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ISM France - Archives 2001-2021

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Gaza -

Une guerre civile en gestation

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Ces dernières semaines ont vu les pires combats entre les mouvements palestiniens rivaux du Fatah et du Hamas depuis son arrivée au pouvoir dans la bande de Gaza l'été dernier.
Le Hamas accuse la "faction traitre" au sein du Fatah - qui a collaboré avec les services de renseignements de l'armée américaine l'an dernier pour tenter de détruire le groupe de la résistance - d'être l'instigateur de la violence.

Une guerre civile en gestation


Un militant palestinien des Comités de résistance populaire se tient dans le nord de la bande de Gaza, août 2008. (Wissam Nassar / MaanImages)

"Les accusations du Hamas sont compréhensibles», dit Abdelaziz Shadi, un professeur de sciences politiques et coordonnateur du programme d'études israéliennes à l'Université du Caire. "Une instabilité dans la Bande de Gaza gouvernée par le Hamas serait dans l'intérêt du Fatah."

Au cours des 14 mois écoulés depuis que le Hamas a pris le contrôle de Gaza au Fatah dirigé par l'Autorité Palestinienne (AP) dans un coup d'état préventif, après avoir remporté les élections de 2006, l'animosité mutuelle s’est limitée en grande partie à une guerre des mots. Toutefois, au cours des dernières semaines, le différend entre les deux mouvements - qui dirigent aujourd’hui les gouvernements rivaux à Gaza et Ramallah – a dégénéré en un conflit ouvert.

Le 25 Juillet, une bombe a explosé sur une plage bondée dans la bande de Gaza, tuant cinq hauts responsables de la branche armée du Hamas et une fillette de 6 ans. Le Hamas, qui est actuellement engagé dans un cessez-le-feu fragile entre Israël et les factions de la résistance palestinienne, a accusé des éléments du Fatah d’avoir porté l'attaque.

Malgré les démentis officiels du Fatah, les forces de sécurité du Hamas à Gaza ont procédé à une vaste campagne d'arrestations de membres du Fatah suspectés d’être impliqués. Le Fatah a répliqué en Cisjordanie en arrêtant de nombreux militants affiliés au Hamas ainsi qu’un certain nombre de dirigeants de la société civile non associés aue groupe de la résistance.

Après que des groupes des droits de l'homme aient condamné les arrestations - dans les deux territoires - comme «étant motivés politiquement», la majorité des détenus des deux côtés ont été rapidement libérés.

Le Fatah est habituellement décrit par les médias occidentaux comme "modéré" parce qu'il soutient les négociations avec Israël, qui ont lieu régulièrement depuis le sommet d’Annapolis aux Etats-Unis en novembre dernier.

Le Hamas, quant à lui, souvent qualifié d’«extrémiste», maintient une politique de résistance armée à l'occupation israélienne, en notant que les négociations n’ont pas réussi jusqu'à présent à parvenir à un seul progrès méritant d'être mentionné.

La rivalité inter-palestinienne a pris un tournant radical le 2 août, lorsque des combats ont éclaté entre les forces de sécurité du Hamas et des membres éminents du clan Hilles dans le quartier al-Shejaeya de Gaza. Selon les responsables de la sécurité du Hamas, certains membres du clan pro-Fatah étaient soupçonnés d'être impliqués dans l’explosion du 25 Juillet.

Après des combats qui ont duré 48 heures, fait 11 morts et transformé en ruines une grande partie du quartier, les membres de la sécurité du Hamas auraient arrêté des dizaines de membres du clan Hilles pour les interroger. Dans un développement sans précédent, environ 180 membres du clan - fuyant les forces de sécurité du Hamas - ont cherché refuge en Israël.

"La situation est devenue tellement grave que les partisans du Fatah se sont enfui en Israël pour y rechercher une protection», a déclaré Shadi.

Suite à un appel lancé par le Président de l’Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas, les autorités israéliennes ont finalement fait entrer les hommes du Fatah - mais pas avant de les déshabiller devant les caméras de télévision.

"Israël humilié publiquement ses propres agents," a déclaré Magdi Hussein, un analyste politique et secrétaire général du Parti Travailliste égyptien interdit. Il a décrit l'épisode comme étant «la meilleure preuve qu’une coopération avec Israël ne peut que conduire qu’à la dégradation et à la perte."

Les membres du clan Hilles auraient ensuite été emmenés par Israël avant d'être autorisés à entrer en Cisjordanie dirigée par le Fatah.

D'après les analystes locaux, les affirmations du Hamas au sujet d’une complicité du Fatah dans les tentatives de déstabilisation de la bande de Gaza ne sont pas facilement réfutables.

"Les accusations du Hamas ne sont pas sans fondement", a déclaré Hussein. "Quand l’information sur l’explosion de la plage a été annoncée sur la télévision de l’Autorité Palestinienne à Ramallah, elle était accompagnée d’une musique triomphante et des hymnes patriotiques comme s'il s'agissait d'une victoire."

Sans mentionner le nom du Fatah, Hussein a poursuivi en accusant de l’explosion des "agents palestiniens d'Israël". Des agents, a t-il dit, "dont l’étroite coopération avec Israël a été prouvée par le fait qu’ils ont fini par s’y réfugier."

"L’incapacité d’Israël à éliminer le Hamas de Gaza - soit par la force des armes soit en le coupant du reste du monde – l’a incité à adopter des moyens indirects pour affaiblir le Hamas», a ajouté Hussein. "Maintenant, il utilise ses agents dans la bande de Gaza pour inciter la violence en interne."

Shadi, aussi, a reconnu que l’explosion de Gaza "aurait pu être le début d'une tentative de renversement du Hamas" dans la bande de Gaza, en notant que le territoire avait également été touché par plusieurs petites explosions au mois de Juillet. "Il y a des éléments qui souhaitent présenter le Hamas comme étant incapable de maintenir la sécurité", a t-il dit.

Ce ne serait pas la première tentative d’éliminer le Hamas dans la Bande de Gaza, par des éléments du Fatah

L’année dernière, Washington - frustré par la victoire du Hamas aux élections législatives de 2006 – avait fourni à des cadres du Fatah des armes et un soutien pour écarter les dirigeants du Hamas à Gaza. Le plan devait être coordonné conjointement par le lieutenant-général américain Keith Dayton et l’homme fort du Fatah, Mohammed Dahlan.

Cependant, le soi-disant "Plan de Dayton" a été avorté, lorsque le Hamas - après six jours de violents combats à la mi-Juin – a pris le contrôle de la bande de Gaza.
Depuis lors, le gouvernement du Hamas à Gaza a maintenu un niveau relativement élevé de stabilité dans l'ensemble du territoire malgré un embargo international qui a mené l'économie de la Bande de Gaza au bord de la ruine.

"En fin de compte, ce bain de sang inter-palestinien ne sert qu’Israël>, a déclaré M. Shadi. "Pendant ce temps, pour le Palestinien moyen, la situation humanitaire reste pire que jamais."

La semaine dernière, les responsables égyptiens ont renouvelé les appels au dialogue entre les factions en guerre, mais les observateurs restent sceptiques.

"Avec la récente escalade et les combats, il ne semble pas y avoir beaucoup de lumière au bout du tunnel concernant une réconciliation palestinienne, a déclaré M. Shadi.


Source : http://electronicintifada.net/

Traduction : MG pour ISM

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