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Palestine - 28 juin 2007
Par Tony Karon
Président Bush a en tête un nouveau rôle pour Tony Blair. Non, non, pas, comme on le rapporte partout, celui d' "envoyé de la paix au Moyen Orient". Mon Dieu non, les USA n'en ont pas besoin, parce que ça voudrait forcément dire mettre la pression sur Israël.
Le nouveau boulot de Blair, en fait, sera celui de tuteur de l'Autorité Palestinienne, pour l'aider à "développer des institutions efficaces".
Il va avoir le job, semble-t-il, parce que, comme le New York Times se hasarde allègrement à l'écrire, il "donnera à son boulot une stature plus importante, et lui apportera une crédibilité – en particulier auprès du monde arabe – qu'un Américain ne serait pas en mesure d'égaler." (Ouh, c'est vrai, parce que contrairement à Blair, un Américain pourrait être vu comme étant d'une manière ou d'une autre impliqué dans les mésaventures de l'Administration Bush au Moyen-Orient…).
L'empressement de Blair à accepter le job indique clairement qu'il n'a rien perdu de son sens de l'humour. Parce qu'il y a deux éléments de l'histoire qui montrent que ce n'est en aucune façon une décision sérieuse pour trouver une solution au conflit israélo-palestinien :
. Le premier est que le titulaire précédent du poste, l'ancien directeur de la Banque Mondiale Jim Wolfensohn, a démissionné précisément parce qu'il a reconnu qu'il n'y avait aucune possibilité pour les Palestiniens de bâtir des institutions efficaces tant qu'ils sont sous occupation, en particulier après que les USA aient décidé de sabrer toute l'aide financière après les élections du Hamas. Wolfensohn a dit très clairement que sa tâche était devenue impossible une fois qu'on lui eût interdit d'avoir tout contact avec le Hamas.
Bien sûr, l'idée même que l'état des institutions palestiniennes est en quelque sorte le premier empêchement à tout progrès vers un accord de paix à deux Etats est une fiction propagée par Ariel Sharon et joyeusement gobée par l'Administration Bush – à tel point que Washington a maintenant fait une virage à 360°, en demandant à Mahmoud Abbas d'en faire encore plus que Yasser Arafat, au temps où le style de gouvernance de ce dernier était tenu pour principal empêchement à la paix.
Les Palestiniens ne peuvent pas bâtir d'institutions efficaces parce qu'ils sont sous occupation, et parce que l'Occident semble ne pas pouvoir supporter la démocratie palestinienne.
Ce qui nous amène à la seconde raison qui fait que la nomination de Blair est une blague : sa nouvelle adresse.
On rapporte que Blair s'installera à Jérusalem et à Ramallah, bien que les Israéliens et les USA aient clairement dit que son mandat ne consisterait pas à servir de médiateur entre eux, mais plutôt de superviseur de la gouvernance palestinienne. Mais si il devait intervenir sérieusement comme "mentor" d'un processus qui pourrait restaurer quelques espoirs d'avancées vers un accord de paix, il est bien évidemment que son bureau ne devrait être ni à Ramallah ni à Jérusalem, mais à Washington, D.C.
Source : Palestinian Pundit
Traduction : MR pour ISM
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Néolibéralisme
Tony Karon
28 juin 2007