Palestine - 14 avril 2004

Une nouvelle Déclaration de Balfour pour le Moyen-Orient

Par Ghassan Andoni

Ghassan Andoni est l'un des co-fondateurs de l'ISM (International Solidarity Movement)

Au début du siècle dernier, en particulier en 1917, Lord Balfour, le Ministre des Affaires Etrangères de Sa Majesté la Reine, a utilisé son pouvoir colonial sur la Palestine et a publié sa promesse d’établir un Etat national Juif en Palestine.
Aujoud’hui, le President George Bush et le Premier Ministre Israélien Ariel Sharon se rencontrent pour décider du futur de la Palestine et d’Israel, en l’absence des Palestiniens.

Au début du siècle dernier, en particulier en 1917, Lord Balfour, le Ministre des Affaires Etrangères de Sa Majesté la Reine, a utilisé son pouvoir colonial sur la Palestine et a publié sa promesse d’établir un Etat national Juif en Palestine

À cette époque, c’était habituel pour les puissances coloniales d’agir en tant que propriétaire du monde et de décider unilatéralement le destin d'autres nations moins chanceuses.

Comme conséquence des guerres perpétrées par les puissances coloniales, les Nations Unies ont été établies comme une plateforme pour résoudre pacifiquement des conflits. Le concept de “légitimité internationale” est survenu pour décrire les solutions approuvées en conformité avec les principaux intérêts des « super-puissances » mondiales.

Aussi longtemps qu'un juste équilibre des forces était établi entre les superpuissances, les nations les moins chanceuses sont parvenues à préserver un bon niveau de souveraineté et, dans la plupart des cas, le droit d'être indépendantes en tant qu’entité nationale.

Alors que cette évolution échouait à résoudre de nombreux conflits régionaux mondiaux et échouait à améliorer les droits humains et civils dans les pays non-démocratiques, elle parvenait à protéger la paix contre les principaux conflits mondiaux, qui, par le passé avaient eu comme conséquence d’importantes catastrophes.


En général, le dialogue entre les nations a dominé les efforts pour traiter des crises régionales; Pourtant, les solutions étaient seulement possibles si un compromis était atteint entre les principales puissances mondiales. En conséquence, le monde a semblé plus juste, en particulier, pour les nations les moins chanceuses au monde.

Avec l'effondrement de l’Union Soviétique, le monde s'est développé en un monopole, les problèmes régionaux sont devenus surtout asservis aux intérêts de la superpuissance. La superpuissance est devenue plus impliquée dans les problèmes régionaux et même dans d'autres questions internes d’Etat abaissant ainsi le niveau de souveraineté que les nations et les gouvernements appréciaient.

La domination sur les autres est devenue plus facile et tentante. Au début, l'ONU était un parapluie nécessaire, avec le temps, il est devenu beaucoup moins indispensable.

Aujoud’hui, le President George Bush et le Premier Ministre Israélien Ariel Sharon se rencontrent pour décider du futur de la Palestine et d’Israël, en l’absence des Palestiniens.

Bush va remettre à Sharon une lettre d’assurances qui, en effet, déclare : Le gouvernement des Etats-Unis reconnait le droit à Israël d'annexer encore plus de territoires palestiniens et s’engage à éliminer la résolution 194 des Nations Unies concernant le droit des réfugiés palestiniens.

Peu importe ce qu'amènent les deux parties dans une telle déclaration, au fond, cela ressemble énormément à : « Le gouvernement de Sa Majesté promet …. » une nouvelle déclaration de Balfour.

Le monopole mondial nouvellement établi a non seulement présenté une superpuissance agressive qui traverse les frontières, mais son jumeau, à savoir le terrorisme.

Avec l’augmentation de l’agressivité de la superpuissance accompagnée d’un équilibre complètement modifié des puissances militaires, des nations qui ont estimé que leur culture, leurs intérêts nationaux et leurs ressources sont sujettes à des attaques, n’ont que deux options : la reddition ou combattre dans une guerre désespérée. Ces graves conditions ont donné naissance au terrorisme international.

Aujourd’hui, il n'est pas rare de voir un mouvement national légitime de libération passer au terrorisme, comme il n'est pas rare de voir « des Etats démocratiques » passer au terrorisme tout en combattant le « terrorisme ».

Un jeu mortel, où la population qui est soumise aux attaques mortelles, que ce soit intentionnel ou non payent le prix fort.

Source : www.imemc.org

Traduction : MG pour ISM-France