Liban - 6 juin 2009

Elections législatives libanaises J-1‏

Par Nadine Acoury

Elections législatives libanaises du 7 juin 2009 : un enjeu régional et international. Les Libanais vont, en continuation de la victoire d'aout 2006 contre l'Etat sioniste, affirmer une fois de plus, demain, que nul ne peut faire plier un peuple qui a fait le choix de la résistance.

La température électorale est en hausse au Liban tandis que la trêve pré-électorale est entrée en vigueur depuis hier soir minuit. Pour rappel, les 1.700 bureaux de vote des 26 circonscriptions électorales seront ouverts dimanche 7 juin de 7 heures du matin a 19 heures (18 heures pour la France).

Plus de 3 millions d'électeurs se préparent donc à voter dans leur quartier ou à se diriger vers leur circonscription de naissance (au Liban, on reste affilié à sa commune de naissance et on ne change pas de circonscription lors d'un déménagement, seules les femmes mariées rejoignent la circonscription de leur mari, et reviennent à leur circonscription de naissance en cas de divorce).

Une très forte participation est attendue et la circulation est intense depuis hier soir sur les routes du pays sillonnées par les voitures et autobus publics et privés transportant les familles vers leurs communes d'origine.

Les élections au Liban sont une affaire politique, familiale et publique, nul ne cache ses intentions de vote et les débats politiques se font ouvertement et publiquement et chacun proclame haut et fort son affiliation politique, sans problème. Les membres d'une même famille, et parfois mari et femme, peuvent s'opposer politiquement au grand jour.

Derniers développements

Aux dernières nouvelles, et comme prévu par certains, le président de la république, Michel Suleiman, a mis à mort la prétendue "indépendance" des candidats "non affiliés" et pris position aux côtés de la majorité actuelle dans la circonscription de Jbeil en retirant hier un candidat "indépendant" au profit du candidat de la majorité, Fares Souaid. Cette décision, qui découvre un président qui s'est prétendu consensuel jusqu'ici, est le résultat de fortes pressions politiques notamment de Samir Geagea (chef des Forces Libanaises) et de la tête de l'église maronite.

Dans le cadre régional et international qui se concentre aujourd'hui à construire un front USA-sionistes-Europe-régimes arabes "modérés" contre l'Iran et toute velléité de résistance, les interventions étrangères (Syrie, France, USA, Arabie Saoudite, Egypte, Jordanie) se font de plus en plus pressantes et au grand jour, à coup d'interventions des renseignements généraux et de millions de dollars. D'après certaines analyses, 20 millions de dollars suffiraient à faire basculer le scrutin dans le camp de la majorité (soutenue par les USA et les régimes collaborateurs arabes avec à leur tête l'Arabie Saoudite) si le peuple libanais (paupérisé suite à l'application d'économies néolibérales scandaleuses depuis 20 ans) pouvait être "acheté" dans son ensemble.

Photo ci-dessus (Patrick Baz-AFP)
Des libanaises repondent au slogan "Sois Belle et Vote" (Orange est la couleur de la liste du Courant Patriotique Libre de Michel Aoun, opposition)