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Monde Arabe - 14 décembre 2010
Par Youssef Girard
Mohamed Talbi est agrégé d’arabe, spécialiste de l’histoire musulmane médiévale, ancien doyen de l’Université de Tunis
Spécialiste de l’histoire de la civilisation islamique classique (1), l’historien tunisien Mohamed Talbi vient de publier un ouvrage portant sur les origines religieuses des contradictions existant entre l’Occident et le monde musulman. Publié en Tunisie, peu de lecteurs vivant en France auront sans doute l’occasion de pouvoir lire cet ouvrage difficilement trouvable dans les librairies de l’hexagone. Pour cette raison, nous avons décidé d’en faire un compte-rendu détaillé qui permettra aux lecteurs français de se faire une idée sur cet ouvrage en attendant qu’il soit distribué en France. En raison de son contenu, nous doutons fort que cela arrive avant longtemps.
En effet, dans son ouvrage, Mohamed Talbi ne respecte pas la « règle » implicitement instituée du « dialogue » voulant, qu’en France, un Arabe ou un musulman ne prenne la parole ou la plume publiquement que pour s’excuser et se renier. L’ouvrage de Mohamed Talbi étant aux antipodes de cette posture, il y a fort à parier que la conjuration du silence l’entoure malgré la notoriété de son auteur.
Dans son étude, Mohamed Talbi recherche les origines religieuses de la violence exercée par l’Occident contre le monde musulman en remontant aux textes bibliques et à l’histoire longue du judaïsme et du christianisme. Mais plus qu’un livre d’histoire religieuse, l’ouvrage de Mohamed Talbi est avant tout une œuvre de combat écrite dans un monde en guerre. « Cet ouvrage, écrit-il, s’inscrit donc dans une longue tradition de constante confrontation, qui avait souvent dégénéré en affrontements armés » (2). La confrontation, Mohamed Talbi entend la mener sans concession contre « ceux qui envahissent nos terres, tuent nos femmes et nos enfants, nous méprisent, nous haïssent et nous avilissent » (3).
L’affrontement repose sur l’aversion que l’Occident a développée envers l’islam depuis sa naissance au VIIème siècle. Hormis quelques exceptions, écrit Mohamed Talbi, « tout ce qu’écrit le Judéo-Christiano-Orientalisme, auquel il faut ajouter aujourd’hui le Désislamisme, coule nécessairement de la même source : la haine pour l’imposteur et abominable Mahomet, et pour son abject Alcoran, livre de violence et de malfaisance ». Cette thèse n’étant en rien scientifique, elle s’explique par « la haine pour l’abominable Mahomet, sur lequel la pseudo science de nos contradicteurs a jeté toutes les ordures de la terre » (4). De plus, l’hostilité occidentale envers l’islam est renforcée par le fait que la religion du Prophète est la seule force morale qui a permis aux peuples de la rive sud de la Méditerranée, de s’opposer victorieusement à l’Occident depuis environ 2500 ans. Les considérations théologiques et la résistance politique et militaire construite à partir de l’islam expliquent l’hostilité de l’Occident envers la religion musulmane (5).
En raison de l’aversion qui anime l’Occident, Mohamed Talbi ne cherche pas à le convaincre mais à « avertir notre Umma pour qu’elle comprenne l’histoire, dont l’actualité n’est que le prolongement, et pour qu’elle réagisse en conséquence » (6). L’historien appelle à cette réaction car « on ne respecte que ceux qui se font respecter. Nos peuples ne se feront respecter que par leur jihâd, leur effort de libération des puissances du Mal » (7). Dans cette perspective, Mohamed Talbi rappelle l’histoire et confronte les grands textes religieux – la Bible et le Coran – en appliquant les méthodologies propres à sa discipline de formation et en refusant les interprétations orientalistes.
S’il s’adresse à un public spécifique, Mohamed Talbi assume sa subjectivité en se présentant comme un homme parlant depuis un espace déterminé : le Maghreb qui a été victime de la colonisation française agissant au nom des valeurs civilisatrices de l’Occident. Cependant, l’historien affirme qu’aujourd’hui, c’est Gaza qui est « en première ligne » (8) pour affronter l’Occident en mission civilisatrice. En raison de cela, il a intitulé son ouvrage Gaza bien qu’il ne porte pas spécifiquement sur ce territoire de Palestine.
Selon Mohamed Talbi, cette mission civilisatrice n’est que la continuité de la mission sacrée proclamée par le Saint-Esprit au Concile de 680, qui visait à éradiquer l’islam, dont le Prophète fut considéré comme l’Anti et l’Antéchrist. Le Prophète Mohammed était décrit comme un apôtre de la violence. Malgré le temps, ce Concile n’est pas caduc car aucun concile ne peut contredire un autre concile. Tout concile dit la Vérité Absolue sous la garantie du Saint-Esprit. Il est donc vain d’attendre que le christianisme change d’attitude envers l’islam. Récemment encore, une fervente chrétienne, « spécialiste » de l’islam, a publié un réquisitoire contre le Prophète, dont toute l’action ne serait que violence et haine, directement inspiré du Concile de 680 dans la revue catholique La Nef (9). L’Occident n’abandonnera pas sa mission de lutte contre l’islam car elle est profondément enracinée dans son anthropologie culturelle qui puise directement sa source dans la Bible, « Ancien » et « Nouveau » Testament. Ainsi, « toutes les guerres de l’Occident judéo-chrétien contre l’Islam, si elles sont politiques, sont toutes à infrastructure religieuse sous-jacente, structurante et motivante » (10).
Après les indépendances politiques des pays musulmans colonisés, le christianisme a reformulé sa politique dans le sens du « dialogue », notamment l'Église catholique après le Concile de Vatican II en 1964. Cela n’est qu’un leurre pour Mohamed Talbi : « ses missionnaires ne firent que changer leurs fusils d’épaule » (11). Le dialogue n’était qu’une « nouvelle tactique » car « les Églises n’avaient pas changé de stratégie et de but. Elles avaient seulement changé de tactique. Le but est le même : l’Islam est un Mal en Soi ; il doit disparaître […]. Son livre, Alcoran, est un Appel à la Violence perpétuelle et au terrorisme » (12).
Ce fond anthropologique qui détermine la politique occidentale, fait que le monde musulman ne doit rien attendre d’un dirigeant occidental se présentant comme un homme de « dialogue » à l’instar de Barak Obama. Bien plus, il doit rester sur ses gardes car « l’américain se croit missionné pour lutter contre le Mal. Il a une mentalité de croisé fortement imprégné de culture biblique » (13). Cette culture biblique qui qualifie Ismaël, l’ancêtre des Arabes, « d’âme sauvage » contre qui « la main de tous » (14) est dirigée, est à la base de l’aversion des Etats-Unis pour le monde arabo-islamique qui incarne le Mal de par son origine même. Elle est aussi au fondement du génocide des Amérindiens et de la réduction en esclavage des Africains et de leurs descendants. Pour Mohamed Talbi, « la culture belliqueuse et inhumaine de l’Amérique est dans son histoire et sa religion ; elle est née dans la Bible » (15). Comme celle de ses prédécesseurs, la politique de Barak Obama n’est que la mise en forme de cette culture belliqueuse fondée sur la Bible.
Après avoir déterminé ce cadre d’analyse orientant sa réflexion, Mohamed Talbi traite plusieurs points conflictuels de l’histoire politique et religieuse de l’Occident de culture biblique, et du monde musulman de culture coranique.
Tout d’abord, il analyse l’affaire des Banu Qurayzha (16) qu’il qualifie de « première agression biblique » contre l’islam naissant (17). Mohamed Talbi s’arrête particulièrement sur ce fait de guerre, « somme toute mineur par ses proportions », car il est utilisé par la « pseudo science » orientaliste afin de salir l’image du Prophète et de l’islam et pour couvrir les innombrables crimes de l’Occident envers les juifs. L’historien affirme que les Banu Qurayzha ont été « victimes de leur intelligence avec l’ennemi et de leur haute trahison en état de guerre » en s’alliant avec les Mecquois contre les Médinois alors qu’ils avaient signé un pacte, avec les musulmans et les païens, les engageant à défendre Médine contre toute agression. En 627, cette trahison faillit provoquer l’anéantissement de Médine et de l’islam par les armées mecquoises qui buttèrent finalement sur un fossé (khandaq) creusé autour de la ville.
A la suite de cette trahison, le Prophète Mohammed déclara la mobilisation générale contre la forteresse où étaient retranchés les Banu Qurayzha. Après vingt-cinq jours de siège, ils offrirent de se rendre à condition de pouvoir choisir l’arbitre qui prononcerait la sentence à leur égard. Le Prophète accepta. Ils choisirent Saïd Ibn Mu’adh qui affirma qu’il fallait appliquer aux Banu Qurayzha leur propre loi biblique. Cette loi qui prévoit l’exécution des hommes, femmes, enfants exceptées les filles vierges réduites en esclavage, ne fut que partiellement appliquée par des Médinois sortant d’une bataille ayant failli provoquer leur anéantissement du fait de la trahison des Banu Qurayzha. Ayant restitué les faits dans leur contexte, Mohamed Talbi conclut en expliquant qu’il est inutile de répondre à la « pseudo science » orientaliste, dont le but est de dénigrer l’islam.
Après avoir rappelé l’histoire de l’islam naissant, Mohamed Talbi s’intéresse aux textes bibliques et à leurs implications politiques. Il part d’une critique des thèses de l’historien Victor Davis Hanson et du politologue Samuel Huntington qui fondent « le racisme culturel » et justifient « l’extermination des peuples jugés inférieurs » mais qui sont en tous points conformes « à la Bible qui a façonné l’homme occidental » (18). Pour Mohamed Talbi, derrière la façade de l’analyse politique et universitaire ou du droit international, « se tapit la vieille agressivité biblique anti-islamique » (19). Cette « vieille agressivité » s’appuie sur le concept biblique de « guerre sainte » (20) qui ordonne de supprimer « tous les peuples » que Yhwh livra à son peuple, « sans s’attendrir sur eux » (21). Peu importe que l’historicité de ces récits soit aujourd’hui contestée car Mohamed Talbi les étudie comme des textes fondateurs d’une culture qui détermine une politique depuis plusieurs siècles. Ils constituent avant tout le socle anthropologique de la culture et de la politique occidentale.
Ces mêmes textes bibliques sont à l’origine de la politique sioniste de colonisation de la Palestine. Ils constituent le soubassement religieux de l’épuration ethnique menée par les colons sionistes qui se perpétue depuis plus de soixante ans. La Bible appelle à « prendre possession » de la Palestine et à chasser les « nations nombreuses » (22) avec l’aide de Yhwh qui jettera une panique « jusqu'à ce qu’elles soient exterminées » (23). Ces textes bibliques, qui ne nous laissent « d’autre choix que la confrontation » en raison de leur caractère exclusiviste et belliqueux, n’offrent d’autre alternative que l’« asservissement des peuples ou leur anéantissement » (24).
Ce caractère exclusiviste et belliqueux est lié à la conception singulière de la divinité biblique, Yhwh, définie comme l’Elohim exclusif des enfants d’Israël et non comme le Dieu de tous les hommes. Ceux qui sont « appelés avec mépris les goïms », ont leurs propres Elohim. Au commencement de la création, Yhwh garda auprès de lui « son Peuple » et abandonna la « lie de l’humanité » aux autres Elohim (25).
La conception d’une divinité exclusive aux enfants d’Israël se retrouve dans différents récits bibliques. Après le déluge, le Noé biblique maudit Canaan car son père, Cham, eut le malheur de voir la nudité de son père Noé. Canaan fut ainsi condamné à être le serviteur des frères de Cham, Japhet et Sem qui est considéré comme l’ancêtre des enfants d’Israël (26). Par la suite, selon la Bible, les descendants de Canaan habitaient entre Sidon et Gaza, c’est-à-dire en Palestine, au moment où Abraham, venant du pays d’Ur, s’établit parmi eux.
Sortant d’Egypte sous la direction du Moïse biblique, les enfants d’Israël s’opposèrent aux Cananéens qui habitaient la Palestine. Les Cananéens, dont l’ancêtre éponyme avait été condamné à la servitude, n’avaient de choix qu’entre « l’asservissement et l’extermination » (27). Sous la conduite du Moïse biblique, puis sous celle de Josué, le peuple d’Yhwh extermina les Cananéens et asservit les survivants. Cette extermination n’est pas qu’un simple « fait de guerre » mais un ordre divin qui détermine les lois de la guerre selon la Bible. Ainsi, Yhwh ordonne que la population de la ville éloignée qui se soumettra sans résister soit asservie et que celle qui opposera une résistance, soit frappée « au tranchant de l’épée ». Les femmes, les enfants, le bétail et toutes les richesses seront gardés comme butin. En revanche, dans les villes données comme patrimoine par Yhwh à son peuple, il ne doit « subsister aucun être vivant » (28). Le Moïse biblique obéit à Yhwh et voua à « l’interdit », c’est-à-dire à l’extermination puis à un rituel « sacré » de « purification », les Cananéens et leurs villes (29). Peuple maudit après le déluge, l’extermination des Cananéens s’explique.
Cependant, « l’extermination sacrée » ne s’arrêta pas aux seuls Cananéens. Sur ordre d’Yhwh, le Moïse biblique s’attaqua au peuple de sa femme Cippora qui l’avait pourtant sauvé auparavant. Contre Madian, il envoya donc ses troupes qui « tuèrent tous les hommes ». Ses troupes firent prisonnières toutes les femmes avec leurs enfants et enlevèrent leurs biens et leurs troupeaux. Toutes les villes et tous les campements de Madian furent incendiés. Mais voyant revenir ses troupes avec les prisonnières et leurs enfants, le Moïse biblique leur reprocha de les avoir laissés en vie. Sur son ordre, tous les garçons et toutes les femmes furent exécutés alors que les filles vierges furent asservies (30).
Si l’action du Moïse biblique est impitoyable, pour Mohamed Talbi, Josué incarne véritablement « le plus grand criminel de guerre de toute l’histoire de toute l’humanité » (31). Cela fit de lui une sorte de modèle pour l’ensemble de l’Occident. Après la mort du Moïse biblique, Josué prit la tête des fils d’Israël sur commandement de Yhwh qui lui donna toute la terre comprise entre le désert et le Liban jusqu’à l’Euphrate (32). Pour mettre en œuvre cette donation, Yhwh commanda, par l’entremise de Josué, la spoliation et l’extermination des peuples vivants en Palestine. La Bible décrit cette guerre comme se faisant directement sous les ordres d’Yhwh, « son épée dégainée à la main » (33). Durant cette guerre, les fils d’Israël prirent Jéricho qu’ils vouèrent à l’interdit en passant tous les habitants « au tranchant de l’épée » et en incendiant la ville, sauf les richesses qu’ils offrirent à la maison de Yhwh (34).
Après une première défaite contre Aï, car Yhwh avait refusé de se battre du fait de la désobéissance d’un fils d’Israël, la conquête reprit. Sous le commandement d’Yhwh, les fils d’Israël prirent Aï et y mirent le feu. Les habitants de la ville, même ceux qui fuyaient, furent totalement exterminés alors que les fils d’Israël s’accaparèrent leurs biens. La Bible donne le chiffre de douze mille morts (35). La conquête de la Palestine continua avec son lot de massacres et d’exactions. Au total, Josué affirme qu’Yhwh avait tué pour lui trente-trois rois dont les peuples avaient été massacrés (36). La Palestine fut totalement vidée de ses habitants hormis les Gabaonites qui survécurent en se faisant passer pour des étrangers. Toutefois, ces derniers furent réduits au statut de serviteurs pour la maison d’Yhwh et pour les fils d’Israël (37).
Si les fils d’Israël dirigés par Josué prirent la Palestine en mettant en place une politique de purification ethnique, leurs ambitions territoriales ne sauraient se limiter à ce territoire. Yhwh, l’Elohim exclusif des fils d’Israël, leur a donné un territoire plus vaste compris entre les fleuves du Nil et de l’Euphrate au moment de conclure l’Alliance avec l’Abraham biblique (38). Cela pouvant servir de motivation et de justification à bien des politiques belliqueuses et expansionnistes. Ces récits bibliques déterminent quelques grandes lignes du rapport à la guerre et à la violence que propose l’« Ancien Testament » des chrétiens.
Contrairement à ce qui est parfois soutenu par certains chrétiens, Mohamed Talbi affirme que ce rapport n’est pas sensiblement différent dans le « Nouveau Testament », l’Evangile, qui d’ailleurs n’abolit pas l’ancien. Au contraire, les deux textes s’inscrivent dans la même filiation. Son statut de fils de Dieu, fixé au Concile de Nicée en 325, fait de Jésus un dieu antique ayant une généalogie divine car le christianisme est en premier lieu une hérésie juive teintée d’hellénisme, un « judéopaganisme ». Mais le Dieu père de Jésus n’est autre que Yhwh, ce qui crée un lien direct entre eux. Et sur le plan de la violence et de la guerre, Jésus est l’héritier de son père, Yhwh (39) .
Au niveau du rapport entre les fils d’Israël et les chrétiens, les liens entre deux entités ne doivent pas être compris en termes d’héritage mais en termes de « remplacement ». Dans la tradition chrétienne, en crucifiant le Dieu fait homme, Jésus, les fils d’Israël, devenus peuple déicide, ont rompu l’Alliance les liant avec Yhwh.
Transformés en Nouvel Israël, les chrétiens se sont approprié l’Alliance et la Bible mais le Dieu-Trine du christianisme (le Père, le Fils et le Saint Esprit) a remplacé Yhwh. Dans cette perspective, la postérité d’Abraham ne se veut plus charnelle mais s’incarne dans celles et ceux qui croient Jésus fils de Dieu ; désormais le Verus Israël. Ainsi, le christianisme a confisqué ce qu’il nomme l’« Ancien Testament » et s’est substitué aux fils d’Israël. Le Verus Israël en confisquant l’« Ancien Testament » incorpore à son éthos la violence mise en œuvre par l’Israël « déchu » (40).
L’Apocalypse présente le Jésus du christianisme comme un agneau « qui se dressait, qui semblait immolé et qui avait sept cornes et sept yeux » (41). Cet agneau à cornes explique ses intentions belliqueuses : « Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive » (42). Cette violence se fondait sur l’imposition d’une rupture au sein même des familles entre partisans et non-partisans, assimilés à des adversaires (43) de Jésus : « on aura pour ennemis les gens de sa maison » (44). Cependant, contrairement à la religion des fils d’Israël, celle du Jésus du christianisme s’adressait à tous les hommes. Ses apôtres, et derrière eux ses missionnaires, furent chargés d’évangéliser la terre, par des « langues de feu » (45) et par la « force » (46), avec la présence active de Jésus à leurs côtés « jusqu’à la fin des temps » (47). Comme Yhwh était présent et exerçait la violence aux côtés de Josué, le Dieu-Trine est présent et exerce la violence aux côtés de ses apôtres. La seule différence est que le Dieu-Trine n’exerce pas uniquement sa violence contre un ennemi de l’extérieur mais qu’il l’apporte au cœur même de la société en opposant les membres d’une même famille.
La violence sacrée de la Bible ne s’est pas arrêtée au moment du récit biblique mais elle a profondément imprégné la culture occidentale qui en a fait le principal socle anthropologique de sa politique. Cette violence est au cœur de l’action de l’Occident depuis maintenant 2000 ans. Avec le Concile de Nicée en 325 naquit, selon Mohamed Talbi, la « théologie de la domination » dans l’esprit de Josué. Par la suite, c’est par des « conquêtes à la Josué » que l’Occident conquit et domina le monde (48). La politique impérialiste de l’Occident a été enfantée et légitimée par la violence biblique qui constitue son subconscient. « Extermination ou asservissement, écrit Mohamed Talbi, tout le Josuïsme yahviste et christique est là, et il fait la politique affichée ou sous-jacente selon les circonstances, de l’Occident nourri de la Bible » (49).
Au-delà des multiples exemples historiques donnés par Mohamed Talbi de cette politique occidentale « à la Josué », l’historien tunisien s’arrête sur deux justifications « théoriques » de la violence biblique dans le monde actuel : celle formulée par l’historien Victor Davis Hanson ; l’autre par sa Sainteté Benoît XVI. Ces deux justifications « théoriques », qui sont aussi des attaques contre l’islam, ne se placent pas sur le même plan puisque la première se veut une analyse historique alors que la seconde se situe dans le cadre de la théologie chrétienne.
Historien américain spécialiste de la guerre, Victor Davis Hanson explique la prédominance occidentale, depuis l’antiquité jusqu’à aujourd’hui, par sa supériorité dans le « carnage », qui elle-même s’explique par sa supériorité culturelle, créant ainsi un lien direct entre massacre et culture dans la pensée occidentale. Refusant de se placer sur le plan de la « morale », Hanson met en évidence « la singulière capacité meurtrière de la culture occidentale dans la guerre en comparaison d’autres traditions apparues en Asie, en Afrique et aux Amériques » (50). Selon lui, la question est de savoir « pourquoi les Occidentaux ont été si habiles à se servir de leur civilisation pour en tuer d’autres » (51) ? Pour réponse, il évoque : « La culture dans laquelle se battent les soldats » (52). La culture de l’Occident est donc à la base de sa capacité à exterminer et à asservir les autres ce qui n’est nullement condamnable pour Victor Davis Hanson. Au contraire, il affirme que l’Occident doit perpétuer cet héritage culturel de la violence, « la guerre à l’occidentale », pour préserver son hégémonie.
La justification de Benoît XVI analysée par Mohamed Talbi a été explicitée lors du discours de Ratisbonne, prononcé le 12 septembre 2006. Le Régent du Christ sur le trône papal, sa Sainteté Benoît XVI, y a affirmé que « Mahomet » n’avait apporté au monde que « des choses mauvaises et inhumaines » (53), ce qui est la position officielle de l'Église depuis le Concile de 680. Contre ce mal, il devient implicitement nécessaire et légitime de lever le « glaive » du Christ. De fait, malgré les critiques que ce discours a suscité, surtout chez les musulmans, Mohamed Talbi n’y voit rien d’autre que la continuité de la politique historique de l'Église visant à combattre l’islam et à injurier son Prophète. Pour l’historien, il est illusoire de penser que Benoît XVI tienne un autre discours. Il est donc totalement vain d’espérer que l'Église puisse changer de ligne politique car celle-ci ne dépend pas d’évènements contingents mais appartient au socle anthropologique de sa culture.
Ces justifications « théoriques » sont aussi des appels à une violence redoublée afin de détruire un adversaire insoumis. La plume, note Mohamed Talbi, prépare le passage à l’acte du « glaive » du Christ : « Elle chauffe les esprits pour engager les agressions sur le terrain, et pour les justifier » (54). Dans cet échauffement des esprits, l’Occident est appuyé par les « désislamisés » pour qui l’islam est une « maladie » et une « malédiction » ayant frappé le monde. « Aujourd’hui donc, écrit Mohamed Talbi, le Désislamisme, enfant naturel de l’Orientalisme judéo-chrétien, endosse les mêmes thèses et participe activement à la croisade intellectuelle contre l’Islam de la foi et du culte, par cynique litote appelé islamisme » (55). Les « désislamisés » permettent de créer en Occident un large consensus, contre l’islam et sa civilisation, propice à promouvoir et à justifier toutes les agressions. Contre les « désislamisés », Mohamed Talbi appelle les musulmans à « éviter de tomber dans le piège des complexes destructeurs de la personnalité, ou dans la névrose de l’hystérie » (56).
Si l’analyse et la critique de la politique occidentale et de ses fondements culturels constituent une grande partie de l’ouvrage de Mohamed Talbi, ce livre, qui s’adresse à la communauté musulmane, contient aussi des propositions pour apporter des réponses au défi occidental et aux déficiences du monde musulman colonisable. Dans ce cadre, Mohamed Talbi rappelle la centralité de la justice sociale en islam car il ne peut y avoir de « service d’Allah sans service des hommes » (57). Il insiste sur l’importance du troisième pilier de l’islam, la zakat, impôt social purificateur, qui est destinée à assurer la solidarité entre les différents membres de la communauté musulmane et humaine. Il distingue nettement la zakat de l’aumône chrétienne car elle est « une obligation de droit » prélevée sur « des imposables de droit, au profit des ayants-droits » (58). En raison de cela, il qualifie la zakat de « réforme universellement révolutionnaire instituant la justice sociale » (59).
Mohamed Talbi critique aussi l’incapacité d’un monde musulman miné par les divisions à « régler la question de la prise du pouvoir et de son exercice par soumission au principe de la Loi de la Shûra » (60). Il impute cette incapacité aux premières générations de l’islam (salaf), dont le modèle inspire toujours nombre de musulmans qui refusent l’analyse critique de cette période historique. Selon Mohamed Talbi, il faut « désanctifier le Salaf et revenir à la Parole d’Allah » (61), c’est-à-dire au Coran. Dans cette perspective, il appelle à un « sérieux examen critique » du patrimoine islamique « avec le Coran comme critère » (62), notamment en ce qui concerne le rapport à la guerre, à la violence et à la représentation du monde divisé en « maison de l’islam » (dar al-islam) et « maison de la guerre » (dar al-harb). Cette représentation du monde, forgée dans les premiers siècles de l’islam pour analyser un environnement géopolitique, n’ayant pas de fondements coraniques et n’étant plus adaptée à la compréhension du monde contemporain, Mohamed Talbi appelle à l’abandonner définitivement.
Concernant la question du jihad et de la guerre, Mohamed Talbi rappelle en premier lieu que le Prophète Mohammed a été envoyé par Allah le Clément et le Miséricordieux comme « Miséricorde pour les univers » (63). Il rappelle aussi que le jihad, « s’il a pris sous le poids des contextes et des circonstances la forme de la guerre », n’est pas « en soi guerre » et que littéralement le mot signifie « effort maximum pour accomplir une obligation, ou atteindre un but légitime » (64). La résistance à une agression ou à une invasion peut rentrer dans ce cadre mais elle est loin d’être son unique objet. « Aucune guerre n’est sacrée ou sainte dans le Coran » (65), affirme l’historien. De fait, le jihad est sans rapport avec la « guerre sacrée » biblique dont le but est la soumission ou l’extermination à l’instar de celle menée par Josué. Selon Mohamed Talbi, si le terme jihad est déformé et discrédité en Occident, c’est parce qu’il « donne aux agressés la force morale pour résister avec succès […] aux agresseurs seuls munis des armes d’extermination massive » (66).
Mohamed Talbi détermine sa position vis-à-vis des problèmes de la violence et de la guerre en fonction de la nécessité de faire face à un adversaire et de riposter à une agression. Il refuse la position purement « pacifiste » qui serait une lâche capitulation face à l’adversité. En cela, il se réfère au Coran qui autorise « ceux qui ont été attaqués, car ils sont victimes d’injustice » (67), à riposter. Afin d’avoir à éviter de résister à une agression, Mohamed Talbi appelle le monde musulman à créer une force dissuasive capable de décourager toute velléité d’attaque car « l’homme n’a jamais su inventer rien d’autre de vraiment efficace pour se protéger » (68). Ce principe, il le tire du Coran qui appelle les musulmans à dissuader leurs adversaires de les agresser en préparant « tout ce que vous pouvez réunir d’armement et de chevaux constamment en alerte, pour dissuader l’ennemi » (69). Toutefois, Mohamed Talbi note qu’actuellement aucun pays musulman n’est véritablement en mesure de constituer une force dissuasive capable de décourager toute agression occidentale. En raison de cette incapacité, il incite à « résister sans faillir aux agressions, quel que soit le déséquilibre des forces » car « il ne faut jamais baisser la garde lorsque la dignité et la justice sont en jeu » (70).
En conclusion de son ouvrage, Mohamed Talbi affirme que la communauté musulmane, « communauté médiane, pour témoigner envers les hommes » (71), a pour mission « d’humaniser le monde, de rappeler à l’homme qu’il est le Vicaire d’Allah sur le Planète Terre ». Dans cette perspective, le musulman doit promouvoir plus que la justice : la bienfaisance « pour tous les hommes de toutes confessions » (72) car tel est le message du Coran.
Servi par l’érudition indéniable de son auteur, l’ouvrage de Mohamed Talbi pose bien des questions d’ordre théologique, historique, anthropologique ou politique qui devraient suscitées débats, controverses et confrontations, si tant est que l’Occident, si prompt à transformer tout « dialogue » avec les Autres en tribunal, soit en mesure de discuter de ses forfaitures et de leurs fondements culturels. Certaines questions abordées mériteraient d’être développées et approfondies afin d’en faire une étude à peu près exhaustive. Toutefois, l’ouvrage de Mohamed Talbi sera d’un grand intérêt pour le musulman qui veut faire face aux défis du monde contemporain et singulièrement au défi occidental. Bien qu’il ne s’adresse pas à eux, cet ouvrage mérite d’être lu aussi par les occidentaux qui découvriront des pans de leur culture qu’ils refusent souvent de voir et d’analyser. En ce sens, le propos de Mohamed Talbi a un intérêt qui dépasse le cadre de la seule communauté musulmane à laquelle il s’adresse.
Parmi les questions ouvertes par l’ouvrage de Mohamed Talbi sur les fondements bibliques de la culture politique occidentale, il laisse en suspens celle de la réforme protestante et du rapport singulier qu’elle a créé entre les adeptes du protestantisme et le texte Biblique. Tunisien d’origine algérienne, Mohamed Talbi a, de par son expérience sensible, été principalement confronté à la « fille aînée de l'Église », la France, ce qui l’a sûrement poussé à porter son regard sur l'Église catholique. Toutefois, le protestantisme, en instaurant un rapport non-médiatisé au texte biblique et en accordant une plus grande place à l’« Ancien Testament », a développé une culture religieuse spécifique dans laquelle les communautés protestantes se sont souvent considérées comme un Nouvel Israël revivant les récits des Prophètes de la Bible. Cette culture religieuse les amena à mener des politiques conquérantes dans lesquelles les peuples colonisés étaient considérés comme les Cananéens de Palestine à l’époque de Josué (73). En conséquence, le protestantisme ne devrait-il pas faire l’objet d’une attention particulière de la part de ceux qui veulent comprendre les origines religieuses de la politique occidentale ?
De même, Mohamed Talbi ne se penche pas sur le mouvement de sécularisation qu’a connu l’Occident à partir de la Renaissance. L’une des conséquences de ce mouvement n’a-t-elle pas été de séculariser l’idéal missionnaire chrétien ? Il serait intéressant de comprendre ce qu’il y a de biblique dans la volonté d’exporter et d’imposer, par des « langues de feu » et par la « force », la culture et les valeurs occidentales à l’ensemble des peuples de la planète. Cette volonté se retrouve chez nombre d’auteurs occidentaux réputés laïcs, voire athées, de Montesquieu à Marx, en passant par Condorcet ou Hegel. En quoi les idéaux bibliques, soubassements de la culture occidentale, ont-ils déterminé leurs pensées ?
Enfin, pour les musulmans vivant en Occident, l'ouvrage de Mohamed Talbi pose implicitement la question de leur devenir dans un environnement façonné par une culture hostile qui, par le passé, s'est montrée particulièrement déterminée à éradiquer ceux qu'elle désignait comme ses ennemis. Aujourd'hui, l'islam et les musulmans sont au premier rang de ses ennemis désignés. Récemment, un couple de « spécialistes » de l'islam, qu'ils considèrent comme une religion à « vocation totalitaire », a affirmé, dans une revue catholique, qu'il n'est possible de « cohabiter » uniquement avec des musulmans ayant « opté pour une pure religion intériorisée » et que « l’Islam est bien le premier danger » pour l'Europe (74). Autrement dit, l'islam étant un danger, les musulmans pouvant être tolérés dans la société occidentale ne doivent être que ceux qui vivent de manière totalement dissimulée, baissant la tête et rasant les murs, comme les morisques d'Espagne durant l'Inquisition. Finalement, la seule alternative donnée aux musulmans serait d'être « exterminés » ou « asservis », à l'instar de ce qu’imposa Josué aux Cananéens. Cette sinistre alternative ne s'inscrirait-elle pas pleinement dans la tradition occidentale façonnée par la Bible ?
Notes de lecture :
(1) Né à Tunis en 1921, Mohamed Talbi a soutenu sa thèse de doctorat sur la dynastie Aghlabide à la Sorbonne. Cf. Talbi Mohamed, L'émirat aghlabide. 186-296, 800-909. Histoire politique, Paris, Ed. Adrien Maisonneuve, 1966
(2) Talbi Mohamed, Gaza, Barbarie Biblique ou de l’Extermination Sacrée Et Humanisme coranique, Tunis, Compte d’auteur, 2010, page 5
(3) Ibid., page 11
(4) Ibid., pages 5-6
(5) Ibid., page 115
(6) Ibid., page 7
(7) Ibid., page 9
(8) Ibid.
(9) Ibid., pages 151-152 – Cf. Laurent Annie, « L’islamisme dans l’histoire », La Nef, n° 92, mars 1999. Notons dans ce cadre que les « caricatures » danoises du Prophète qui ont fait tant parler d’elles, ne sont que la figuration du discours dominant en Occident sur l’abominable « Mahomet » depuis le Concile de 680.
(10) Ibid., page 13
(11) Ibid.
(12) Ibid., page 14
(13) Ibid., page 16
(14) Ibid., page 17 – Genèse, 16 : 12
(15) Ibid., page 19
(16) Tribu juive de Médine qui s’attaqua au Prophète et aux musulmans et qui fut défaite par les musulmans.
(17) Talbi Mohamed, Gaza, Barbarie Biblique ou de l’Extermination Sacrée Et Humanisme coranique, op. cit., page 24
(18) Ibid., page 30 – Cf. Hanson Victor Davis, Carnage et Culture : Les grandes batailles qui ont fait l’Occident, Paris, Ed. Flammarion, 2002 ; Huntington Samuel, Le choc des civilisations, Paris, Odile Jacob, 2000.
(19) Ibid., page 33
(20) Ibid., page 37 - Deutéronome, 20 : 1-20
(21) Ibid., page 39 - Deutéronome, 7 : 14-23
(22) Ibid., page 39 - Deutéronome, 7 : 1-5
(23) Ibid., page 40 - Deutéronome, 7 : 14-23
(24) Ibid., page 40
(25) Ibid., page 43 – Cf. Deutéronome, 32 : 8-9
(26) Ibid. – Genèse 24-27 – Notons que ce récit biblique permit de justifier théologiquement la traite négrière puisque Cham fut considéré comme un Noir ayant été condamné, depuis le temps de la Genèse, à servir les descendants de Japhet et de Sem.
(27) Ibid., page 44 – Cf. Deutéronome, 7 : 1-23
(28) Ibid., page 46 - Deutéronome, 20 : 1, 10-16
(29) Ibid., page 46 – Les nombres, 21 : 1-3 – L’extermination des Amérindiens ou des Aborigènes d’Australie fut préparée et justifiée par ces textes.
(30) Ibid., page 46 - Les nombres, 31 : 7-18
(31) Ibid., page 66
(32) Ibid., page 68 – Josué, 1 : 2-4
(33) Ibid., pages 70-71 – Cf. Josué, 5 : 13-14
(34) Ibid., page 71 – Cf. Josué, 6 : 20-21 ; 24 ; 26
(35) Ibid., pages 72-73 – Cf. Josué, 8 : 18-29
(36) Ibid., page 74 - Josué, 12 : 7-24
(37) Ibid., page 74 - Josué, 9 : 21-27
(38) Ibid., page 155 – Genèse, 15 : 18
(39) Ibid., page 49
(40) Ibid., pages 125-126
(41) Ibid., page 55 - L’apocalypse, 5 : 6
(42) Ibid. – Cf. Mathieu 10 : 34-39 ; 16 : 24-28
(43) « Celui qui n’est pas avec moi est contre moi ». Mathieu 12 : 30 ; Luc 11 : 23
(44) Talbi Mohamed, Gaza, Barbarie Biblique ou de l’Extermination Sacrée Et Humanisme coranique, op. cit., pages 55-56 – Cf. Mathieu 10 : 34-39 ; 16 : 24-28 ; Luc 12 : 51-53
(45) Ibid., page 61 – Actes des Apôtres 2 : 3
(46) Ibid., page 125 – « Force les gens à entrer », Luc 14 : 24
(47) Ibid., page 57 – Mathieu 28 : 16-20
(48) Ibid., page 77
(49) Ibid., page 78
(50) Ibid., page 90 – Cf. Hanson Victor Davis, Carnage et Culture : Les grandes batailles qui ont fait l’Occident, op. cit., page 9
(51) Ibid. - Cf. Hanson Victor Davis, Carnage et Culture : Les grandes batailles qui ont fait l’Occident, op. cit., page 18
(52) Ibid. - Cf. Hanson Victor Davis, Carnage et Culture : Les grandes batailles qui ont fait l’Occident, op. cit., page 20
(53) Ibid., page 97 – Benoît XVI citait avec approbation l’empereur byzantin Manuel II Péléologue (1391). Notons que Mohamed Talbi, dans une tribune parue dans Le Monde (22 septembre 2006), a défendu le droit de Benoît XVI à exprimer son opinion même s’il ne la partage pas.
(54) Ibid., page 133
(55) Ibid., page 131
(56) Ibid., page 148
(57) Ibid., page 177
(58) Ibid.
(59) Ibid., page 176
(60) Ibid., page 191 – Le terme shûra désigne le principe de consultation évoqué par le Coran (3 : 159 ; 42 : 38)
(61) Ibid., pages 191-192
(62) Ibid., page 193
(63) Ibid., page 195 – Coran 21 : 107
(64) Ibid., page 196
(65) Ibid., page 199
(66) Ibid., page 197
(67) Ibid., page 204 – Coran 22 : 39 – Dans un autre verset, le Coran affirme : « Combattez dans la voie d’Allah ceux qui vous combattent. Mais n’agressez pas. Allah n’aime pas les agresseurs ». Coran 2 : 190
(68) Ibid., page 206
(69) Ibid., page 207 – Coran 8 : 60
(70) Ibid., page 210
(71) Ibid., page 247 – Coran 2 : 143
(72) Ibid.
(73) Introduction à cette question cf. Taleb Mohamed, « Le sionisme chrétien comme dimension fondamentale du conflit israélo-arabe », Oumma.com, 28 novembre 2006.
(74) Urvoy Dominique et Marie-Thérèse, « L'Islam : « une vocation totalitaire » », La Nef, n° 196, septembre 2008
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