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Jérusalem - 22 janvier 2004
Par Bilal Ghayth
Comme d'autres élèves, après la période de vacances de 20 jours, Majdi Abu Ghazale a été surpris par la vitesse de la construction de ce Mur, et il est là, indécis, devant ce Mur, pour son premier jour d'école, comment finira-t-il son année scolaire en passant par-dessus ce mur ?
Le Mur à Abu Dis - Photo transmise par soeur Marie-Dominique
Avec la construction par Israël du Mur séparant la ville d'al-Quds des villages d'Abu Dis, Sawahira Est et Ayzariya, qui se trouvent à l'est de la ville sainte, les craintes des élèves se sont accrues de ne pouvoir se rendre à leurs écoles séparées de leurs maisons, par le Mur.
Depuis qu'Israël a construit un mur d'une hauteur de 2 mètres séparant les villages situés à l'est de la ville d'al-Quds, il y a plus de 18 mois, les élèves de la ville d'al-Quds doivent sauter par-dessus le mur pour se rendre à leurs écoles. Mais en commençant la construction d'un autre Mur de 9 mètres de hauteur, dans la même région, depuis quelques semaines, les élèves ne pourront plus s'y rendre.
Une nouvelle séparation et des situations pénibles renouvelées
Avec le début du trimestre scolaire qui a commencé le 17 janvier, la situation pénible des élèves d'al-Quds s'est renouvelée car il leur faut exécuter le "sport de l'escalade" pour arriver à leurs écoles.
A peine les élèves finissent d'escalader le mur, ils se retrouvent surpris devant les soldats de l'occupation qui postés là, qui les insultent quotidiennement, et subissent des interrogatoires sur le pourquoi de leurs gestes, et sur le lieu de leur destination, et ils sont souvent gardés un certain temps.
Les autorités de l'occupation ont annoncé aux habitants des villages d'Abu Dis, d'al-Ayzariya et d'al-Sawahira, habités par 45.000 habitants, que les travaux de construction du Mur finiront le mois prochain. Le Mur sera un obstacle définitif empêchant les élèves de se rendre à leurs écoles.
De l'autre côté du mur que nous avons pu visiter, le directeur de l'école de l'institut arabe d'Abu Dis, Ali Abu Ras, considère que le Mur limitera la possibilité des élèves pour arriver à l'école, ajoutant qu'avant, une barrière leur permettait d'entrer à Abu Dis, mais actuellement, elle est fermée.
"Une seule route leur permettra d'arriver à leur école industrielle, c'est la route de la colonie de Maale Adomim, qui va leur coûter cher en temps, en efforts et en prix".
Surprise
Comme d'autres élèves, après la période de vacances de 20 jours, l'élève Majdi Abu Ghazale a été surpris par la vitesse de la construction de ce Mur, et il est là, indécis, devant ce Mur, pour son premier jour d'école, comment finira-t-il son année scolaire en passant par-dessus ce mur qui a fait de lui une personne hors-la-loi, essayant de l'escalader, loin du regard des soldats israéliens, qui peuvent le malmener s'ils le voient ?
Tariq Zughayer, un autre élève, a expliqué que lors du trimestre passé, il était souvent en retard pour suivre le premier cours, à cause de la fermeture du passage d'Abu Dis pendant de nombreuses heures, très tôt le matin, sous le prétexte de fouilles et d'examens, de même qu'il était souvent en retard pour rentrer chez lui, ce qui a posé un problème à propos de la poursuite de ses études.
Le directeur Abu Ras ajoute : la construction de ce mur ainsi que les affrontements réguliers et les brutalités israéliennes contre les élèves, sans compter les barrages militaires, l'odeur des gaz lacrymogènes, tout cela va empêcher la scolarité normale des élèves.
Une situation pénible pour tous
De son côté, l'élève Tariq Azhiman explique : la distance entre mon école à Abu Dis et ma maison à al-Quds ne nécessitait pas plus de 15 mn de trajet, et actuellement, il me faut plus d'une heure pour arriver chez moi, je suis fatigué, extrêmement fatigué, des routes que je traverse, je ne peux étudier avec enthousiasme et entrain, comme avant".
Cette difficulté ne touche pas seulement les gens qui entrent à Abu Dis, mais ceux qui en sortent également. Plusieurs enfants étudient à al-Quds. La mère de l'enfant Muhammad Yahya, qui vit à Abu Dis et dont l'école est à al-Tor, dit que son enfant, en (CM1), était d'abord accompagné par son père, en dix minutes. Maintenant, son fils ne peut aller à l'école, à cause de l'encerclement et du Mur, et il est difficile qu'il aille tout seul.
La mère a alors inscrit son enfant dans un bus qui transporte les enfants à travers la route de contournement (la route de Maale Adomim) bien que leur situation matérielle soit difficile.
Est-ce l'Etat d'Israël vise réellement à réaliser la sécurité avec ce mur, ou bien est-ce un Mur pour opprimer les Palestiniens et transformer leur vie en enfer, pour les pousser à quitter le pays, à abandonner leur ville sainte, afin qu'elle soit vide de tout Palestinien, comme Israël l'a toujours rêvé ??
Source : http://www.amin.org/
Traduction : R. Ousseiran
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Le Mur
Bilal Ghayth
22 janvier 2004