Jayyous - 25 octobre 2003

Résistance du village de Jayyous

Par Huwaida Arraf

Les fermiers de Jayyous refusent ces permis, affirmant que leur acceptation serait la reconnaissance de la confiscation de leurs terres par Israel. Les fermiers de Jayyous continuent de défendre leur droit d'entrer sur leurs terres quotidiennement en dépit des fermetures et sans permis. Ils ont besoin de notre solidarité et de notre soutien pour rester fermes.

Des dizaines de Palestiniennes se sont rassemblées à l'Association Caritative de Jayyous samedi matin pour descendre vers la porte du Mur de l'Apartheid qui sépare les fermiers palestiniens de Jayyous de leurs terres. Le but de ces femmes était d'envoyer un message, tout d'abord, aux soldats qui les empêchent quotidiennement d'aller sur leurs terres en leur disant : " Les murs ne sont pas une route vers la Paix " et le second message qui était destiné à la communauté internationale et aux femmes du monde entier dit : " Le droit de nourrir nos enfants nous est refusé. C'est un crime qui doit s'arrêter. "

Ce matin, pour la première fois en un mois, la majorité des fermiers de Jayyous dont 30 femmes, qui s'étaient rassemblés à la porte pour aller sur leurs terres ont été autorisées à y accéder sans trop de problèmes. Le jour précédent, les soldats avaient commencé à laisser passer seulement les fermiers agés de plus de 28 ans. Une heure plus tard, ils changeaient et n'autorisaient que ceux de plus de 38 ans. Puis, ils ont fermé complètement la porte.

Quand nous sommes arrivés, le rassemblement habituel de dizaines de fermiers, de tracteurs, de camions et d'ânes n'était pas très important. Les soldats les avaient laissé entrer, sans aucun doute pour anticiper la manifestation des femmes et pour éviter de donner une opportunité non flatteuse aux photographes. Une demi-douzaine de jeunes fermiers attendaient sous un arbre. Ils étaient arrivés un peu trop tard pour être autorisés à passer la porte. Après quelques minutes, les soldats ont ouvert la porte aux fermiers qui attendaient. Pour les photographes ? Au début, un soldat dit à l'un des fermiers que s'il voulait repasser la porte, il devait tenir à l'écart les photographes et dire aux femmes de partir. Les femmes se sont éloignées mais demandèrent aux photographes de rester parce que : " notre histoire doit être racontée. " Les femmes se sont retirées en chantant : " Nous ne sommes pas des terroristes, nous sommes un peuple désirant la liberté…… "

"Aujourd'hui, ils prétendent nous traiter comme des êtres humains, parce que vous êtes-là " a expliqué aux journalistes Adla Saleem, la responsable de l'Association Caritative des Femmes de Jayyous, " mais les autres jours, ils nous harcèlent et nous humilient. Nous vous demandons de raconter notre histoire. " Um Ammar, dont la maison est isolée du village par le Mur doit prendre place dans la file d'attente 2 fois par jour avec ses 3 enfants et attendre que les soldats viennent ouvrir la porte. Alors qu'elle doit emmener ses enfants à l'école, elle doit parfois attendre 1 à 3 heures pour que les soldats viennent ouvrir la porte. La semaine dernière, les soldats ne l'ont pas autorisé à rentrer chez elle. " Je serai là tous les jours, je ne quitterai ni ma maison, ni ma terre " nous a-t'elle expliqué.

Le 3 octobre, l'armée israélienne a distribué des ordres militaires déclarant que toute personne désirant accéder à ses terres situées à l'Ouest du Mur doit solliciter un permis spécial d'entrée-sortie et ceux qui vivent dans les villages isolés par le Mur (situés entre le Mur et la Ligne Verte) doivent solliciter un permis pour rester dans leurs villages. De nombreux fermiers des villages environnants ont accepté l'existence de ces permis, persuadés qu'en dépit de la condamnation de l'Assemblée Générale des Nations-Unies, Israël continuera de construire le Mur et que personne n'interviendra pour arrêter le vol de leurs terres. Mais les fermiers de Jayyous refusent ces permis, affirmant que leur acceptation serait la reconnaissance de la confiscation de leurs terres par Israël. Les fermiers de Jayyous continuent de défendre leur droit d'entrer sur leurs terres quotidiennement en dépit des fermetures et sans permis. Ils ont besoin de notre solidarité et de notre soutien pour rester fermes.

Merci à tous ceux qui ont envoyé des messages de soutien aux femmes de Jayyous.

Vous pouvez également :

1) Rejoindre la campagne mondiale contre le Mur de l'Appartheid : www.stopthewall.org

2) Rejoindre la journée internationale d'action contre le Mur le 9 novembre 2003. Pour plus d'informations : www.stopthewall.org

3) Appelez, écrivez, faxez à vos élus, votre révolte contre la contruction du Mur et contre le fait qu'Israël a transformé les villes et villages palestiniens en ghettos du 21ème Siècle.

4) Soyez attentifs aux autres moyens de soutenir la résistance des fermiers.

Pour plus d'informations :
info@palsolidarity.org

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• Lire l'ordre militaire distribué le 3 octobre

• Pour en savoir plus sur Jayyous, lire : Le cas de Jayyous : Appauvrissement forcé par la consfication des terres

• Voir la carte de la région de Jayyous

Source : Palsolidarity

Traduction : MG