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Palestine - 1 juin 2009
Par Elaine C. Hagopian
Elaine C. Hagopian est Professeur Emérite de Sociologie, Simmons College, Boston
Comment peut-on expliquer l'horrible sort qui a frappé la bande de Gaza emprisonnée - une terre saturée de gravats et de parties de corps – bombardée de façon intensive depuis les airs, envahie par la terre et attaquée par la mer ?
En examinant l'histoire, les "explications" des autorités israéliennes ne sont pas crédibles.
Point d’Histoire. Israël a conquis et occupé la bande de Gaza (avec la Cisjordanie et Jérusalem-Est) en 1967. Le Hamas est une émanation des Frères Musulmans Egyptiens. Dans la bande de Gaza, il a fourni un réseau d'institutions de protection sociale pour aider les pauvres.
Au cours de la première Intifada palestinienne (littéralement "se débarrasser" de l'occupation), le Hamas a créé une branche de résistance armée. Israël et les États-Unis y étaient favorables et ont accueilli les dirigeants islamiques du Hamas comme une force d’opposition à la faction laïque du Fatah dominante à l’époque de l’Intifada dans l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP).
Quand le Hamas s’est renforcé plus tard, Israël a inversé le processus.
Point d’Histoire. Toute leur vie, les Palestiniens ont toujours résisté à la domination israélienne. La résistance à Gaza a été particulièrement difficile pour Israël.
Dans les années 1970, avant le Hamas, Ariel Sharon a été chargé de "pacifier" Gaza. Sharon a imposé une politique brutale de répression, en faisant exploser des maisons, en rasant au bulldozer de vastes parties des camps de réfugiés, en imposant de graves châtiments collectifs et en emprisonnant des centaines de jeunes Palestiniens.
La domination et le colonialisme sont contraires à la Charte des Nations Unies. La légitimité de la lutte pour l'autodétermination des peuples sous domination coloniale et étrangère a été réaffirmée dans la résolution 2787de l'Assemblée Générale des Nations Unies (6 Décembre 1971). Comme d'autres avant eux, les Palestiniens ont et exercent leur droit moral et juridique de résister.
Point d’Histoire. En 2005, Israël a retiré ses colons illégaux de la bande de Gaza. Des universitaires israéliens comme Uri Davis, Ilan Pappe et Tamar Yaron avaient fait remarquer à l'époque dans un article paru sur Counterpunch que le principal motif de l'évacuation des colons était de les retirer du danger, en prévision d'une future attaque massive contre Gaza.
Point d’Histoire. Après que le Hamas ait remporté les élections de 2006, sa direction a accepté une solution à deux États sur la base des frontières d’avant la guerre du 4 Juin 1967, mais cela était inacceptable pour Israël.
Auparavant, Israël avait anéanti le leader laïque du Fatah et de l'Autorité Palestinienne, le Président Arafat, parce qu’il n’avait pas voulu, à Camp David en Juillet 2000, se conformer à ses exigences d’accepter le contrôle israélien permanent sur la vie et la terre des Palestiniens confinés dans des enclaves. Le Hamas est devenu le nouveau défi pour Israël.
L'histoire montre qu'Israël n'acceptera pas un État palestinien souverain sur n’importe quelle partie de la Palestine historique. Le Hamas n'est pas la question. Tous les dirigeants palestiniens, tôt ou tard, laïques ou islamiques, sont déclarés des partenaires inacceptables pour la paix, peu importe ce qu’ils concèdent à Israël. Qu'Israël se cache aujourd'hui derrière la "menace islamiste du Hamas" pour la détruire comme un partenaire potentiel est devenu plus clair.
Aujourd'hui, les "forces de sécurité" du Fatah du président de l'Autorité Palestinienne, Abbas, sont utilisées contre les partisans du Hamas sous prétexte qu’Abbas pourrait être accepté par Israël comme un « partenaire » satisfaisant, sans le Hamas.
Avant et après que le Hamas ait remporté les élections de 2006, Abbas n’a pas mieux réussi qu’Arafat bien qu’il ait fait plus de concessions.
En fait, le nouveau livre de Jonathan Cook, «Disappearing Palestine», décrit la persistance de la stratégie israélienne pour parvenir à la diminution de la Palestine.
Néanmoins, Abbas continue de se soumettre aux demandes israélo-américaines, bien qu’il soit critiqué par son peuple et humilié par ses gardiens.
Le tableau change quand on regarde l’histoire. On traite de plus en plus les crimes de guerre israéliens comme des événements historiquement détachés, sans lien avec son idéologie sioniste et sa stratégie militaire pour contrôler l'ensemble de la Palestine.
Israël a le choix : en acceptant maintenant les droits des Palestiniens, en vertu du droit international et en abandonnant son idéologie exclusiviste et son militarisme, Israël assurera l'avenir de son peuple dans un Israël/Palestine, ou en poursuivant sa politique actuelle de répression impitoyable envers les Palestiniens autochtones et en leur refusant l'autodétermination, il cultivera une intensification de la résistance dure. Israël a toujours opté pour le second choix.
Est-ce que le président élu Obama aura le courage d'aider Israël à choisir la première solution ?
Mohammed, 6 ans, marche avec détermination vers sa chambre, met un disque d’un chant du Fatah, ramasse un fusil en bois et sort sur le balcon. Il pointe son fusil vers le ciel où quelques minutes plus tôt, des avions israéliens avaient survolé des sites de réfugiés palestiniens en larguant des bombes.
Mohammed m'a dit qu'il voulait être un pilote, comme ça il pourrait se battre contre les avions israéliens. Mais Mohammed, les Palestiniens n'ont pas d’avions".
"Cela m’est égal, je me battrai contre eux de toutes les façons possibles." A ce moment-là, était-ce la naissance d’un combattant de la résistance ou était-il un «terroriste» ? (Beyrouth 1973)
Source : http://www.counterpunch.org/
Traduction : MG pour ISM
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