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ISM France - Archives 2001-2021

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Beit Ommar -

Les funérailles de l'étudiant de 17 ans attaquées par les soldats qui l'ont tué

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Beit Ommar a subi ces trois derniers jours une lente escalade des tactiques d'intimidation de l'armée israélienne, qui a souvent patrouillé en fin de journée, provoquant les jeunes en se garant devant la Mosquée et attendant que les garçons arrivent et leur jettent des pierres, avant de leur tirer dessus à balles caoutchouc-acier et lacrymogènes. La recrudescence de la terreur a culminé vendredi 27 vers 21h30, lorsque l'armée a tué Mohammed Anwar Al-Alami, 17 ans.

Les funérailles de l'étudiant de 17 ans attaquées par les soldats qui l'ont tué

Les soldats sont d'abord entrés à Beit Ommar vers 16h et ont commencé à parcourir lentement le village, s'arrêtant souvent dans le centre, tirant quelques grenades lacrymogènes, ou restant dans leurs jeeps. Ils n'ont pas fouillé de maisons ni donné aucune indication qu'ils allaient mené une quelconque opération.

Peu de temps après le coucher du soleil, vers 21h, ils ont commencé à arrêter des habitants, bandant les yeux et menottant 9 hommes et les emmenant à l'entrée du village. 4 d'entre eux ont été libérés un peu plus tard, 5 sont restés aux mains de l'armée.

Quelques autres jeeps et un blindé transporteur de troupes sont arrivés dans le village. Les jeunes ont commencé à leur lancer des pierres et des bouteilles vides, qui rebondissaient sur les véhicules blindés sans provoquer de dommages. Cependant, pour l'armée israélienne, une pierre contre une paroi blindée est une raison suffisante pour ôter la vie d'un jeune homme sur le point de passer ses examens de fin d'année et d'avoir son diplôme de fin d'études secondaires.

Mohammed a été transporté de toute urgence à l'hôpital, mais il avait été blessé à la poitrine et la balle l'avait touché au cœur, le tuant presque sur le coup.

Lorsque les militants internationaux se sont approchés des soldats, l'un d'entre eux a été jeté à terre et sa caméra volée. Un autre observateur de Christian Peacemaker Team (CPT), qui marche avec des béquilles, a été aussi jeté par terre par le commandant des forces israéliennes. Les bandes vidéo et les cartes-mémoires des appareils de photo des militants de CPT ont tous été volés par les soldats, effaçant les preuves de l'attaque contre eux, vraisemblablement pour essayer de cacher la violence absolument excessive dont a usé l'armée contre des jeunes gens.

Aujourd'hui samedi 28 juin à 10h30, les militants palestiniens et internationaux de CPT et de Palestine Solidarity Project se sont joints à la communauté alors que le corps de Mohammed était ramené de l'hôpital d'Hébron et conduit, lors d'une procession de funérailles, à Beit Ommar.

La longue file de voitures, avec les drapeaux palestiniens et des factions politiques aux fenêtres, a été rapidement accompagnée par deux jeeps israéliennes. Sans laisser un moment pour pleurer, l'armée israélienne a rapidement fait venir des renforts et a rassemblé une masse de jeeps et de soldats près du cimetière.

Après une visite à la maison de l'étudiant assassiné et à la mosquée, le village tout entier, plusieurs milliers de personnes, a pris, à pied, la route principale qui mène au cimetière. Les soldats, ne voulant pas autoriser les participants à passer par l'entrée principale du cimetière, certainement à cause de la proximité de leur tour de guet en béton armé qui se dresse à l'entrée du village, ont garé deux jeeps dans la rue principale, obligeant les habitants à passer par une petite route qui mène à l'entrée arrière du cimetière.

Les chefs de la communauté, essayant d'empêcher une confrontation avec les soldats, ont persuadé le gros de la procession de prendre cette route adjacente. Une cinquante de personnes ont insisté cependant sur leur droit à aller où leurs morts reposent par l'entrée principale.

Ce groupe a dépassé les jeeps garées et s'est rassemblé à l'entrée du cimetière, et certains ont occupé le toit d'une maison de l'autre côté de la rue, en face de la tour de guet.

C'est à ce moment là que le commandant, le même que celui qui avait supervisé le meurtre du jeune la nuit précédente, est sorti de sa jeep. Le membre de CPT qui avait été jeté par terre la veille s'est approché de lui avec une caméra vidéo, lui rappelant qu'il témoignait maintenant sur les funérailles du jeune que son unité avait tué la nuit précédente et lui a demandé que lui, un Palestinien américain, et les autres Palestiniens, soient traités avec la dignité qu'ils méritaient. Les soldats ont alors commencé à pousser la foule en direction du cimetière et ont tiré des grenades soniques, interrompant non seulement le moment où la foule, mais aussi la famille, voulaient pleurer la mort du jeune homme.

Les habitants sont ensuite revenus vers leurs maisons alors que des jeunes gens, dont beaucoup sont des camarades de classes de Mohammed, ont commencé à jeter des pierres sur les jeeps blindées. Les soldats, au lieu de quitter le village, ce qui aurait à la fois éliminé la source de tension et permis à la communauté de mener correctement la cérémonie de deuil, ont, au lieu de cela, décidé qu'ils "n'avaient pas suffisamment donné leur leçon" et ont à nouveau envahi le village.

Cette fois, il y a eu au moins deux blessés, un jeune garçon qui a été touché à la tête par une balle qui a ricoché, et un autre qui a été légèrement blessé au bras.

Les membres de PSP et de CPT sont revenus dans la rue pour prendre des photos. Bien qu'ils aient été à moins de 50m et très visibles par les soldats, eux aussi ont été obligés de se mettre à couvert, car des balles réelles, plutôt que de l'artillerie de "dispersion de foules" comme les balles caoutchouc-acier ou les grenades lacrymogènes, qui sont moins mortelles, sifflaient au-dessus de leurs têtes.

L'armée israélienne a donc continué à utiliser ses armes létales, alors que des moyens moins meurtriers étaient tout à fait à sa disposition (bien que quelques soldats étaient équipés de balles d'acier recouvertes de plastique, qui contreviennent à la loi internationale) contre des enfants jeteurs de pierre et des militants internationaux.

C'est cette guerre à bas niveau – le meurtre d'un enfant ici et là, l'expansion ininterrompue des colonies israéliennes et le vol de la terre palestinienne – qui se poursuit sans arrêt en Cisjordanie ; moins visible, peut-être, que les attaques brutales sur Gaza, mais non moins dévastatrice.

Source : Palestine Solidarity Project

Traduction : MR pour ISM

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