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Palestine - 19 mars 2009
Par Hussam Kanafani
Au-delà du brouhaha qui entoure actuellement les points de divergence et d’accord au sein des commissions du dialogue national palestinien réunies au Caire, tous les participants conviennent que le principal enjeu se trouve entre les mains de la commission du gouvernement, à savoir sur la formation ou non d’un gouvernement d’union ou d’entente.
D’autant plus qu’un échec sur ce point invaliderait l’ensemble des autres questions (réconciliation, sécurité, élections, OLP).
S’ils divergent sur la dénomination du futur gouvernement (d’union, d’entente ou de technocrates), les participants sont en revanche unanimes pour le qualifier (hors réunion) de "gouvernement des 5 milliards" en référence au montant de 5,2 milliards de dollars d’engagements des Etats donateurs pour la reconstruction de Gaza et le soutien de l’Autorité palestinienne.
L argent est la principale préoccupation des participants aux réunions du Caire. Car, même si un accord unanime se dégageait sur le gouvernement, sa qualification, son président, sa composition, il suffirait d’une opposition des Occidentaux pour que le consensus palestinien soit réduit à néant. D’où les tournées respectives de Omar Suleiman [chef des RG égyptiens] et de Ahmad Abou el Ghaith [ministre des Affaires étrangères] en Europe et aux Etats Unis, les deux maitres de fait de la réconciliation palestinienne, tant que cette réconciliation se fait sur des considérations financières loin des motivations nationales de la cause palestinienne.
Sakhr Bsisso, dirigeant du Fatah, l’a d’ailleurs bien résumé : "Nous ne serons pas plus royalistes que le roi, si l’Europe et les Etats Unis et la communauté internationale sont convaincus par le programme du gouvernement, nous serons les premiers à le soutenir."
Les Etats Unis et l’Europe sont donc les rois et les maitres de la cause palestinienne telle que réduite, par l’ensemble des participants au dialogue du Caire, à l’aide financière pour la reconstruction. Tous, Fatah, Hamas, et les autres organisations, ont l’œil sur les 5 milliards.
Les refrains de réconciliation et d’union nationale ne sont que des slogans creux qui succèdent à une longue série de slogans trompeurs tous invariablement démasqués par le peuple palestinien.
Un bref rappel des trois derniers accords d "union nationale palestinienne", l’accord du Caire (mars 2005), l’entente nationale (septembre 2006), les accords de la Mecque (février 2007), montre bien qu’il en sort un par an.
Source : http://www.al-akhbar.com/
Traduction : NA
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Hussam Kanafani
19 mars 2009