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Palestine - 26 août 2008
Par Khaled Amayreh
La grande majorité des prisonniers libérés est affiliée au parti d'Abbas, le Fatah, alors que les autres appartiennent à de petites organisations de gauche comme le Front Démocratique de Libération de la Palestine (FDLP) et le Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP).
Aucun des détenus libérés n'est affilié au Hamas, l'ultime adversaire d'Israël dans l'arène palestinienne, ni au Jihad Islamique, son frère cadet.
Il restait à beaucoup des détenus libérés peu de mois ou peu d'années avant la fin de leur condamnation d'origine. Toutefois, deux anciens prisonniers, condamnés à vie pour avoir tué des soldats d'occupation ou des colons israéliens sont parmi les prisonniers libérés.
L'un d'eux est Said al-Atabeh, qui a passé 32 ans dans les geôles israéliennes. Il est considéré comme le plus ancien prisonnier politique palestinien en Israël.
Atabeh fait partie du petit parti FIDA (Al-Ittihâd Al-Dîmûqrâtî Al-Filastînî – Union Démocratique Palestinienne), groupe ultra-laïque qui s'est détaché de l'ancien groupe marxiste, le FDLP (Front Démocratique de Libération de la Palestine).
L'autre prisonnier vétéran est Abu Ali Yatta, du Fatah, qui a passé plus de 28 ans dans les prisons et camps de détention israéliens.
En 1980, Yatta fut accusé d'avoir tué un policier d'occupation israélienne de la colonie juive de Kiryat Arba, près d'al-Khalil (Hébron).
Yatta a été à nouveau condamné à la perpétuité pour avoir tué un informateur palestinien. En 2006, alors qu'il était en prison, il a été élu au Conseil Législatif Palestinien.
Un troisième prisonnier libéré lundi est Husam Khadr, ancien député Fatah et critique rude de la direction du Fatah.
Khadr, qui vit dans le camp de réfugiés de Balata, près de Naplouse, est un avocat puissant du droit au retour des réfugiés palestiniens. Il a été arrêté par l'armée israélienne d'occupation il y a près de cinq ans, à cause de son rôle dans le déclenchement du second Intifada en 2000.
Israël a refusé de libérer Marwan Barghouthi, largement considéré comme le dirigeant Fatah le plus populaire en Cisjordanie et successeur potentiel d'Abbas.
Le Hamas a dit qu'il demanderait la libération de Barghouthi comme partie d'un possible échange de prisonnier avec Israël en échange de la libération de Gilad Shalit, le soldat d'occupation israélienne fait prisonnier par les combattants du Hamas en 2006.
Dès que les prisonniers ont été libérés de la sinistre prison d'Ofer, près de Ramallah, lundi matin, ils ont été emmenés en autobus à la Muqata'a, le quartier général de l'Autorité Palestinienne à Ramallah.
Là ils se sont recueillis sur la tombe de feu le dirigeant palestinien Yasser Arafat, récitant le début du Coran, selon la coutume musulmane.
Les causes mystérieuses de la mort d'Arafat en novembre 2004 poussent beaucoup de Palestiniens à penser qu'il a été empoisonné par les services secrets israéliens et américains, en collusion avec certains de ses conseillers.
A la suite de la brève cérémonie au Mausolée d'Arafat, les prisonniers libérés ont été reçus par Abbas et les responsables de l'Autorité Palestinienne.
S'adressant à eux, Abbas a dit que le peuple palestinien ne se reposerait pas tant que tous les prisonniers ne seraient pas libérés des prisons israéliennes.
"Votre heure arrive", a dit Abbas, faisant référence aux plus de 10.000 prisonniers palestiniens qui croupissent toujours dans les geôles israéliennes.
Le Hamas s'est réjoui de la libération des prisonniers Fatah, les appelant à jouer un rôle constructif dans la restauration de l'unité nationale palestinienne.
Le Hamas a également exhorté Abbas à relâcher des prisons de l'AP en Cisjordanie les centaines de présumés sympathisants du Hamas.
"Abbas ne peut pas demander à Israël de faire sortir de ses prisons et cachots les prisonniers palestiniens alors qu'il maintient des centaines d'autres prisonniers palestiniens dans ses propres prisons", dit un communiqué publié par le Hamas et publié sur les sites web du groupe.
Israël espère que la libération des 198 prisonniers, qui coïncide avec l'arrivée dans la région de la Secrétaire d'Etat US Condoleezza Rice, pourra, du moins pour l'instant, détourner l'attention des pourparlers de paix en réalité moribonds avec l'Autorité Palestinienne. Israël espère aussi que le "geste" poussera Abbas à faire quelques concessions à Israël en regard des questions du statut final comme Jérusalem et le Droit au Retour.
On pense que Rice va faire pression sur Abbas et le Premier Ministre israélien Ehud Olmert pour qu'ils parviennent à un soi-disant accord-cadre de statut final avant la fin du mandat de George Bush à la Maison Blanche.
Toutefois, des observateurs en Palestine Occupée arguent que la conclusion d'un tel accord est peu probable, étant donné le gouffre important qui continue entre les deux côtés, en particulier au sujet des principaux sujets de controverse.
L'expansion continue des colonies exclusivement juives au cœur de la Cisjordanie , et en particulier à Jérusalem Est, rend également peu vraisemblable qu'un accord de paix soit conclu dans un futur proche.
Les perspectives d'un agrément deviennent encore plus faibles avec le prochain départ d'Olmert de son poste, ce qui rend le tableau politique israélien imprévisible et peut aussi conduire à l'organisation de nouvelles élections, qui pourraient ramener au pouvoir le parti extrémiste Likud, dirigé par Benyamin Netanyahu.
Aux Etats-Unis, Bush est maintenant un canard boiteux et peu susceptible, même s'il le voulait, d'exercer une pression sensible sur Israël pour qu'il rende les prises de la guerre de 1967, un pré-requis essentiel à toute résolution véritable du conflit palestino-israélien.
De plus, Abbas lui-même rencontre chez lui de réels problèmes, dont la scission avec le Hamas, l'échec ostensible des discussions avec Israël et une lutte chronique pour le pouvoir au sein du Fatah qui a empêché le mouvement de tenir sa 6ème conférence depuis presque 20 ans.
Le dernier "Congrès Général" du Fatah a eu lieu en 1989.
Source : Palestine Info
Traduction : MR pour ISM
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