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Palestine - 31 décembre 2008
Par Cirepal
Les sionistes n’auront de cesse d’avoir réduit à néant le peuple de Palestine. Ils viennent de commettre un des plus horribles massacres, un nouveau Deir Yassine, comme l’a rappelé le secrétaire général du Jihad islamique, dr. Ramadan Shallah, faisant cependant remarquer qu’en 48, alors que le massacre de Deir Yassine était perpétré par les criminels sionistes, les mujahidins arabes se trouvaient tout près, en train de résister à al-Qastal, sous la direction de ’Abdel Qader al-Hussaynî, alors qu’aujourd’hui, le nouveau Deir Yassine est commis alors que le drapeau des criminels sionistes flotte dans quelques capitales arabes.
Le massacre commis aujourd’hui par les sionistes poursuit l’histoire sanglante de cet Etat, que les colonialistes occidentaux ont voulu installer en plein cour de notre région arabe. Il nous rappelle Deir Yassine, pour ceux qui veulent tourner une nouvelle page, il nous rappelle l’histoire de ce crime contre l’humanité qu’est l’Etat sioniste.
Il nous rappelle Jénine, Nablus, Qfar Qassim, al-Khalil, al-Breij, Shaja’iya, Ramleh, tous ces noms que nous pouvons à présent, et que nous pouvions depuis un certain temps, rappeler pour affirmer, en toute certitude, que tous les lieux de la Palestine se souviennent de la barbarie moderne israélienne.
Le soir de ce massacre indescriptible, comme le sont tous les massacres, où nous ne pouvons plus trouver ni les mots, ni les larmes, le premier ministre et chef de la résistance palestinienne, Isma’îl Haniyye déclarait, dans une conférence de presse que « le sang écoulé sera une malédiction qui poursuivra les occupants jusqu’à la fin de leurs jours ».
Quant aux autres dirigeants de la résistance palestinienne, Khalid Mech’al et Ramadan Shallah, ils ont affirmé tous les deux que le sang écoulé ce jour du 27 décembre 2008 annonce la victoire et la fin de l’Etat sioniste spoliateur.
Liban 2006 et Gaza 2008
La similitude avec la guerre israélienne déclenchée contre le Liban et la résistance islamique au Liban est frappante et elle a été soulignée par plus d’un responsable palestinien, avant de l’être par le secrétaire général du Hizbullah, sayyid Hassan Nasrullah.
Similitude dans plus d’un aspect : l’ampleur des massacres, commis lâchement, en utilisation l’aviation, qui prépare une invasion terrestre. L’implication de ce qui s’appelle « la communauté internationale » dans la guerre, comme le montrent les déclarations des responsables américain, français, européens, russe, etc.. L’implication de quelques régimes arabes, et notamment du régime égyptien, qui fait porter la responsabilité de la guerre menée par les sionistes sur les résistants et le peuple palestinien.
Nous nous rappelons l’attitude du régime égyptien lors de la guerre contre le Liban, qui avait déclaré que les résistants avaient entrepris une aventure aux conséquences inconnues. Pour Gaza, les responsables égyptiens affirment que le fait de ne pas renouveler la trêve, par les résistants, a entraîné la « riposte » sioniste, comme si les criminels israéliens avaient besoin de justification. Dans les deux cas, la guerre israélienne contre le Liban en 2006 et la guerre contre Gaza, actuellement, le régime égyptien fait porter la responsabilité de la guerre aux victimes et aux peuples arabes qui refusent de plier devant l’arbitraire colonial.
L’attitude de l’Egypte officielle témoigne de l’implication du régime arabe officiel dans le plan américano-sioniste dans la région. Dr. Ramadan Shallah, secrétaire général du Jihad islamique, a bien expliqué, sur la chaîne al-Jazeera, comment la guerre menée contre la résistance et le peuple palestinien à Gaza fait partie d’un plan américano-sioniste avec une participation active de quelques régimes arabes mais aussi, jusqu’à présent, du président palestinien lui-même. Il s’agit de détruire tout ce qui résiste, et ils ont pensé que Gaza était le point faible, s’imaginant que la division palestinienne aiderait à détruire la résistance palestinienne.
Ce n’est pas un hasard si Livni menace, à partir du palais présidentiel égyptien, Hamas et les résistants à Gaza, les considérant comme des « bandes criminelles » qui empêchent les choses d’aller selon le vou américano-sioniste. Pour Usama Hamdan, porte-parole du Hamas au Liban, la similitude entre la guerre contre le Liban et celle menée contre Gaza n’est pas à démontrer sur ce plan, le régime officiel arabe souhaite en finir avec l’esprit et la volonté de résistance dans la région et a ouvert la voie aux sionistes.
Quand le président palestinien Mahmoud Abbas parle de sa volonté de faire signer la trêve, il ne fait que reprendre l’attitude de Sanioura et de sa clique, au Liban, voulant signer coûte que coûte un accord faire arrêter « les hostilités » en se pliant aux voeux américano-sionistes en 2006.
De quelle trêve parle le président Abbas ?
La trêve unilatérale, celle qui empêche les résistants de tirer des fusées sur les colonies sionistes situées dans ce qui est appelé Israël, mais en maintenant le blocus, en laissant la Cisjordanie hors de la trêve, comme cela s’est fait au cours des six derniers mois, lorsque la trêve avait été signée. C’est la trêve version israélienne que le président Abbas et le régime égyptien veulent faire signer aux résistants. Personne ne peut oublier que pendant cette trêve, les sionistes ont continué à violer la Cisjordanie et notamment la ville d’al-Quds, par leurs colonies et leurs barrages, par leurs meurtres et leurs arrestations, sans compter que pendant cette trêve unilatérale, le blocus de Gaza s’est poursuivi.
Cette trêve, ni le Hamas, ni le Jihad, ni tous les résistants palestiniens n’en veulent plus. D’ailleurs, n’est-ce pas des gens du Fateh de Mahmoud Abbas qui critiquaient cette trêve, accusant le Hamas de rechercher le pouvoir ?
La rue arabe
La similitude entre les deux guerres se manifeste également par la réaction de la rue arabe. Depuis quelques temps déjà, la colère commençait à monter à cause du blocus contre Gaza, et cette colère s’est exprimée de plus en plus puissante après le geste de Muntazar Zaïdi, le héros irakien, qui a lancé ses chaussures sur la tête de Bush. La guerre contre Gaza est d’ailleurs intervenue, aussi, pour briser cette colère qui montait. D’ailleurs, le rôle de l’Etat sioniste dans la région consiste à briser toute volonté de résistance, toute tentative de relever la tête que pourraient prendre les peuples arabes, et notamment ceux de la région.
Pour les sionistes et leurs amis, les peuples arabes doivent se sentir toujours écrasés, humiliés, il ne doivent pas sortir de cet état et s’ils le tentent, un massacre terrible devrait les écraser. C’est ce qui s’est passé. Les massacres de Deir Yassine jusqu’à celui de Gaza, en passant par celui du camp de Jénine et des autres, assument cette fonction.
Mais voilà de nouveau les peuples arabes dans la rue. De Beirut à Amman, du Caire à Damas, en Irak, au Soudan, au Yémen, au Maroc, à Qatar, mais aussi les peuples musulmans, en Turquie, en Iran, au Pakistan, des centaines de milliers ont défilé dans les rues non seulement pour dénoncer le massacre, mais pour réclamer la fin de la normalisation des relations avec l’Etat sioniste, l’ouverture du passage de Rafah pour faire passer les médicaments, les vivres et aussi les armes, pour la résistance et la population. Ils ont réclamé la fermeté, le soutien à la résistance en Palestine.
Mais le plus important de tous ces mouvements, ce sont les mouvements du peuple palestinien lui-même, dans toutes les villes de la Cisjordanie , malgré la répression de l’appareil de Abbas, qui empêchait la population d’aller lancer des pierres contre les soldats sionistes, postés tout près, et dans la ville d’al-Quds, où des affrontements se sont déroulés entre la population et les soldats de l’occupation, mais aussi dans les villes arabes de la Palestine occupée en 48, à Haïfa, à Akka, à Nazareth, à Umm al-Fahem, Majd el-Kroum, Sakhnine, Arrabe, Shaghour. Le peuple palestinien se retrouve uni et unifié par le sang et par la lutte, contre l’ennemi sioniste, il est sorti des principaux camps de réfugiés, à Ayn Helwé, à Baddawi, à Burj el Brajneh, au Liban et le camp Yarmouk en Syrie. Pour les peuples arabes, il est normal que les sionistes commettent des massacres et tuent, Israël n’ayant pas d’autre rôle ni d’autre fonction. C’est pourquoi leur colère s’est plutôt dirigée contre les régimes arabes, et notamment le régime égyptien, qui maintient le blocus, malgré le massacre, la guerre, les destructions.
Une victoire certaine
Sayyid Hassan Nasrullah, poursuivant le parallèle entre la guerre de 2006 contre le Liban et la résistance et celle de 2008 contre Gaza et son peuple résistant, a expliqué pourquoi le régime égyptien doit ouvrir le passage de Rafah. En 2006, la résistance avait bénéficié d’un arrière solide, la Syrie, qui non seulement n’a pas fermé les frontières, mais a accueilli les réfugiés et a permis de laisser passer armes, vivres et médicaments. Cela est nécessaire pour la résistance. Il faut que la situation soit la même pour Gaza, il faut que l’Egypte ouvre le passage pour constituer l’arrière-pays des résistants, sinon, comme l’a rappelé Sayyid Hassan Nasrullah, l’Egypte porterait la responsabilité terrible, devant Dieu, devant les hommes, devant la nation arabe et islamique, d’avoir activement participé au génocide des Palestiniens.
Mais, a rassuré le chef de la résistance islamique au Liban, la résistance palestinienne à Gaza remportera la victoire, avec l’aide de Dieu, même si le régime égyptien maintient son attitude de collaboration, car tous les témoignages montrent que la volonté des résistants est implacable. « Même si la bande de Gaza est décimée, nous refuserons de nous plier » a déclaré le grand résistant, Isma’îl Haniyye.
Il est clair que les sionistes lancent une guerre dont ils ne savent pas encore comment elle se terminera. Comme pour juillet 2006, ils s’imaginent qu’ils peuvent, au début, par les massacres et les destructions, briser la volonté populaire. Comme en 2006 où ils ont balancé des feuilles demandant à la population de ne pas collaborer avec la résistance, ils ont appelé, à Gaza, par téléphone, demandant aux gens de s’éloigner des lieux qu’ils ont l’intention de bombarder, voulant séparer entre le peuple et sa direction.
Si en 2006, au Liban, ils n’ont pas réussi et ils sont partis, humiliés, avec pour seuls résultats les destructions et les morts qu’ils ont laissé après eux, pensent-ils pouvoir réussir avec le peuple palestinien ? N’ont-ils pas encore compris qu’un siècle de résistance contre l’occupation a fait de lui un peuple héroïque, un peuple tenace, un peuple pouvant, hommes, femmes, vieillards et enfants, supporter ce qu’aucun autre peuple sur cette terre ne peut supporter ?
« Notre sang sera une malédiction qui les poursuivra jusqu’à leur fin ».
Maudit soit Israël.
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