Espions qui n’existent pas" par l’éditorialiste Joel Mowbray, dont tout le monde sait qu’il est un thuriféraire d’Israël, celui-ci affirme que les informations dont il a été dit que Franklin les aurait transmises à l’AIPAC, lequel à son tour les aurait communiquées à Israël, n’étaient "rien de plus qu’une circulaire politique – quelques pages, ressemblant à n’importe quel éditorial de journal", concluant : "Et alors, pourquoi tout ce bruit ?"

Une information circule depuis quelque temps dans la presse américaine, que l’on pourrait ranger sous le titre : "Les Espions qui n’existent pas".


Il s’agit bien sûr de ce scandale d’espionnage israélien concernant Larry Franklin et l’AIPAC , qui fut le scoop de la chaîne CBS, il y a de cela quelques semaines. Depuis que Dan Rather et la CBS ont perdu le plus gros de leur crédibilité en raison de leur aveu d’avoir commis une erreur dans leur manière de présenter une information relative au service militaire (ou au "non service"… ndt) de Bush à l’Air National Guard (Défense aérienne nationale], cette histoire d’espion israélien semble elle aussi se dégonfler.


La "logique" serait celle-ci : CBS ne peut plus être crue sur parole dans ses "breaking news" (nouvelles sensationnelles, qui interrompent tout programme et s’inscrivent généralement en incrustation au bas de l’écran, ndt), DONC : leur histoire sur l’espionnage israélien n’est pas crédible, elle non plus. CQFD ?

La Machine à Relations Publiques pro-israélienne met les bouchées doubles, ces jours-ci, afin de se refaire une santé après la divulgation de l’espionnage des Etats-Unis par Israël, par l’entremise de Larry Franklin, un responsable officiel au ministère états-unien de la Défense et de l’Aipac, principale organisation de lobbying pro-israélien aux Etats-Unis.

Dans un article d’opinion publié récemment sous le titre "Ces Espions qui n’existent pas" par l’éditorialiste Joel Mowbray, dont tout le monde sait qu’il est un thuriféraire d’Israël, celui-ci affirme que les informations dont il a été dit que Franklin les aurait transmises à l’AIPAC , lequel à son tour les aurait communiquées à Israël, n’étaient "rien de plus qu’une circulaire politique – quelques pages, ressemblant à n’importe quel éditorial de journal", concluant : "Et alors, pourquoi tout ce bruit ?"

En réalité, Franklin et beaucoup d’autres amis d’Israël, dans les médias américains, s’emploient depuis quelque temps à "blâmer la victime", affirmant que ceux qui ont dénoncé l’affaire Franklin / AIPAC sont en réalité des… (ta-da !) antisémites, déterminés à détruire les relations des Etats-Unis avec Israël (bigre ! ndt).


Avec la logique tortueuse qui le caractérise, Mowbray maintient que l’attitude de la presse – laquelle, en général, ne mentionne pas que Franklin n’est pas juif – est, en soi, antisémite…

Donc, lorsqu’on dit que l’histoire d’espionnage israélien est dans les choux et que l’Aipac va, tel le Phénix, ressusciter encore plus fort qu’avant de ses cendres, on est dans le vrai, alors ?


Pas si sûr...

Plusieurs publications juives américaines sont en train d’attaquer le responsable du contre-terrorisme au FBI, chargé de l’enquête sur l’AIPAC , David Szady, qu’elles accusent – je suppose que vous avez deviné ? – d’antisémitisme.
Figurez-vous que ce Szady a mené enquête, voici quelques années, sur un avocat de la CIA qui s’est trouvé être juif, et il semble que là soit l’origine des attaques de la presse pro-israélienne contre lui.


Seulement voilà : bien qu’à la tête de l’unité du contre-terrorisme du FBI, Szady est AUSSI un expert en transfert illégal de technologie.


On imagine sans mal que Szady est sans doute en train d’enquêter sur quelque chose d’un peu plus sérieux que la simple transmission aux Israéliens "d’une circulaire politique de quelques pages, ressemblant à n’importe quel éditorial de journal"…


Et si vous prenez la peine de lire tout ce qui a été publié sur le scandale de l’espionnage israélien, vous trouverez beaucoup d’informations montrant que cette enquête est en cours depuis plus de deux ans, et qu’elle vise beaucoup plus large que la personne de Franklin et ses fameuses "circulaires politiques".


En parallèle à l’enquête officielle, l’Aipac s’est fait également accrocher par le radar de diverses instances aux Etats-Unis, en raison d’autres indiscrétions. Un récent sondage d’opinion, commandé par le Conseil pour l’Intérêt National (Council for the National Interest – CNI) a montré qu’une majorité d’Américains, de tous âges et de toutes origines, sont persuadés que l’American Israël Public Affairs Committee (AIPAC ) se comporte comme un agent étranger travaillant pour le gouvernement israélien.

Et un groupe d’anciens diplomates américains sont en train de réactiver une action en justice visant à demander à la Commission Electorale Fédérale des Etats-Unis (US Federal Election Commission – FEC) qu’elle exige dorénavant de l’Aipac qu’il déclare et publie la comptabilité de ses fonds de lobbying, chose qui n’est pas aujourd’hui demandé à cette organisation pro-israélienne.


Zogby International, organisme de sondages d’opinion hautement respectable, à la suite de la publication d’informations relatives aux investigations diligentées contre l’Aipac pour espionnage allégué au profit d’Israël, a indiqué que 61 % des Américains "sont persuadés, ou pensent fortement" que l’Aipac devrait être contraint à se déclarer en qualité d’organisme étranger, ce qui lui ferait perdre son statut d’exemption fiscale.


12 % seulement des personnes interrogées ne sont pas d’accord avec cette proposition. Eugene Bird, un ex-diplomate américain, et président du CNI, organisme commanditaire du sondage, l’a commenté en ces termes : "Ce sondage met en évidence les sérieux doutes des citoyens américains quant aux activités de l’Aipac. Ils font leur une position que nous maintenons depuis longtemps, qui consiste à dire que l’Aipac devrait être enregistré en qualité d’organisme étranger, et perdre ipso facto son statut d’association (à but non lucratif] exonérée d’impôts. Cela fait des années que le Congrès est dupé par les activités illégales de ces gens-là...."


Le CNI fait observer que l’Aipac se considère lui-même comme un groupe américain de lobbying pro-israélien, directement impliqué dans le façonnage des relations des Etats-Unis avec Israël, et qu’il est considéré comme le deus ex-machina à l’origine des 3 et quelque milliards de dollars généreusement alloués à Israël par les Etats-Unis au titre des "aides extérieures".


A la fin des années 1980, une autre association d’ex-diplomates américains ont engagé une action auprès de la commission électorale fédérale (FEC), afin d’exiger que les groupes de lobbying qui contribuent à des campagnes électorales se voient enjoints de respecter les règlements fédéraux, lesquels exigent d’eux qu’ils déclarent publiquement tant la manière dont l’argent dont ils disposent a été collecté, que la manière dont ils le dépensent.


Cette interpellation de la FEC fut l’initiative des ex-ambassadeurs James Aikens et Andrew Kilgore ; elle visait particulièrement l’Aipac et ses activités. Elle a été rejetée par la FEC, mais la Cour d’Appel de Circonscription du District de Columbia (c’est la région de Washington, ndt) a jugé en appel que l’organisation de lobbying pro-israélien devait être classifiée en comité d’action politique et, donc, contraint à publier sa comptabilité, car il dépensait généralement (bien) plus de 1 000 dollars annuels en campagnes électorales.


La cour d’appel a rejeté un avis de la Commission (FEC) aux termes duquel seuls les organismes "dont la finalité principale » était l’élection de candidats politiques devaient être concernés (par le règlement sur le financement des campagnes électorales, ndt).

La FEC a statué que le fait d’exiger d’organismes tel l’Aipac, dont la mission première est l’entrisme(advocacy), qu’ils déclarent leurs opérations financières constituerait une violation du droit à la liberté d’expression (sic)."


En 1998, la plainte déposée à la FEC finit par aboutir à la Cour Suprême des Etats-Unis, qui s’en occupa, dans un premier temps, dans le cadre d’une affaire concernant les problèmes légaux découlant de la détermination de certains seuls fiscaux, et finalement elle renvoya l’affaire à la FEC. A la lumière des derniers développements relatifs aux activités de l’Aipac, la première association à être intervenue auprès de la Commission électorale (FEC) a décidé d’exhumer le dossier.


On le voit : tout n’est pas semé de roses, pour l’Aipac et pour le lobby pro-israélien américain, en dépit des indications du contraire et de l’inaction du Congrès en la matière. Et peut-être bien que les « Espions qui n’en sont pas » en sont bien, après tout…

Source : www.arabnews.com/

Traduction : Marcel Charbonnier

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