Gaza - 20 janvier 2009

Quelques nouvelles rapides

Par Eva Bartlett

Vidéo prise par Fida Qishta, membre d'ISM, à Khoza'a, à l'est de Khan Younis, au sud de la Bande, le 14 janvier, montrant les restes actifs et fumants des bombes au phosphore.

18 janvier, 10h du matin, 1er jour de “cessez-le-feu”

Les F-16 tournoient au dessus de nous, très bas, très bruyants, terrifiants. Nouveaux cris des enfants terrifiés. Les drones bourdonnent. Les gens essaient de rentrer chez eux à pied, en taxi, en charrettes tirées par des ânes…

19 janvier, 8h du matin

Un bombardement en ce moment, des bruits qui ressemblent aux tirs des navires de guerre, mais en comparaison aux bombardements aériens incroyablement puissants, ça ressemble à un jeu… Je ne sais pas à quel endroit de la cête le bombardement a lieu, mais je l’ai parfaitement entendu toute la nuit.

Au cours des dernières semaines, nous avons entendu et ressenti tellement plus que ce faible niveau de bruit et de destruction passe pratiquement inaperçu.

20 janvier, 7h30 du matin

J’ai été réveillée il y a une demi-heure par les frappes des bombardements venant de la mer. Les bombardements continuent. Je ne sais qui est la cible, mais on m’a dit que le bombardement d’hier (depuis la mer, par intermittence toute la journée) visait au moins Khan Younis, au sud.

Les drones bourdonnent toujours au-dessus de nous.


Le premier jour du cessez-le-feu, 102 cadavres ont été récupérés, dont encore 17 corps de la famille Samouni qui avaient été tués à bout portant ou tués dans le bombardement de la maison où ils avaient été enfermés. 23 autres le deuxième jour.

Des cadavres sont toujours sous les décombres, on va encore en trouver beaucoup au fur et à mesure que les gravats seront enlevés.

Déjà, n’ayant eu le temps que d’aller voir quelques-unes des si nombreuses maisons détruites à Ezbet Abed Rabbo (à l’est de Jabaliya), la région d’Attatra (au nord-ouest), l’hêpital Wafa à l’est, le centre du Croissant Rouge visé et bombardé à l’est de Jabaliya, et une école au nord, j’ai beaucoup, beaucoup de choses à dire, de photos à montrer. J’ai des pages de notes et je les partagerai aussi vite que possible.

En même temps, le besoin de sortir pour documenter et prendre ces photos et ces témoignages est tellement fort que je ne peux partager tout ça d’un seul coup, pas assez de temps.

Mais ce que les gens découvrent ici constitue certainement davantage de preuves des crimes de guerre que les autorités israéliennes ont perpétré ici, de façon indéniable.

Source : In Gaza

Traduction : MR pour ISM