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ISM France - Archives 2001-2021

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Palestine -

Toujours illégal

Par

> amayreh@p-ol.com

Le 9 juillet 2004, la Cour Internationale de Justice (CIJ) de La Haye a jugé illégale le soi-disant "mur de séparation", la barrière gigantesque qu'Israël est en train de construire en Cisjordanie. Le mur n'est pas encore fini, principalement à cause de problèmes de procédure et financiers. Mais lorsqu'il sera terminé, il engloutira près de 46% de la Cisjordanie, dont 10% seront isolés du côté "israélien" de la barrière. Ce qui veut pratiquement dire annexion.

Toujours illégal


Le mur à Bil'in (photo Vera Baeva)

Ceci ajouté à Jérusalem Est et aux villages arabes alentours, ce qui constitue 4% de la Cisjordanie occupée. Israël a déjà isolé Jérusalem Est, avec son quart de million de Palestiniens, avec une barrière de 8m de haut, les coupant du reste de la Cisjordanie .

La décision de la CIJ, qui constitue une étape décisive, déclare que la gigantesque barrière, construite principalement sur la terre arabe occupée par Israël En 1967, est une violation de la législation internationale et devait être détruite. La décision réaffirme également que toutes les colonies juives bâties en Cisjordanie , à Jérusalem Est et dans la Bande de Gaza sont elles aussi illégales selon la loi internationale, et devaient être démantelées.

Les Palestiniens ayant subi des pertes résultant du mur, a décidé la CIJ, devront être dédommagés par Israël. Israël, enhardi par son gardien et allié les Etats-Unis, a rejeté la décision avec défi, arguant que son point de vue n'avait pas été pris en compte par les juges de la CIJ.

En fait, loin de prêter la plus petite attention à la décision de la CIJ, Israël a vraiment accéléré sa saisie des terres palestiniens, avec la Haute Cour de Justice israélienne agissant comme caution dans les mains de l'armée d'occupation israélienne pour donner à l'énorme vol de terre une façade de légalité qu'il ne peut avoir.

Les Palestiniens en général ont vu la décision comme une importante victoire de leur cause. Cependant, peu d'entre eux se faisaient la moindre illusion sur les chances réalistes d'obtenir que la "communauté internationale" dominée par les USA s'assure de la mise en œuvre de la décision de la CIJ sur le terrain. Après tout, de nombreuses autres résolutions des Nations Unies et de son Conseil de Sécurité déclarant les actions israéliennes illégales et nulles et non avenues sont restées à l'état de simple "encre sur du papier".

Récemment, les Palestiniens partout en Cisjordanie ont marqué le 4ème anniversaire de la décision de la CIJ, avec une détermination renouvelée pour mettre fin à 41 ans d'occupation israélienne de leur patrie. La construction de l'affreuse barrière, qualifiée par beaucoup de "mur de la honte", n'est bien sûr qu'un symptôme de l'occupation israélienne, tout comme la prolifération de colonies et de routes exclusivement pour Juifs partout dans les territoires occupés.

La semaine dernière, huit manifestations de protestation ont eu lieu en Cisjordanie , de Jenine au nord à Bethléem, au sud. Les protestataires, dont des militants pour la paix étrangers, ont brandi les drapeaux palestiniens, ainsi que des pancartes appelant à la démolition du mur.

A Deir Al-Ghusun, près de Tulkarem (au nord de la Cisjordanie ), les manifestants ont marché vers le mur qui isole leurs vergers et leurs fermes. Un manifestant a qualifié la saisie de sa terre par l'armée israélienne de "viol". Il a accusé Israël "de tromper et de mentir au monde".

"Ils ont commencé par dire que le mur était une structure sécuritaire, pas une frontière politique. Toutefois, les décisions et les actions israéliennes indiquent qu'Israël considère le mur comme une frontière politique", dit-il.

Très vite cependant, les troupes israéliennes d'occupation ont empêché la manifestation, envahissant le village par les portes à usage militaire insérées dans le mur. Le but de ces portails est de permettre à l'armée israélienne d'avoir un accès facile aux villages palestiniens adjacents, facilitant ainsi le contrôle de la population locale.

Le 11 juillet, les villageois palestiniens et les militants internationaux ont marché vers le mur dans les villages de Jayyous, Nilin, Bilin et Al-Khadr, où ils se sont affrontés aux troupes israéliennes défendant le mur. Les villageois ont décrit avec amertume les bulldozers militaires israéliens décimant et pulvérisant leurs oliveraies centenaires et leurs fermes ancestrales, dont dépend l'essentiel de leur subsistance.

Pour leur part, les soldats israéliens d'occupation n'étaient pas d'humeur à permettre aux victimes des politiques israéliennes d'apartheid et de nettoyage ethnique de communiquer leurs griefs, même pacifiquement, au reste du monde. Avant même que les manifestants n'arrivent sur le site des vergers décimés, les soldats d'occupation les ont aspergé de balles caoutchouc-acier, de bombes soniques et de gaz lacrymogènes. Un villageois a été grièvement blessé, et plus de 50 oliviers ont été incendiés par les bombes et les grenades.

Il ne fait aucun doute que le mur a infligé des pertes incalculables de proportion nationale aux Palestiniens de Cisjordanie , couvrant tous les aspects de leur existence et de leur survie. Selon Abdul-Hadi Hantash, cartographe et expert sur les colonies juives, la mur mesure 786 mètres de long et il est construit sur les principales nappes phréatiques de Cisjordanie , qui produise 460 millions de m3 d'eau potable par an. Environ 5% de ce total va aux Palestiniens, pendant qu'Israël s'empare du reste.

Hantash a dit que le mur avait d'ores et déjà isolé plus de 70 villages et hameaux palestiniens, soit une population totale de 223.000 personnes. Il est aussi la cause de l'arrachage ou de la destruction de 108.000 arbres adultes, dont 84.00 oliviers.
Hantash pense que l'Autorité Palestinienne ne devrait pas séparer la question du mur. "Ce mur sinistre fait partie intégrante de la politique de colonisation juive. Il est le symptôme de l'occupation, et comme nous le savons tous, les symptômes ne peuvent être éliminés sans traiter d'abord la racine du problème".

Hantash a fait une conférence le 11 juillet lors d'un symposium qui s'est tenu à Dura, près d'Hébron, pour marquer les 4 années depuis l'adoption par la CIJ de la décision historique contre le mur.

Talab Al-Sanie, membre palestinien du parlement israélien, qui a participle lui aussi au symposium, a souligné que la construction du mur était motive par un désir irresistible d'Israël d'imposer unilatéralement des frontières politiques entre Israël et un futur Etat palestinien.

Al-Sanie a toutefois argumenté que la décision de la CIJ prouvait que le mur était "un phénomène illégitime issu d'un autre phénomène tout aussi illégitime, à savoir l'occupation israélienne de la terre arabe". Il a souligné qu'Israël essayait simplement de résoudre ses problèmes et craintes démographiques au dépens du peuple palestinien.

"Les Juifs devraient réaliser que cette occupation militaire abominable ne leur apportera pas la sécurité. Ils devraient aussi comprendre que leur ennemi n'est pas le peuple palestinien, mais l'occupation, dont la fin pourrait régler le conflit dans la région".

A son grand regret, la plupart des Israéliens, en particulier leur gouvernement et leur appareil militaire, dénoncent le point de vue de Al-Sanie, justifiant l'expansion continue des colonies juives sur toute la Cisjordanie et des deux côtés du mur de "séparation".

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