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ISM France - Archives 2001-2021

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Israël -

Nouveau groupe de travail anti-boycott d'Israël : la campagne de représailles de Tzipi Livni

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Le 8 juin, la Ministre israélienne des Affaires Etrangères Tzipi Livni a annoncé que le gouvernement israélien allait créer un "groupe de travail" pour combattre le boycott universitaire. Ils n'en sont pas à leur première tentative. Il y a un ou deux ans, Jérusalem avait chargé Benjamin Netanyahu de plaider contre le boycott. Il semble que l'effort n'ait rien donné.

Nouveau groupe de travail anti-boycott d'Israël : la campagne de représailles de Tzipi Livni

Aujourd'hui, avec un grand pas en direction du boycott fait par le syndicat universitaire britannique, et une quantité d'autres syndicats et organismes en Grande Bretagne qui envisagent d'adhérer au boycott, le gouvernement israélien entreprend une nouvelle tentative.

Le groupe de travail, qui est dépeint comme une initiative "de relations publiques", sera dirigé par le Directeur Général Vice Ministre des Affaires Etrangères pour l'Europe, Rafi Barak, et comprendra, parmi ses membres, des gens du Ministère des Affaires Etrangères et du Ministère de l'Education. Il y aura également des représentants de l'Histadrut (qui tenteront de faire le lien avec les syndicats étrangers) et des présidents d'universités et collèges israéliens.

La Ministre des Affaires Etrangères Livni est citée dans le Haaretz du 8 juin 2007 : "Nous ne pouvons pas nous permettre de ne rien faire. Nous avons l'obligation d'empêcher l'extension de ce processus."

Ensuite, elle commence à expliquer pourquoi. Les raisons qu'elle donne nous font penser qu’elle n'a pas de réelle idée sur les raisons pour lesquelles son gouvernement et sa nation font face à un mouvement grandissant de boycott. Et ses raisons rappellent à l'auteur de ces lignes l'explication infâme du Président Bush : "Ils détestent nos valeurs", pour expliquer ce que le gouvernement US imaginait des raisons qui avaient provoqué l'attaque du 11 Septembre.

En tous cas, faisons une liste des raisons de Livni et de leurs trop évidents défauts.

1. « Nous avons affaire à l'hypocrisie et à la haine, qui ne doivent pas être autorisées à émerger…"

a) Mme Livni n'explique pas la soi-disant hypocrisie des boycotteurs. Cependant, il est facile de donner un exemple de l'hypocrisie de l'establishment israélien lorsqu'il s'agit du boycott universitaire. Ils pleurent amèrement sur la violation de la liberté universitaire israélienne en même temps qu'ils suppriment systématiquement la liberté universitaire palestinienne, élément d'une campagne de destruction de la société palestinienne et de sa culture dans son ensemble.

b) Et où est la haine qui, selon Mme Livni, alimente le boycott ? En réalité, il n'y a pas beaucoup de preuve d'une haine ouverte. Il y a plutôt beaucoup de preuves d'un engagement passionné pour la justice. Il y a le fait que quelques-uns des organisateurs et des soutiens au boycott sont eux-mêmes juifs et engagés dans cet effort non seulement au nom de la justice pour le peuple palestinien (une cause qui vaut la peine par elle-même) mais par désir de stopper l'apparente évolution d'Israël vers un Etat juif fasciste. En d'autres termes, obtenir justice pour les Palestiniens peut avoir la valeur ajoutée de protéger Mme Livni et son équipe d'eux-mêmes. Je n'appellerai pas ça de la haine.


2. "Nous devons lancer un mouvement qui rendra le boycott illégitime aux yeux du monde."a)

Et comment l'équipe de relations publiques de Mme Livni envisage-t-elle de faire ça ? Depuis 40 ans, les sionistes monopolisent le message sur le conflit israélo-arabe et israélo-palestinien. C'est parce qu'ils ont finalement perdu ce monopole, et que le sort des Palestiniens entre les mains des sionistes n'ait plus caché, que le boycott universitaire et les autres prennent maintenant de la force.
Alors, se contenter de proclamer le même message que les 40 années passées ne marchera plus pour les Israéliens.

La vérité, c'est qu'ils n'ont pas de nouveau message à transmettre. Il n'y a rien que le groupe de travail peut dire qui ne peut être confronté à la vérité de leur conduite génocidaire. Dans un environnement où l'information est libre, le message israélien est condamné.

b) Alors, lorsque Mme Livni dit qu'elle a l'intention de rendre le boycott "illégitime aux yeux du monde", elle doit sous-entendre qu'elle et son groupe de travail essaieront de réimposer le monopole passé en utilisant l'argent, les réseaux et toutes sortes de chantage. Ces tactiques seront dirigées vers les médias occidentaux qui s'auto-censurent déjà largement en faveur d'Israël.

Ici aussi, la Ministre des Affaires Etrangères se trompe. Ce qui se passe aujourd'hui, reflété dans la force grandissante du mouvement de boycott, est un phénomène qui vient de la base populaire, qui ne fait, et n'a jamais fait, aucune confiance aux mass médias déformés et trompeurs. Ce phénomène existe en dépit des distorsions de ces médias. C'est pour cette raison que ces médias ne pourront pas l'arrêter.

Alors les Israéliens n'ont nulle part où aller, en terme de message, sauf vers des médias qui ne peuvent plus faire ce qu'ils voudraient qu'ils fassent.


c) Bien entendu, le groupe de travail israélien fera ce qu'il pourra pour faire pression sur les directions des syndicats, des universités et des collèges pour qu'ils agissent comme ses agents et tentent de supprimer les efforts de boycott. Les sionistes ont une très grande pratique de tordre les bras des élites. Et cela peut en effet servir à retarder le mouvement, pour un temps. Mais cela ne pourra pas l'arrêter. Ils continueront de voler de nouvelles terres, de les coloniser en violation de la législation internationale, et, lentement et sûrement, de réduire la culture palestinienne en poussière. Et plus ils le feront, et plus ils renforceront leur statut de parias aux yeux de plus en plus de gens partout dans le monde.

C'est une connexion tragique dont Mme Livni semble ne pas avoir conscience.


3. Et enfin, arrive la menace. Mme Livni clame que "quiconque fera la promotion du boycott doit comprendre que cela aura un prix."

a) Et qu'est-ce que ça va être ? Va-t-elle nous faire subir la chasse maniaque du Professeur Dershowitz ? Va-t-elle nous menacer avec le doigt de Tony Blair ? Va-t-elle envoyer le Mossad pour nous assassiner ? Va-t-elle nous traiter comme les Palestiniens ? Que va-t-elle faire ?

b) Bon, une fois de plus, les Israéliens et leurs alliés sionistes locaux peuvent faire pression sur les administrations universitaires pour poursuivre quelques infortunés soutiens au boycott non titularisés. Ces administrateurs corrompus peuvent même menacer d'expulser quelques étudiants partisans.

D'un côté, cela perturbera les vies de gens qui ne sont coupables que d'être des soutiens actifs pour la justice pour les Palestiniens. Et c'est une faute pour laquelle ces administrateurs pourraient, finalement, devoir rendre des comptes, par des poursuites civiles si nécessaire.

D'un autre côté, cependant, une telle tactique se retournera inévitablement contre les sionistes, car elle créera des cas de martyrs qui seront utilisés pour convaincre de plus en plus de gens de la nature brutale des Israéliens et de leurs supporters.

Le mouvement de boycott, dans ses manifestations universitaires et autres, n'a pas le pouvoir d'intervenir dans les territoires occupés pour faire cesser les massacres d’Israël, les vols et le nettoyage ethnique. Il a seulement le pouvoir de montrer la réalité de la barbarie au reste du monde et d'insister pour que le plus de gens possible fuient Israël à cause de son comportement.

Faisons d'Israël un Etat paria, comme cela a déjà été fait, une fois, pour l'Afrique du Sud, son pays cousin en apartheid.

L'insensibilité aveugle de Mme Livni et ses faibles tentatives de "relations publiques" ne peuvent arrêter ce processus. Bien au contraire, son hypocrisie ne servira qu'à renforcer le boycott.

Source : Wa3ad

Traduction : MR pour ISM

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