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Palestine -

Le harcèlement comme devoir militaire

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Article paru dans Ha’aretz le 20 octobre 2004

Dans le peu de place que les médias consacrent à l’occupation, la confiscation des cartes d’identité ne rivalisent pas avec les meurtres d’enfants, l’entrave aux récoltes d’olives et la démolition des maisons.
Mais la confiscation de ces documents, comme les heures d’attente aux checkpoints sous prétexte de "vérifications sécuritaires" font partie des mesures de harcèlement les plus courantes qui définissent le plus souvent rapports des israéliens aux palestiniens – arbitraire, malveillance, négligence, arrogance, brutalité.

Chaque jour les soldats confisquent leurs cartes d’identités aux palestiniens de Cisjordanie quand bien même la loi l’interdit – y compris les consignes militaires, sauf raisons particulières

C’est comme un concentré massif de violation des consignes militaires. Tous les jours des soldats confisquent leurs cartes d’identité aux palestiniens de Cisjordanie quand bien même la loi l’interdit – y compris les consignes militaires, sauf raisons particulières.

Dans le meilleur des cas les gens sont retenus pendant cinq, six ou sept heures, bien plus que les précautions sécuritaires raisonnables ne l’exigent – puis à la fin de la journée on leur rend leurs cartes.

Dans le pire des cas, les cartes d’identité se perdent dans la confusion des alternances d’équipes de soldats. Souvent, les soldats disent aux gens « revenez demain » à un endroit où on leur rendra leur carte, le bureau de coordination du district, un autre check point. Les Cisjordanie ns y sont le lendemain et sont accueillis par des haussements d’épaule indifférents.

Dans le peu de place que les médias consacrent à l’occupation, la confiscation des cartes d’identité ne rivalisent pas avec les meurtres d’enfants, l’entrave aux récoltes d’olives et la démolition des maisons.
Mais la confiscation de ces documents, comme les heures d’attente aux checkpoints sous prétexte de "vérifications sécuritaires" font partie des mesures de harcèlement les plus courantes qui définissent le plus souvent rapports des israéliens aux palestiniens – arbitraire, malveillance, négligence, arrogance, brutalité.


Et ce ne sont pas seulement les cartes d’identité que confisquent les soldats - ils s’emparent constamment et de plus en plus souvent des voitures.


En août, l’armée a mis au point un système licite qui autorise les soldats à confisquer les voitures qui passent les checkpoints par des routes interdites en traversant les plantations, les vallées et les vergers.

Le major général Moshe Kaplinski du commandement Central a signé un ordre qui doit être compris comme le simple blanchiment d’une pratique dont les responsables démentent l’existence.
Mais on peut considérer que c’est une manière de limiter les libertés que prennent les soldats quand ils veulent simplement montrer qui est le patron.
Les soldats des checkpoints "assiégeant" Naplouse, Houwara et Beit Iba – ont violé les ordres au moins deux fois la semaine dernière, en confisquant des taxis au checkpoint et non sur les routes interdites aux Palestiniens.


A de nombreux checkpoints il y a des lignes que seuls les piétons ont le droit de franchir, jusqu’à l’endroit où ils sont contrôlés. En effet, quand beaucoup de chauffeurs se font concurrence pour chaque passager, ils franchissent cette ligne, d’un mètre, un mètre et demi peut-être.

Les soldats d’Hawara non contents d’avoir retenu des chauffeurs plus de six heures, ont ordonné la confiscation de leurs taxis pour huit jours.

Les femmes de MachsomWatch qui ont passé un tas de coups de fils aux officiers de l’IDF se sont entendu répondre, comme un refrain :
« Evidemment c’est une punition disproportionnée ». Ce qui n’a aidé personne. A Beit Iba, dimanche dernier, les appels téléphoniques des femmes de MachsomWatch à l’armée ont évité à des chauffeurs une punition identique


Comme à Huwwara, le porte-parole du bureau de l’IDF a servi au Ha’aretz la version officielle, selon laquelle la confiscation était « concordante avec la loi telle qu’elle est revue ».

En d’autres termes, les ordres de Kaplinski enjoignent aux soldats de punir les gens et leurs familles en leur supprimant leur gagne-pain pendant une semaine au prétexte que les taxis ont dépassé une ligne d’un mètre ou un mètre et demi.


C’est une vision claire de ce qui et à l’œuvre ici. Les commandants supérieurs justifient leurs instructions comme s’ils respectaient les gens et la loi, en établissant des règlement arrangés en règlements avisés.
C’est ce qu’ils avanceront devant le bureau du commissaire général du gouvernement, si quelqu’un s’en préoccupe, ou devant un tribunal international, le jour venu.
Par exemple, une source militaire a assuré au Ha’aretz que les règlements interdisant la confiscation des cartes d’identité allaient être « rafraîchis ».



Mais les soldats sur le terrain sont trop jeunes pour être hypocrites et se croire supérieurs. Ils savent que les centaines d’appels du centre de Protection des Personnes à propos des documents confisqués ne les menacent pas.

Ils comprennent, sans ordre, qu’inoculer quotidiennement la peur du harcèlement et des complications que sont les pertes de temps, de gagne pain et d’argent, à des dizaines de milliers palestiniens est une arme aussi efficace que le fusil qu’ils portent.

Ils savent que les « petits » harcèlements quotidiens font partie intégrante de leur devoir. Que ce devoir est de renforcer la domination d’une nation par une autre.
C.S.

Source : http://fromoccupiedpalestine.org

Traduction : CS pour ISM-France

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