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Gaza - 29 juin 2008
Par Palestine Media Center
(…) Le voyage d'Omer était pris en charge par The Wahington Report, et l'Ambassade danoise à Tel Aviv était responsable de la coordination de son voyage et de l'obtention du permis de sécurité pour quitter Gaza, avec les autorités israéliennes.
A son retour, alors qu'il attendait à Amman, Omer a finalement reçu des Israéliens l'autorisation requise de coordination et de sécurité pour rentrer à Gaza, après avoir été retardé pendant plusieurs jours.
Accompagné par les diplomates danois, Omer a traversé la frontière du côté jordanien sans incident. Cependant, lorsqu'il est arrivé du côté israélien, les problèmes ont commence. Il a indiqué à une soldate qu'il rentrait chez lui à Gaza. On lui demandé de nombreuses fois où était Gaza, et on lui a dit qu'il n'avait ni le permis ni aucune mesure de coordination lui permettant de traverser.
Omer a expliqué qu'il avait évidemment le permis et la coordination mais fut néanmoins emmené dans une pièce par les services secrets intérieurs israéliens, le Shin Bet, où il a été laissé seul, sans explication, pendant une heure et demi.
"Finalement, on m'a demandé si j'avais sur moi un couteau ou un révolver, alors que j'étais déjà passé à la machine aux rayons X, que mes bagages avaient été fouillés et que j'étais accompagné par des diplomates danois", a dit Omer.
Ses bagages ont été à nouveau fouillés et la sécurité a commencé à examiner chaque document et papier qu'il avait sur lui, notant les noms et les numéros de téléphone des parlementaires européens qu'il avait rencontrés.
Les Shin Bet ont alors commencé à se moquer des parlementaires européens et se sont moqués d'Omer, "le journaliste lauréat d'un prix !".
Ils n'ont pas cessé de lui demander pourquoi il retournait "dans l'enfer de Gaza après que nous t'ayons permis d'en sortir". A ceci, il a répondu qu'il voulait être la voix des sans-voix. On l'a traité de "fauteur de troubles". Les hommes de la sécurité lui ont alors demandé de montrer tout l'argent qu'il avait sur lui, et ils ont été particulièrement intéressés par les livres qu'il transportait. L'argent de son prix Gellhorn lui avait été remis en livres anglaises mais il n'avait pas sur lui la totalité de la somme, ce que les enquêteurs ont refusé de croire.
Comme il lui était impossible de montrer l'argent du prix, on lui a ordonné de se déshabiller.
"D'abord j'ai refusé mais ensuite, j'avais un M16 pointé au visage et ils m'ont enlevé mes vêtements de force, même mes sous-vêtements", a dit Omer.
A ce moment là, Omer s'est effondré et a supplié qu'on arrête un tel traitement. Il raconte qu'il s'est entendu dire : "Tu n'as pas encore tout vu". Chaque orifice de son corps a été fouillé pendant qu'un des enquêteurs le maintenait par terre, une botte sur le cou d'Omer. Il a commencé à vomir et s'est évanoui.
Quand il est revenu à lui, on lui a ouvert les paupières de force et ses tympans ont été verifies par un médecin militaire israélien, lui aussi armé. Il a été traîné par un pied par les officiels du Shin Bet, sa tête cognant par terre à plusieurs reprises, jusqu'à une ambulance palestinienne qui avait été appelée.
"Finalement, je me suis réveillé dans un hôpital palestinien, où les médecins essayaient de me rassurer", a dit Omer à IPS (Inter-Press Service).
Le Ministère hollandais des Affaires Etrangères a indiqué que Maxime Zerhagen, Ministre des Affaires Etrangères, avait appelé à l'Ambassadeur d'Israël aux Pays Bas pour lui demander une explication.
L'Ambassade hollandaise à Tel Aviv a également porté l'affaire au Ministère israélien des Affaires Etrangères, qui a promis d'enquêter sur l'incident et de revenir vers les officiels hollandais.
Ahmed Dadou, porte-parole du Ministère hollandais des Affaires Etrangères à La Haye, a déclaré à IPS : "Nous prenons cet incident, dans sa totalité, très au sérieux car nous ne pensons pas que le comportement des autorités israéliennes soit en accord avec une démocratie moderne.
"Nous sommes de plus préoccupés par les mauvais traitements subis par un journaliste internationalement reconnu qui essaie de mener à bien son travail quotidien", a ajouté Dadou.
Une porte-parole de l'Association israélienne de la Presse Etrangère a dit qu'elle n'était pas au courant de l'incident.
Lisa Dvir, des autorités israéliennes de l'aéroport (IAA), l'organisme responsable du contrôle des frontières israéliennes, a déclaré à IPS que l'IAA n'avait pas été informé des lettres de créance du journaliste Omer, ni de sa coordination.
"Nous aimerions savoir à qui Omer s'est adressé pour recevoir la coordination pour traverser Allenby. Nous offrons aux journalistes un service spécial lorsqu'ils passent les postes frontaliers (sic), et si nous avions eu connaissance de son arrivée, tout ceci ne se serait pas produit.
"Je ne suis pas au courant des événements qui ont suivi sa détention, et nous ne sommes pas responsables du comportement du Shin Bet."
Entre temps, Omer est toujours traumatisé et il souffre. "Je dois lutter pour respirer et j'ai mal à la tête et à l'estomac ; je vais revenir à l'hôpital pour d'autres examens médicaux", a-t-il dit.
(…)
Article de Steve Amsel, sur Palestine Think Tank, qui a transmis l'information le 27 juin.
Mon cher ami et frère Mohammed Omer est rentré jeudi dans son pays natal, la bande de Gaza… littéralement inconscient et incapable de parler après avoir été tabassé et torturé par les troupes israéliennes. Il n'est pas encore en mesure de parler aussi je n’ai pas pu encore communiquer avec lui.
Je donnerai des nouvelles de sont état dans des prochains articles.
Mohammed était allé en Grande-Bretagne, où il a reçu un prix de journalisme.
Le calvaire de Mohammed est raconté dans une alerte diffusée par TheWashington Report on Middle East Affairs, un journal dans lequel il publie régulièrement.
Le correspondent de Gaza, Mohammed Omer, de retour à Rafah
Au cours d’une cérémonie à Londres le 16 Juin, Mohammed Omer, auteur de la rubrique régulière du Washington Report : "Gaza, Sur le terrain," a reçu le prix Martha Gellhorn 2008 du journalisme. Il partageait sont prix avec le prestigieux journaliste américain indépendant Dahr Jamail, qui a été honoré pour ses reportages "unembedded" (ndt : non incorporés) d'Irak.
Avant de se rendre en Angleterre pour recevoir son prix, Omer s’est exprimé en Suède, aux Pays-Bas et en Grèce sur la situation à Gaza.
Le Député néerlandais Hans Van Baalen, chef de la Commission des relations extérieures du Parlement, et le gagnant du Prix Pulitzer, le journaliste John Pilger ont passé des semaines à faire pression sur Israël pour qu’il remette un permis de sortie afin de permettre à cette jeune reporter de se rendre en Europe et à Londres.
Toutefois, et ce n’est pas la première fois, rentrer chez lui a été plus difficile qu’en sortir.
Dès qu’Omer est arrivé à Amman, les diplomates néerlandais qui avaient contribué à faciliter son voyage lui ont fait savoir que les Israéliens ne voulaient pas l’autoriser à rentrer.
Après une nouvelle intervention de ses sponsors néerlandais, Omer a finalement obtenu un feu vert, et le 28 juin au matin il est entré dans les territoires occupés en franchissant le pont Allenby depuis la Jordanie. Là, il a été interrogé, fouillé à nu et brutalisé pendant plusieurs heures.
Après avoir perdu conscience, il a finalement été emmené dans un hôpital de Jéricho, et, de là, il a été escorté jusqu’à Gaza.
Le député Van Baalen a demandé à Israël de lancer une enquête sur le traitement barbare infligé à Omer
Les Forces d’Occupation Israélienne agressent un journaliste palestinien gagnant d’un prix de journalisme
27/06/2008 - 03:46 PM
http://www.palestine-info.co.uk
Les Forces d’Occupation Israélienne postées au passage frontalier de Beit Hanoun (Erez), ont agressé physiquement jeudi Muhammad Omar, le lauréat du prix du journalisme Martha Gellhorn 2008, alors qu'il rentrait à Gaza depuis Londres, où il a reçu son prix au début de ce mois.
Omar est une jeune journaliste du camp de réfugiés de Rafah et le correspondant du Washington Report. Il a remporté le prix conjointement avec le journaliste américain Dahr Jamail qui fait des reportages, depuis plusieurs années, depuis l'Irak.
Il a dit que les soldats de l'occupation à la frontière s’étaient moqués de lui en disant: "Ah, c’est donc vous qui avez remporté le prix du journalisme !" et ils lui ont ordonné de s'allonger face contre terre, puis ils lui ont piétiné le cou.
Il a ajouté que de telles pratiques de l'occupation n’empêcheront pas le succès des histoires palestinienne et que l’agression contre lui était illégale et qu’elle ne le terroriserait pas puisqu’il continuera à informer le monde sur les souffrances tues du peuple palestinien.
Source : Palestine Media Center
Traduction : MG pour ISM
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29 juin 2008