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Palestine - 7 avril 2009
Par Sonja Karkar
Sonja Karkar est la fondatrice et présidente de Femmes pour la Palestine et l'un des fondateurs et coorganisateurs des Australiens pour la Palestine à Melbourne, en Australie.
Parfois, il suffit de voir de ses propres yeux ce qui est possible et ce qui ne l’est pas. Mais même alors, il peut être difficile de sortir réellement quelque chose de ce bourbier de lignes et d’ombres des cartes qui tentent de cerner le cauchemar bureaucratique complexe d’Israël et ses divisions de terre, répartitions, zones fermées, zones palestiniennes, checkpoints, trajectoire du mur et expansionnisme futur israélien en Cisjordanie palestinienne sous occupation militaire.
Le Monde Diplomatique, le mensuel français pour les affaires mondiales, propose une série de cartes étranges dans son édition 2009 de l’Atlas du Monde Diplomatique et il y en a une, appelé « Un monde inversé », page 129, qui imagine la Cisjordanie palestinienne comme un véritable archipel.
Etrange en effet parce que la Cisjordanie n’a pas, de fait, de littoral. Toutefois, elle illustre clairement comment les territoires palestiniens sont divisés et séparés par des colonies de peuplement israéliennes, des checkpoints, des barrières, et comment les faits accomplis rendent impossible tout type d’Etat viable pour les Palestiniens.
Ici la carte montrant une Cisjordanie complètement fragmentée entourée d’eau, suivi de la carte de la Cisjordanie telle qu’elle apparaît à l’intérieur d’Israël. Les difficultés auxquelles sont confrontés les Palestiniens pour aller d’une ville à l’autre, d’un village à l’autre à cause des checkpoints sans fin, des mauvaises routes, du mur et des « zones interdites » deviennent d’un seul coup absolument évidentes, lorsqu’on imagine naviguer au milieu de ces obstacles en bateau.
Ceux qui pensent que ce serait une sorte de croisière d’agrément doivent garder à l’esprit que la distance entre un grand nombre des villes est seulement d’environ 30 kms, le type de distance auquel nous ne pensons même pas quand nous allons travailler, ou à l’école, faire nos courses ou aller voir nos amis. Pour les Palestiniens, la moindre promenade peut prendre toute une journée, à condition qu’ils y soient autorisés bien sûr.
A Gaza, c’est pire. Lorsqu’Israël a largué ses bombes sur les Palestiniens au début de l’année, ils n’avaient aucun endroit sûr où courir. Israël n’autorise pas les habitants de Gaza à quitter ses limites barricadées, même pas par mer. Les Palestiniens étaient coincés sous les bombardements constants d’Israël, pendant que le monde, installé confortablement, observait, comme si Gaza était une sorte d’amphithéâtre avec les Palestiniens, un jeu de gladiateurs.
Non seulement ils ne sont pas autorisés à sortir de la Bande de Gaza, mais pratiquement rien n’est autorisé à y entrer. La liste des produits interdits varient de jour en jour, même un aliment de base comme les pâtes est proscrit, et pas le moindre matériau de construction n’a été autorisé à entrer depuis les 22 jours de guerre d’Israël.
Gisha, centre juridique pour la liberté de mouvement en Israël, a commandé au réalisateur du film primé « Valse avec Bashir », Yoni Goodman, un film qui montre ce que c’est que d’être en cage dans la Bande de Gaza. Il s’agit d’un film d’animation de 90 secondes appelé « Zone fermée », et il décrit de façon puissante la situation des Palestiniens – les humiliations et le désespoir – tandis qu’Israël continue un nettoyage ethnique douloureux.
Un communiqué de presse (en anglais) donne plus de détails. Nous vous invitons à regarder ce film et à le transmettre à qui vous pouvez.
Et enfin, nous vous proposons la lecture d’un article (en anglais) de Nadia Hijab "The Growing Belief in a One-State Solution» qui fut le thème d'une conférence de deux jours à Boston. Il regroupe les idées de certains des principaux intervenants sur les 29 qui sont venus et devrait donner matière à réflexion, comme il l’a fait pour les centaines de personnes qui sont venus les écouter, dans une salle bondée.
Source : The Palestine Telegraph
Traduction : MR pour ISM
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Sonja Karkar
7 avril 2009