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Palestine - 18 novembre 2005
Par Nizar Sakhnini
La proclamation de l'"Etat d'Israel" a été annoncée àTel Aviv le 14 mai 1948 à16h.
La ¨Proclamation ne spécifiait pas les frontières de l'"Etat d'Israel". Elle faisait référence "àla Terre d'Israel", le "lieu de naissance du peuple Juif" et "de la terre de leurs pères" dont la patrie avait été regagnée.
Cette omission intentionnelle délibérée des frontières reflétait leur intention d'expansion.
La proclamation de l'"Etat d'Israël" a été annoncée àTel Aviv le 14 mai 1948 à16h.
À 18h11,. (environ minuit àTel Aviv), la Maison Blanche annonçait : "Ce gouvernement a été informé qu'un Etat Juif a été proclamé en Palestine, et une reconnaissance a été demandée par son gouvernement temporaire. Les Etats-Unis reconnaissent le gouvernement temporaire comme l'Autorité de fait du nouvel Etat d'Israël." (Une reconnaissace De Jure est survenue en janvier 1949)
Lohamei Herut Yisrael a déclaré que "Une forte attaque sur les centres de population Arabe intensifiera le déplacement des réfugiés et toutes les routes en direction de la Transjordanie et des pays voisins seront remplies de masses frappées de panique et cela entravera le déplacement des soldats de l'ennemi, comme cela s'est produit pendant l'effondrement de la France (pendant la Seconde Guerre Mondiale)....
Une grande occasion nous a été donnés; ne la gaspillons pas... La totalité de cette terre sera ànous... (Benny Morris, 1948 et après: Israël et les Palestiniens, Oxford, Clarendon Press, 1990, p. 37)
Le Mandat Britannique s'est terminé le 15 mai 1948 et la Proclamation de l'Etat d'Israël est entrée en vigueur. Le dernier soldats Britannique a quitté la Palestine le 30 Juin 1948.
La ¨Proclamation ne spécifiait pas les frontières de l'"Etat d'Israël". Elle faisait référence "àla Terre d'Israël", le "lieu de naissance du peuple Juif" et "de la terre de leurs pères" dont la patrie avait été regagnée.
Cette omission intentionnelle délibérée des frontières reflétait leur intention d'expansion.
En 1937, soutenant une proposition britannique de partition, David Ben-Gurion déclarait : "L'acceptation d'une partition ne nous engage pas àrenoncer àla Transjordanie; on ne demande àqui que ce soit de renoncer àsa vision. Nous accepterons un Etat dans les frontières fixées aujourd'hui, mais les frontières des aspirations Sionistes sont le souci du peuple Juif et aucun facteur externe ne pourra les limiter ". (Noam Chomsky, Le Triangle Fatidique : Etats-Unis, Israël et les Palestiniens, Montréal : Black Rose Books, 1984, p. 161)
Ben-Gurion envisageait un Etat Juif dans une partie de la Palestine comme tête de pont pour une future expansion àchaque fois que la situation le permettrait. Sa vision a été définie dans une lettre àson fils, Amos, dans laquelle Ben-Gurion déclarait : "Un Etat Juif partiel n'est pas la fin, mais seulement le début...." (Michael Bar-Zohar, Ben-Gurion: Une Biographie. New York : Delacorte Press, 1977 pp 91 - 92)
Ce comportement trompeur de Ben Gurion avait été précédé par une attitude semblable de la part de Herzl, qui avait énoncé l'appel Sioniste pour la création de Der Judenstaat
Theodor Herzl a été renseigné par un ecclésiastique Chrétien Britannique, William Hechler, sur le secteur que les Sionistes devraient rechercher: "La frontière nord doit être les montagnes en face de la Cappadoce (en Turquie); au sud : le canal de Suez."
En octobre 1898, Herzl a consigné de façon approbative la suggestion de son associé Max Bodenheimer : "du Fleuve d'Egypte àl'Euphrate". (Sami Hadawi, article préparé et délivré sous forme de discours dans un Colloque International sur le "Sionisme et le Racisme" réuni àTripoli, Libye, pendant la période du 24 au 28 juillet 1976. Les discours ont été édités par Walter Lehn et publiés sous forme de livre, le Sionisme et les Terres de la Palestine, p. 3, citant Raphael Patai (ed), Journaux Intimes Complets de Theodor Herzl, New York, 1960, p. 56)
Herzl était mensonger en ce qui concerne les détails de son Der Judenstaat. Il a même affirmé qu'il voulait un Etat Juif sur un bout de terre approprié n'importe où dans le monde.
Une lettre a été écrite par le maire de Jérusalem, M. Yousuf Zia al-Khalidi au Rabbin en chef de France, Zadok Kahn, et implicitement àla connaissance de Theodor Herzl. Dans cette lettre, Khalidi leur demandait que la "Palestine soit laissée en paix."
En réponse, Herzl a écrit une lettre au Maire le 19 mars 1899 pour apaiser toutes les craintes de l'immigration juive en prétendant que : "Les Juifs n'ont aucune puissance belligérante derrière eux, ils ne sont pas non plus de nature guerrière. Ils sont un élément totalement pacifique et très contents s'ils sont laissés en paix. Par conséquent, il n'y a absolument rien àcraindre concernant leur immigration... "
Herzl faisait référence aux autochtones de la Palestine comme une "population non-Juive en Palestine" et garantissait que personne "ne pensaient àles expulser. C'est leur bien-être, leur richesse individuelle, que nous développerons en apportant notre propre population... "
(Le texte intégral de la lettre a été reproduit dans Walid Khalidi, Du Refuge àla Conquête: Readings in Zionism and the Palestine Problem until 1948, Beirut: Institute for Palestine Studies, 1971, Second Printing, Washington, 1987, pp. 91 - 93)
Chaim Weizmann était plus précis au sujet de la terre réclamée pour l'Etat.
La Palestine comme définie par les propositions Sionistes àla Conférence de Paix àParis en 1919 incluait le Sud Liban, les Hauteurs du Golan, et un secteur àl'est du fleuve du Jourdain jusqu'àune ligne parallèle àla voie ferroviaire de Hijaz.
(Une carte décrivant ce secteur est disponible dans : David McDowall, Palestine et Israël: The Uprising and Beyond, Berkeley, Los Angeles: University of California Press, 1989, p. 20.. Voir également : Simha Flappan, Naissance d'Israël: Mythes et réalités, New York: 1987, p. 17)
Weizmann faisait une mention vague "du Problème Arabe" dans son autobiographie, Essai et Erreur, sans donner les solutions spécifiques. Il était confiant de réaliser une majorité juive en Palestine avec la coopération avec la Grande-Bretagne et une fois que la majorité Juive serait obtenue, les Sionistes se sentirait libres de faire ce qu'ils voulaient.
Dans une interview en octobre 1944, Weizmann a adopté une position semblable àcelle adoptée par Ben-Gurion en se référrant àune certaine forme de partition qui serait temporairement acceptable. Il ne voyait pas pourquoi le poids entier devrait retomber sur la génération actuelle et pourquoi on ne pourrait pas envisager la possibilité de future expansion. (Peter Grose, Israël dans l'esprit de l'Amérique, New York, Alfred A. Knopf, 1983, du p. 238)
Les lignes d'Armistice de 1949 ont laissé aux Sionistes le contrêle d'une région de la Palestine qui était plus grande que le secteur qui leur avait été alloué par la résolution de partition de 1947. Ce secteur était insatisfaisant pour accomplir les "aspirations" Sionistes et les lignes d'armistice ont été acceptées en tant qu'un arrangement provisoire en attendant une occasion pour s'agrandir en temps opportun.
Le conflit entre l'Egypte et l'Occident au sujet du canal de Suez a été vu comme une opportunité pour Israël de réaliser ses plans d'expansion territoriale.
Lors d'une table ronde-conférence secrète entre les Français et les Anglais àSévres le 21 octobre 1956, Ben-Gurion a proposé l'élimination de Nasser en Egypte; la partition de la Jordanie avec la Cisjordanie allant àIsraël et la Rive Est àl'Irak qui devrait signer un traité de paix avec Israël et s'engager dans l'absortion des réfugiés palestiniens; Israël annexerait le Sud Liban jusqu'au fleuve Litani, avec un Etat Chrétien établi dans le reste du pays; la création d'un faire-valoir pro-Occidental qui stabiliserait le régime syrien; et la création d'un statut international pour le canal de Suez tandis que le détroit de Tiran serait placé sous contrêle israélien.
Une opération militaire tripartite contre l'Egypte a été approuvée et l'accord définitif àcet effet a été signé le 25 octobre. La confirmation officielle du Protocole de Sévres a été reçue par Ben-Gurion le 26 octobre et a été chaleureusement complimentée par Menachem Begin. (Bar-Zohar, Ben-Gurion: Une Biographie, New York: Delacorte Press, 1977, pp 224-244)
Comme prévu, les forces israéliennes ont envahi Gaza le 29 octobre sur leur route àtravers le Sinai jusqu'au canal de Suez.
Dans son discours àla Knesset le 7 novembre, Ben-Gurion victorieux déclarait : "La révélation de Sinai a été renouvelée ànotre époque par l'initiative héroique de notre armée.... Notre armée n'a pas violé le territoire égyptien.... Nos opérations ont été limitées seulement àla péninsule du Sinai.... L'accord d'Armistice avec l'Egypte est mort et enterré... les lignes d'armistice entre nous et l'Egypte a également été abandonné aux revenants... nous sommes disposés àdes négociations pour une paix inébranlable.... Nous sommes disposés àdes négociations semblables avec chacun des autres Etats Arabes... "
D'autre part, Ben-Gurion a envoyé un message au défilé de victoire qui avait lieu àSharm el-Sheikh: "Yotvat (l'île de Tiran) deviendra une fois de plus une partie du troisième royaume d'Israël!"
Le jour suivant, l'expression s'évaporait. Israël s'est réveillé àla réalité sinistre de la situation quand l'Assemblée générale de l'ONU a décidé qu'Israël devait se retirer du Sinai sans condition. (Ibid, pp 249 - 253)
Le 22 janvier 1957, Israël se retirait du Sinai suite àune position ferme d'Eisenhower. Le retrait de Gaza a eu lieu le 8 mars et le gouvernement militaire égyptien a été restauré en quelques jours.
L'Assemblée générale de l'ONU a adopté la résolution 997 exigeant le déploiement d'une Force d'Urgence de l'ONU (UNEF) dans le Sinai en février et le canal de Suez a été rouvert àla navigation le 22 mars.
Les projets israéliens d'expansion et de nouvelle organisation du Moyen-Orient pour s'adapter aux souhaits d'Israël ont dû attendre une période plus facile et un président des Etats-Unis d'Amérique plus consentant et plus complaisant.
Cette occasion est survenue en 1967 avec le Président Lyndon B. Johnson.
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