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Palestine - 7 avril 2009
Par Gilad Atzmon
Ce que vous allez lire est un essai de présentation de mon dictionnaire personnel, contenant ce qui semble bien être la terminologie et les concepts relatifs à la solidarité avec les Palestiniens et au discours anti-guerre les plus chargés de sens qui soient.
Palestine : Territoire situé sur la rive orientale de la Mer Méditerranée. Durant des siècles, la Palestine a été le pays du peuple palestinien : des musulmans, des chrétiens et des juifs qui y vécurent en paix et dans la bonne entente. A la fin du XIXème siècle, dans le contexte de l’émergence des nationalismes européens, une poignée de juifs a décidé que les juifs ne devaient pas être de reste ; ils inventèrent alors les notions de « peuple juif », « Histoire juive » et « nationalisme juif ».
Ils décidèrent d’installer la majorité de la juiverie mondiale en Palestine. Au fil des années, le projet national sioniste, c’est-à-dire le sionisme, était devenu de plus en plus sinistre et impitoyable. En 1949, 70% de la population indigène palestinienne avait d’ores et déjà été victime d’un nettoyage ethnique. Aujourd’hui, la majorité des Palestiniens vivent derrière des fils de fer barbelés, dans une terreur permanente, surveillés par des militaires israéliens.
Juifs : Gens qui se trouvent s’identifier eux-mêmes en tant que juifs. Les juifs ne constituent pas une race, ils n’ont pas non plus un unique système de croyances. Je me suis fixé une règle : je me refuse catégoriquement à traiter avec « les juifs » en tant que collectif, que groupe ethnique. En lieu et place, je m’en tiens à la critique de la politique juive, de l’idéologie juive et de l’identité juive.
Judaïsme : Le judaïsme n’est qu’une l’une des nombreuses religions que pratique le peuple juif (il y a, en effet, Les juifs partisans de Jésus, les juifs partisans de Bouddha, les juifs pour Allah, etc., etc.)
Bien que le judaïsme comporte certains aspects et certains enseignements antimoraux, le seul et unique collectif recherchant la paix, au sein du peuple juif, est en réalité une secte religieuse orthodoxe : les Juifs de la Torah. Ce fait suffit à me rendre très prudent, lorsque je critique le judaïsme en tant que religion. Quand je m’occupe du judaïsme, j’ai tendance à m’en tenir à la critique des interprétations du racisme talmudique et à celle du pillage sioniste génocidaire de la Palestine.
Judaïté : Idéologie juive, les diverses interprétations de la signification du fait d’être juif par ceux qui se considèrent juifs. La judaïté est le noyau de l’identité juive, c’est sa notion dynamique. Difficile à caractériser. Tout en s’abstenant de critiquer les juifs (les gens) et le judaïsme (la religion), discourir sur la judaïté est un must, en particulier au vu des crimes commis par l’Etat juif au nom du peuple juif. Dès lors que l’Etat juif bombarde des civils au phosphore blanc, il est de notre devoir éthique de nous interroger : « Qui sont les juifs ? » « A quoi sert le judaïsme ? » « Qu’est-ce, au fond, que la judaïté ? »
Palestine / Israël : La Palestine est un pays / Israël est un Etat.
Palestiniens : Actuellement, ceux qui souffrent depuis le plus longtemps de violences et d’un terrorisme d’Etat coloniaux et racistes. Les Palestiniens sont les seuls habitants indigènes authentiques de la Palestine. 4 300 000 réfugiés palestiniens sont dispersés dans l’ensemble du Moyen-Orient. Il y a des Palestiniens qui ont réussi à s’accrocher à leur terre, mais auxquels sont déniés des droits civiques égaux, d’autres vivent sous occupation militaire. La cause palestinienne est essentiellement la demande éthiquement fondée, formulée par le peuple palestinien, de retourner sur ses propres terres. La terre qui leur appartient légitimement, à eux, et à eux seuls. La cause palestinienne est l’exigence que soit démantelé l’Etat juif et que le remplace un Etat de tous ses Citoyens.
Sionisme : Le sionisme est l’interprétation nationaliste coloniale pratique de l’idéologie juive. Il affirme que les juifs ont légitimement droit à un foyer national à Sion (la Palestine), au détriment du peuple palestinien. Le sionisme est une philosophie colonialiste raciste, qui recourt à des tactiques génocidaires. C’est un précepte d’inspiration biblique. Bien que le sionisme ait tenu à se faire passer, à ses débuts, pour un mouvement laïc, il a dès son origine fait de la Bible un registre du cadastre.
Israël : L’Etat juif est un concept politique raciste. C’est un endroit où la suprématie juive est célébrée de manière institutionnelle. Israël est un endroit où 94% de la population soutient le déversement de phosphore enflammé sur des civils innocents. Israël est le lieu où les juifs peuvent déverser leur vengeance sur les Goyim.
Résistance palestinienne : Exercice du droit moral à résister à un envahisseur, à un épurateur ethnique et à des racistes.
Bombe démographique : Israël possède toutes sortes de bombes : des bombes au kérosène, des bombes atomiques, des bombes WMD, etc. Les Palestiniens, eux, n’en ont que d’une seule sorte : la bombe démographique. Les Palestiniens sont la population majoritaire entre la Méditerranée et le Jourdain. Ce fait, en lui-même, définit la finitude du Concept d’Etat juif en Palestine.
Sionisme vs Judaïté : Il est difficile – et peut-être même impossible, de déterminer où finit le sionisme et où commence la judaïté. Le sionisme et la judaïté forment un continuum. Apparemment, c’est le sionisme qui est devenu l’identifiant symbolique du juif contemporain. Chaque juif, tout juif, est identifié par lui-même et par les autres en référence à l’aune sioniste (« sioniste », « antisioniste », « oublieux du sionisme », « aime le sionisme mais a horreur d’Israël », « aime Israël mais abhorre les falafel », etc.).
Judaïsme laïc et fondamentalisme juif laïc : le laïcisme, la sécularité, est depuis deux siècles un précepte très populaire chez les juifs. La forme juive de laïcité est très semblable au judaïsme rabbinique. Fondamentalement monothéiste, il croit en une seule vérité : « Dieu est mort, jusqu’à plus ample informé ». C’est une idéologie suprématiste, extrêmement intolérante envers tous les non-juifs, de manière générale, mais en particulier à l’encontre des musulmans. Le judaïsme laïciste fondamentaliste va jusqu’à promouvoir des guerres pour l’esprit éclairé, le libéralisme, la démocratie, et même au nom des victimes à venir.
Syndrome du Stress Pré-Traumatique : c’est le genre d’état mental qui amène 94% de la population israélienne à soutenir des raids aériens visant des civils. Dans les cas de Syndrome de Stress Pré-Traumatique (SSPT), le stress est produit par un événement phantasmatique, par un épisode imaginaire situé dans le futur ; un événement qui n’a jamais eu lieu. Dans le SSPT, une illusion préempte la réalité et la condition dans laquelle le phantasme de terreur est en train de devenir lui-même une réalité grave. Poussé à l’extrême, un projet de guerre totale contre le reste du monde n’est même pas une réaction que l’on puisse écarter. A la différence de la paranoïa, où le malade est sujet de ses propres symptômes, dans le SSPT, le malade célèbre, de fait, ses symptômes, le rôle échouant à leur entourage étant celui de l’auditoire, voire même des victimes. Les malades de SSPT, dans les lobbies de la presse et plus généralement des médias, soutiennent un conflit global. Une fois au pouvoir, ils se contentent de répandre la mort autour d’eux. Ils s’arrangent pour voir, en presque toute chose, une menace. Le malade de SSPT exhortera, par exemple, à vitrifier l’Iran, et il défendra l’offensive militaire de « Tsahal » à Gaza au prétexte de ses propres peurs existentielles. Le malade de SSPT est très prévisible ; pour une raison ou pour une autre, on le trouve toujours compromis jusqu’au cou dans quelque cause immorale.
Jihâd : Combat pour s’améliorer soi-même et améliorer la société. Le jihâd est une tentative de parvenir à une harmonie entre soi-même et le monde. Il sert à combler un vide, entre l’amour de soi-même, le moi aimant et l’amour envers les autres. Le jihad est à la fois l’exact contraire et la réponse à l’ « élection ».
Holocauste : Chapitre totalement dévastateur du passé juif récent. Il serait difficile d’imaginer la création de l’Etat juif sans l’effet produit par l’holocauste. Pourtant, il est impossible de dénier le fait que ce sont les Palestiniens qui, finalement, ont payé le prix suprême pour des crimes commis à l’encontre des juifs par d’autres peuples que le peuple palestinien (les Européens). Partant, il semble logique d’arguer du fait que, si les Européens se sentent coupables à propos de l’Holocauste, ils doivent apporter tous leurs soins à ses victimes finales : les Palestiniens. Il faut mentionner qu’en raison de certaines lois restreignant l’examen de l’holocauste d’une manière académique ouverte, l’holocauste n’est plus traité, désormais, comme un chapitre historique. Il est considéré, bien plutôt, par de nombreux spécialistes, comme un narratif religieux (à savoir, la Religion de l’Holocauste). Ceux qui n’observent pas cette religion, ou n’en respectent pas les interdits, sont impitoyablement poursuivis, exclus et emprisonnés. L’échec à maintenir l’holocauste en tant que chapitre historique vivant a transformé l’Histoire juive en une boîte de Pandore scellée par des interdits, des restrictions légales et différentes formes de menace. Dans un « monde libre » idéal, nous devrions pouvoir examiner l’holocauste, le considérer comme un chapitre de l’Histoire et en retirer certaines leçons. Cela signifierait, aussi, que l’on pourrait en interroger la signification. Dans un monde (libre) idéal, nous pourrions, tout aussi bien, être fondés à nous demander comment il se fait que, encore et toujours, les juifs finissent par se faire mépriser et détester par leurs voisins ? Dans un monde (libre) idéal, les juifs pourraient avoir une opportunité d’apprendre quelque chose, de tirer une leçon de leurs erreurs passées. Par les temps qui courent, si nous tenons à rester libres, nous avons intérêt à ne surtout pas interroger le passé…
Signification de l’Holocauste : L’Holocauste prodigue aux juifs et aux autres deux leçons évidentes. L’une, universelle et quasi simpliste, dit : « NON au racisme ! » Comme l’ont prédit certains intellectuels juifs après la guerre, les juifs étaient censés être à la tête du combat contre le racisme. Apparemment, cela ne fut pas le cas. Non seulement cela ne s’est pas produit, mais l’Etat juif est devenu la forme suprême de la praxis raciste. Trois ans (seulement) après la libération d’Auschwitz, le tout jeune Etat juif procéda au nettoyage ethnique brutal de la grande majorité des indigènes palestiniens. Le temps passant, l’Etat juif ne cherche même plus à dissimuler son projet raciste d’Etat réservé aux seuls juifs.
La deuxième leçon que l’on peut retirer de l’holocauste est beaucoup moins abstraite ; elle est, de fait, extrêmement pragmatique. Elle suggère aux juifs « d’être conscients de leurs agissements ». Elle suggère aux juifs d’ « agir de manière éthique, ou tout au moins de faire semblant d’agir ainsi. » Apparemment, cette leçon est totalement ignorée. Dans l’Etat juif, de jeunes soldats de « Tsahal » portent des T-shirts décorés de femmes palestiniennes enceintes prises dans le collimateur d’un flingot, avec cette légende ahurissante : « 1 shot 2 kills » (« d’une pierre, deux coups »). Dans l’Etat juif, des civils ont été vus en train de pique-niquer tout en contemplant le spectacle de leur armée balançant des armes non-conventionnelles sur leurs voisins palestiniens. La réalité israélienne et le puissant lobbying juif dans le monde entier donnent le spectacle d’une démission totale en matière de jugement éthique ou de conduite morale. Qu’il s’agisse des pratiques génocidaires à l’encontre du peuple palestinien, ou du lobbying fomentant de plus en plus de conflits d’ampleur mondiale. La signification de l’holocauste eût-elle été intégrée, ces différentes manifestations d’un comportement aussi outrancièrement inhumain auraient été prises en compte, et contrées.
Toutefois, même sous l’empire de l’interdiction qui nous est faite de revisiter notre histoire, nous avons sans doute encore le droit de réfléchir à la brutalité des nazis envers les juifs à la lumière des crimes perpétrés par l’Etat juif en Palestine. Apparemment, aucune législation ne nous interdit de le faire. Pour l’instant…
Hamas : Parti politique élu en 2006 par le peuple palestinien à Gaza et en Cisjordanie . Depuis lors, Israël a cessé les paiements (de taxes) dus à Gaza, causant l’effondrement de l’économie palestinienne. Israël a maintenu un blocus hermétique contre Gaza durant des mois, affamant la population civile. Et pourtant, le Hamas a démontré, une fois de plus, que le peuple palestinien est un peuple résilient. En dépit des tactiques génocidaires d’Israël, en dépit de la prise pour cibles, par « Tsahal », d’enfants, de femmes et de vieillards, la popularité du Hamas s’accroît de jour en jour, tout particulièrement depuis le dernier conflit en date à Gaza. Il est désormais évident qu’Israël n’a pas les moyens de combattre la résistance islamique. Autrement dit : les jours d’Israël sont comptés.
Vigiles, « Gatekeepers » : Depuis des années, le discours de la solidarité avec les Palestiniens est explosé par des gens qui prétendent savoir ce qui est juste et ce qui est faux, ce qui est bon et ce qui est mauvais. Ils ont même prétendu savoir ce qui devait être débattu et quel sujet devait être laissé de côté. Au début, ces « Gardiens du portail » ont tenté de recruter le mouvement de solidarité avec les Palestiniens pour lutter contre l’antisémitisme. Autre exercice bizarre, de leur part : se servir du peuple palestinien en guise de cochons d’Inde dans un exercice de socialisme dogmatique appliqué.
En raison du succès croissant de la résistance palestinienne et islamique, le pouvoir des Gardiens du Portail se réduit aujourd’hui à queue de chique. Bien que des agents Gardiens du Portail, têtus comme des mules, insistent à vouloir exercer leur pouvoir (imaginaire), leur influence se réduit en tout et pour tout à quelques cellules isolées, essentiellement juives.
Antisémites : Au bon vieux temps, les antisémites étaient des gens qui n’aimaient pas les juifs. De nos jours, les antisémites sont ceux que les juifs n’aiment pas. Vu le divorce croissant entre l’Etat juif et ses lobbies, d’un côté, et le reste de l’humanité, de l’autre, nous avons de bonnes raisons de penser que très bientôt la totalité de l’humanité sera dénoncée pour antisémitisme par l’un ou l’autre des lobbies juifs.
Antisémitisme : Vocable ambigu. Bien que faisant dans une large mesure référence à des sentiments antijuifs, il donne l’impression que ces sentiments seraient motivés, ou orientés par des considérations raciales. Il faut insister sur ce fait : les juifs ne sont pas une race, ils ne constituent nul continuum racial. Par conséquent, personne ne hait les juifs en raison de leur race ou de leur identité ethnique (puisque c’est impossible).
En ayant à l’esprit les crimes israéliens et le lobbying juif dans le monde entier, le sentiment antijuif doit être compris comme une réaction politique, idéologique et éthique. C’est une réponse à un Etat criminel et au soutien institutionnel dont il jouit auprès de la juiverie mondiale. Bien que le ressentiment envers le sionisme, Israël et le lobbying juif soit tout-à-fait rationnel, l’incapacité à faire le distinguo entre les « juifs » et le sionisme est, de fait, très problématique et dangereux, surtout si l’on prend en considération le fait que de nombreux juifs n’ont strictement rien à voir avec le crime sioniste. Toutefois, en raison du soutien institutionnel juif quasi unanime à Israël, il est très difficile de déterminer où termine ce qui est « juif » et où commence ce qui relève du sionisme. En réalité, il n’existe aucune ligne de démarcation ou de point de transition d’une telle nature. Le résultat est évident : les juifs sont collectivement impliqués dans les crimes perpétrés par leur projet national. Une solution évidente, pour les juifs, consiste à s’opposer au sionisme en tant qu’individus, l’autre consistant à s’opposer au sionisme au nom de la Torah. Il est aussi possible, pour un juif, de se départir de l’idéologue tribal qu’il a en lui.
Narcissisme : Croyance selon laquelle toute chose concernant soi-même est catégoriquement et fondamentalement bonne, morale et unique. C’est l’interprétation séculière de l’élection.
Haine de soi : Croyance selon laquelle toute chose concernant soi-même est catégoriquement et fondamentalement erronée, immorale et triviale. Cette disposition d’esprit peut aussi constituer un point de départ vers une quête spirituelle éthique.
Consommé de poulet : Le consommé de poulet est ce qui reste, de l’identité juive, une fois que vous l’avez débarrassée du judaïsme, du racisme, du chauvinisme, du phosphore blanc, de la suprématie, des bombes à fragmentation, du sionisme, d’Israël, de l’intolérance, du réacteur nucléaire de Dimona, du cosmopolitisme, de la tendance génocidaire, etc.
Un juif peut toujours faire retour au consommé de poulet, cet identificateur symbolique iconique de l’affiliation culturelle juive. Toujours plus que bienvenu sera tout juif qui nous dira : « Je ne suis pas religieux, je ne suis pas non plus sioniste, je ne suis pas banquier, je ne m’appelle pas Madoff. Je ne suis pas un « Ami travailliste d’Israël », ni un Lord, ni je ne ressemble à une caisse enregistreuse. Je suis juste un petit juif innocent, parce que ma maman avait l’habitude de me donner du consommé de poulet quand je me sentais patraque. »
Regardons les choses en face, une bonne fois pour toutes : le bouillon de poulet, ça n’est pas si dangereux que ça (à moins que vous ne soyez un poulet…).
Ma grand-mère m’a appris que c’était très bon à la santé.
C’est vrai. J’ai essayé, une fois. C’était durant l’hiver 1978. J’avais la grippe.
Cela m’a requinqué. Je me sens bien mieux, aujourd’hui.
[* D’après le Petit Larousse, ndt.]
Source : Palestine Think Tank
Traduction : Marcel Charbonnier
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Gilad Atzmon
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