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Palestine - 8 février 2009
Par Mel Frykberg
Malgré les intenses efforts déployés par Israël, la communauté internationale et un certain nombre de dirigeants arabes pour affaiblir et détruire le Hamas par des actions économiques, punitives et militaires, l'organisation islamique continue d’être une force avec laquelle il faut compter.
Le Hamas a remporté les élections démocratiques libres et justes en Janvier 2006.
Photo : Manifestation du Hamas à Gaza le 14 décembre dernier
Les États-Unis avaient fait pression pour obtenir ces élections, qui ont été surveillées par des observateurs internationaux, dont l’ex-président américain Jimmy Carter, et Israël avait autorisé leur tenue.
Le Hamas a depuis lors été dominant, même s’il n’a réellement pris le contrôle qu’en Juin 2007, soit plus d'un an après sa victoire électorale. La bande de Gaza, que le groupe de résistance contrôle, a été durement éprouvée pendant l'attaque militaire israélienne, baptisée Opération Plomb Durci, qui a duré de 22 jours,.
Le territoire côtier a également été paralysé au niveau économique par près de deux ans d'un blocus israélien qui a fermé hermétiquement Gaza et l’a coupée du reste du monde, en empêchant toutes les importations sauf un mince acheminement de marchandises et d’aide humanitaire.
Israël, aurait soi-disant effectué son opération militaire par arrêter les tirs de roquettes palestiniennes sur des villes israéliennes proches de la bande de Gaza.
Toutefois, les tirs de roquettes sur Israël avaient pratiquement cessé pendant les cinq mois de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas qui avaient précédé une opération militaire israélienne transfrontalière dans la bande de Gaza le 4 novembre. Cette opération avait provoqué un déluge de roquettes sur Israël en représailles.
Préalablement à l'opération Plomb Durci, une délégation de parlementaires britanniques avaient rencontré les dirigeants du Hamas à Gaza. Les parlementaires ont dit que le Hamas était prêt à accepter l’existence d’Israël dans les frontières internationalement reconnues de 1967, à condition que l'Etat juif légitime les droits des Palestiniens au retour.
Malgré l'ampleur des morts et des destructions causée par l'opération Plomb Durci qui a tué plus de 1300 Palestiniens, la plupart étant des civils, des roquettes continuent d'être tirées sur Israël, en dépit des réactions disproportionnées de Forces d’Occupation Israéliennes (FOI).
Suite au récent cessez-le-feu, la majorité des dirigeants du Hamas sont sortis indemnes des bunkers souterrains. Le creusement des tunnels de contrebande pour les besoins quotidiens ainsi que pour des armes a repris.
En outre, il existe également des signes croissants que les Européens, certains Israéliens et d’anciens opposants arabes se soient résignés à inclure le Hamas dans toute équation politique pour s’attaquer à une résolution du conflit.
La semaine dernière, après plusieurs jours d'intenses pressions diplomatiques, le gouvernement israélien a réussi à empêcher une initiative française visant à faire fléchir la position de l'Etat juif au sujet du Hamas.
Suite à une réunion des ministres européens des Affaires étrangères à Bruxelles, la France a tenté de modifier une déclaration pré-écrite publiée par les ministres concernant le cessez-le-feu entre le Hamas et Israël.
Paris souhaitait que la déclaration dise que l'Union Européenne serait disposée à engager des pourparlers avec un futur gouvernement d'unité palestinien qui inclurait le Hamas tandis qu'il accepterait de respecter les principes du processus de paix israélo-palestinien.
En outre, la délégation française à Bruxelles avait proposé l'ouverture immédiate des passages frontaliers avec la bande de Gaza sans conditions. Un précédent accord conclu entre Israël et l'Autorité palestinienne (AP) en 2005, stipule que l'Autorité Palestinienne devait contrôler les passages.
Toutefois, suite à une intervention d'Israël, la République tchèque – l’actuel détenteur de la présidence de l'UE - l'Allemagne, l'Italie et les Pays-Bas ont écarté l'initiative française de l'ordre du jour.
Israël a considéré l’initiative de la France comme étant une tentative destinée à assouplir les positions du Quartet pour la paix au Moyen-Orient - les Nations Unies, les États-Unis, la Russie et l'Union Européenne - pour une reconnaissance du Hamas au niveau international.
Un haut responsable israélien a déclaré que, depuis la fin de l'opération de Gaza, son pays était préoccupé par un changement éventuel dans le soutien européen pour le boycott du gouvernement Hamas dans la bande de Gaza.
George Mitchell, l’envoyé spécial au Moyen-Orient du président américain, Barack Obama, a rencontré récemment à Paris le ministre français des Affaires Etrangères, Bernard Kouchner.
Pendant la réunion, ils ont abordé le cessez-le-feu à Gaza et Kouchner a souligné la nécessité d'un dialogue inter-palestinien et de l’ouverture des passages frontaliers de la bande de Gaza.
Kouchner a, à nouveau, suggéré que la France était ouverte à l'idée d'un gouvernement d'unité si le Hamas adoucissait sa position.
Pendant ce temps, le ministre irlandais des Affaires étrangères Michael Martin, a déclaré lundi à Damas qu’un certain type d'engagement avec le Hamas pourrait figurer à l'avenir dans la politique de l'Union Européenne.
L’ancien ennemi et rival amer du Hamas, le président de l'Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas, qui contrôle la Cisjordanie , a également abordé la question lundi avec le président français Nicolas Sarkozy à Paris.
Abbas a aussi appelé à un gouvernement d’unité palestinien et a déclaré que l'inclusion du Hamas était indispensable à condition qu’il reconnaisse son autorité suprême.
Lundi, Sarkozy a également rencontré le Premier ministre du Qatar, le Cheikh Hamad bin Jassem Al-Thani, dont le pays du Golfe Persique est apparu comme un médiateur régional depuis qu’il a aidé à résoudre la crise politique au Liban l'année dernière. Al-Thani, a insisté sur le fait que le Hamas ne soit pas écarté des efforts de paix.
"Nous devons travailler pour obtenir un gouvernement d'unité nationale entre les Palestiniens. Il ne faut pas que les efforts visent à supprimer ou à écarter l'une des parties palestiniennes présentes sur le terrain», a déclaré Al-Thani aux journalistes.
Le chroniqueur et analyste israélien, Akiva Eldar, a souligné dans le quotidien israélien Ha'aretz que le refus continu de la réalité du Hamas comme entité politique légitime manquait de perspicacité.
Depuis 20 ans, Israël a essayé de détruire le mouvement en utilisant à tour de rôle la carotte et le bâton. La seule différence entre le chef du parti au pouvoir Kadima et ministre des Affaires Etrangères, Tzipi Livni, et le leader du Likoud, le parti d’Extrême-Droite, Benyamin Netanyahu, c’est la taille du bâton à utiliser, a affirmé Eldar.
"C'est précisément parce que de nombreux enfants ont été tués dans la bande de Gaza, que l’opération Plomb Durci a assuré une place d'honneur dans l'esprit de la lutte du David palestinien, armé de Qassams primitives, et le Goliath israélien, avec ses F-16», a déclaré Eldar.
«Quand ils entendent les fières déclarations des dirigeants israéliens sur la restauration de la dissuasion, les responsables du Hamas doivent certainement être pliés de rire et pas seulement en raison des roquettes qui continuent de tomber sur les habitants d'Ashkelon.
"La menace d'un peu plus de bombes sur Gaza les décourage comme la peine de mort dissuade un kamikaze de porter une attaque», a déclaré Eldar.
Seul un cessez-le-feu à long terme, accompagné d’un véritable contexte diplomatique, peut faire capoter le soutien populaire au Hamas et le ramener à ses proportions naturelles.
Source : http://ipsnews.net/
Traduction : MG pour ISM
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