Palestine - 5 août 2008

Un groupe parlementaire israélien va réfléchir à la question des réfugiés palestiniens

Par IRIN

Un groupe parlementaire israélien a été créé pour examiner des «solutions» au problème des réfugiés palestiniens, qui en est à sa 60e année.
"L'idée du groupe est de se pencher sur le problème des réfugiés d'un point de vue humanitaire, de ne pas se focaliser sur les raisons pour lesquelles il existe des réfugiés, mais de se pencher sur des solutions", a déclaré à IRIN un porte-parole du parlementaire, Amira Dotan, co-présidente du groupe.

L'UNWRA est le plus important distributeur d'aide à Gaza

Dotan, membre du parti au pouvoir, Kadima, a déclaré à IRIN: "Le groupe va tenter de mener un dialogue avec l'UNRWA [l'Agence des Nations Unies pour les Réfugiés Palestiniens] et non une tentative… pour imposer une solution».

L'UNRWA, avec ses 26000 employés, "s’occupe presque exclusivement de la communauté des réfugiés Palestiniens" (rapport de l’UNHCR : Etat des Réfugiés dans le Monde 2006, encadré 5.1), fournit une aide humanitaire aux environ 4,6 millions de réfugiés palestiniens, y compris à leurs descendants, de la guerre de 1948, installés au Liban, en Syrie, en Jordanie et dans les Territoires Palestiniens Occupés.

Toutefois, il est loin d'être évident que ce soit vraiment une tentative de parler à l'UNRWA et de voir comment la question des réfugiés pourrait être résolue avec humanité.

L'homme derrière l'initiative et l’autre co-président, Beni Alon, a une réponse bien plus radicale à la question des réfugiés, qui en Israël est connue sous le nom de "transfert" (c'est-à-dire la réinstallation forcée de la plupart des réfugiés palestiniens des Territoires Palestiniens Occupés vers des pays tiers): Les réfugiés déjà installés dans les Etats arabes, dont beaucoup vivent encore dans des camps délabrés, seraient "réinstallés" là où ils veulent, si le pays d’accueil les accepte.

Il y a plusieurs années, Alon, un ancien membre du cabinet, avait lancé ce qu'il avait appelé l’"Initiative Israélienne" dans laquelle il exposait son projet visant à réorganiser les données démographiques de plusieurs pays au Moyen-Orient.


Démantèlement de l’UNWRA?

L'Initiative fait référence à l'UNRWA comme un "facteur problématique" et suggère le démantèlement de l'agence et le transfert de son mandat humanitaire à l'Agence des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR), qui serait chargée de participer à la réinstallation des réfugiés et de leurs descendants.

Alon avait également poussé activement les gouvernements étrangers à cesser de soutenir financièrement l'UNRWA.


Dans un entretien téléphonique avec IRIN lors d’un voyage à l’étranger, Alon a réitéré sa position, en disant que le déplacement des réfugiés et la fermeture de l'UNRWA étaient la "solution humanitaire" au problème. Cependant, il a admis qu'il n'avait pas examiné toutes les questions juridiques concernant sa «solution».

Dans leur majorité, les réfugiés palestiniens continuent à exiger leur droit de revenir dans leurs villages d’avant 1948 dans ce qui est aujourd'hui Israël.

Christopher Gunness, un porte-parole de l'UNRWA, a déclaré que son organisation soutenait une solution politique au problème des réfugiés - développée en collaboration avec les réfugiés eux-mêmes.

En ce qui concerne l’affirmation d’Alon que l'UNWRA contriburait à perpétuer la question des réfugiés en continuant à enregistrer les enfants des personnes déplacées par les hostilités de 1948, Nick Van Praag, le directeur des relations extérieures de l’UNHCR à Genève, a déclaré que son agence avait donné également un statut "dérivé" aux descendants des réfugiés sans situation fixe dans un souci d'unité des familles.


Soutien officiel à l'UNRWA

Les porte-parole du bureau du Premier Ministre et du Ministère des Affaires étrangères ont eux-mêmes pris des distances avec la position d’Alon.

"L'UNWRA effectue une mission humanitaire que nous soutenons, même s'il y a des différences d'opinion», a déclaré Arye Mekel du Ministère des Affaires étrangères à IRIN.

Le gouvernement israélien est en train de mener des négociations avec l'Autorité Palestinienne (dirigée par le Président Mahmoud Abbas) dans le cadre du processus d'Annapolis, et la question des réfugiés fait également partie des discussions.

La position actuelle du gouvernement, dit un haut fonctionnaire, rejette le retour massif des réfugiés palestiniens à l'intérieur d'Israël, en disant que le futur Etat palestinien serait le refuge de tous les Palestiniens», comme Israël est devenu le lieu de refuge des Juifs".


Le rôle de l’UN-HCR

Le rapport de l’UN-HCR intitulé «État des réfugiés dans le monde 2006 - déplacements de populations dans le nouveau millénaire - Chapitre 5: Situation des réfugiés à long terme" - Recherche de solutions pratiques décrit le problème des réfugiés palestiniens comme «étant de loin le plus long et le plus grand de tous les problèmes des réfugiés dans le monde d'aujourd'hui ".

En ce qui concerne le mandat du HCR, il dit: «Le mandat du HCR ne s'étend pas à la majorité des réfugiés palestiniens en vertu du paragraphe 7 (c) du statut de l'organisation, qui exclut les personnes continuant à recevoir des aides d'autres organes ou organisations de protection de l'ONU."


Le rapport explique également les limites du mandat de l'UNRWA: «Parce que les réfugiés doivent être physiquement présents dans la zone d'opérations de l'UNRWA pour bénéficier de son aide, les réfugiés palestiniens apatrides vivant au-delà de cette zone ne reçoivent aucune aide de l'agence [UNWRA]. "

Le rôle du HCR est clairement exposée sur son site Internet: "L’agence des réfugiés ne s’occupe pas des réfugiés palestiniens en Israël et dans les États voisins, une tâche qui est assurée par l'Office de Secours et de Travaux des Nations Unies pour les Réfugiés palestiniens au Proche-Orient (UNRWA)».

Source : http://www.irinnews.org/

Traduction : MG pour ISM