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ISM France - Archives 2001-2021

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Palestine -

L'autre visage de la démocratie occidentale

Par

> amayreh@p-ol.com

Demandez aux civils afghans dont les familles ont été exterminées et les maisons détruites par les bombardements occidentaux gratuits de leurs villages. Demandez-leur ce qu'ils pensent de la démocratie américaine. Demandez aux Irakiens dont le pays est revenu au Moyen Age sous les bombardements. Demandez-leur s'ils vont mieux maintenant que du temps de Saddam Hussein.

L'autre visage de la démocratie occidentale

Il est bien difficile de blâmer des millions de jeunes gens du Tiers monde, en particulier dans le monde musulman, pour leur désillusion grandissante envers la démocratie occidentale.

Il a quelques années, on a fait croire à beaucoup, dans cette partie du monde, que l' "american way" ("la manière américaine") donnerait du pouvoir aux masses et contribuerait à construire une société basée sur la liberté et la justice, qui produirait également, au bout du compte, la prospérité économique.

Toutefois, ces gens ont vite découvert qu'on les avait dupés et trompés lorsqu'ils ont vu à quoi ressemblait la démocratie "en action" en Afghanistan, en Irak, à Guantanamo et, bien sûr, en Palestine.

La dichotomie souvent dévoyée entre les déclarations rituelles des dirigeants occidentaux sur la démocratie et les droits de l'homme, d'un côté, et leurs actions, conduites et politiques scandaleuses, de l'autre, n'a servi qu'à approfondir la désillusion des gens envers une "démocratie" qui prêche une chose et fait le contraire.

Dans le discours inaugurant son second mandat, George W. Bush avait mis l'accent sur la centralité de la "démocratie" dans la politique étrangère de son administration.

"C'est la politique des Etats-Unis de rechercher et de soutenir la croissance de mouvements et institutions démocratiques dans toute nation ou culture, avec le but ultime de mettre fin à la tyrannie dans notre monde."

Toutefois, dans la réalité, nous avons tous vu qu'au lieu de soutenir la démocratie et de décourager la tyrannie, Bush a fait exactement l'inverse en combattant la démocratie et en encourageant la tyrannie dans de nombreuses parties du monde.

Dans la plupart des pays du Moyen Orient, en particulier dans le monde arabe, les violations criminelles des droits de l'homme et des libertés civiles sont maintenant plus répandues que lorsque Bush est devenu président il y a presque huit ans.

La torture est largement pratiquée et des méthodes sophistiquées, par exemple le "water boarding" (torture par l'eau) (1) ont été introduites dans plusieurs états arabes sous la surveillance bienveillante des Américains. Ceci en plus des scandaleuses "renditions" (redditions) (2) qui sont devenues une partie essentielle de la promotion de la démocratie dans le monde arabe.

Aujourd'hui, tous les régimes alliés aux Américains au Moyen Orient sont virtuellement de véritables états policiers répressifs où les citoyens qui s'aventurent à exercer même le minimum de leurs droits et libertés civils sont persécutés, emprisonnés et torturés ou démis de leurs fonctions.

Dans certains pays, des milliers de personnes sont raflées comme du bétail et emprisonnées en masse pour les empêcher de prendre part aux élections locales ou parlementaires. Et ceci pendant que les démocraties occidentales continuent d'ergoter sur la démocratie et les droits de l'homme.

En Palestine occupée, l'hypocrisie de George Bush atteint des sommets. En 2006, les Palestiniens ont tenu des élections parlementaires sous la pression de l'homme de la Maison Blanche. Cependant, lorsque le peuple palestinien a élu un parti politique que Bush et Ariel Sharon n'aimaient pas, ce fut l'horreur, et le peuple palestinien a été soumis à un blocus sévère jamais vu depuis que les disciples d'Hitler ont assiégé le Ghetto de Varsovie en 1943.

Et lorsque les enfants de Gaza sont affamés et tués par dizaines, et qu'ils continuent à l'être au moment où j'écris ces lignes, la réaction de l'administration Bush a été exprimée par sa Secrétaire d'Etat Condoleezza Rice, cette femme sans éthique et menteuse, qui a félicité Tzipi Livni, la Ministre des Affaires Etrangères israéliennes à la même mentalité criminelle, sur le "succès remarquable" du blocus, disant : "Il marche, et nous en sommes heureux".

Mais Rice n'invente rien. Madeleine Albright, la Secrétaire d'Etat de l'administration Clinton, avait sorti des petites phrases encore plus virulentes lorsqu'on lui avait demandé ce qu'elle pensait du million d'Irakiens anéantis par les sanctions US dans les années 1990. Elle avait répondu plutôt nonchalamment que "si c'est bon pour l'Amérique, ça vaut le coup."

Eh bien, j'imagine qu'Adolph Hitler et Joseph Stalin, comme tous les autres assassins de masse, passés et présents, justifieraient leurs crimes contre l'humanité avec le même argument.

Oui, beaucoup de gens dans notre partie du monde pensaient, probablement avec naïveté, que la démocratie occidentale avait une éthique et une morale, qu'elle était juste et humaine, mais la réalité nous a montré qu'elle est souvent sans éthique, immorale, injuste, inhumaine et purement et simplement criminelle.

Demandez aux civils afghans dont les familles ont été exterminées et les maisons détruites par les bombardements occidentaux gratuits de leurs villages. Demandez-leur ce qu'ils pensent de la démocratie américaine. Demandez aux Irakiens dont le pays est revenu au Moyen Age sous les bombardements. Demandez-leur s'ils vont mieux maintenant que du temps de Saddam Hussein.

Demandez aux Palestiniens dont les enfants meurent de maladies parce que "la seule démocratie du Moyen Orient" ne leur accorde pas l'accès aux soins médicaux appropriés. Demandez-leur, et ils vous diront la vérité.

Bien sûr George Bush n'est en aucun cas le seul voyou dans l'arène. La plupart des "démocraties" d'Europe de l'Ouest ont joué un rôle honteux en participant aux guerres génocidaires en Palestine, en Irak et en Afghanistan, et toutes, à quelques exceptions notables, l'ont fait au nom de la démocratie et des droits de l'homme.

Nous avons vu récemment comment les dirigeants d'Allemagne, d'Italie, de France et de Grande-Bretagne ont embrassé l'Etat israélien néo-nazi lors de son 60ème anniversaire, un Etat dont l'existence même est un crime contre l'humanité.

De la même manière, nous avons vu comment le Premier Ministre britannique Gordon Brown a récemment décrit l'éradication du peuple palestinien de sa terre ancestrale et la création consécutive de l'Etat terroriste comme "le plus grand événement du 20ème siècle."

C'est le dirigeant de ce même pays qui a permis au sionisme de violer la Palestine et d'expulser ses habitants indigènes aux quatre coins du monde.

Et, au sommet de toute cette monumentale oppression, les dirigeants britanniques continuent d'avoir la dépravation morale et intellectuelle de nous dénoncer comme "terroristes" parce que nous résistons à nos bourreaux et que nous voulons être libres.

Aujourd'hui, les démocraties s'affairent à promouvoir "la démocratie et les droits de l'homme" en Palestine occupée en créant un appareil de police d'Etat où les militants politiques sont enlevés, torturés et même tués, et les journalistes et les professeurs d'université sont incarcérés et maltraités par des cadres de la sécurité jeunes et ignorants qui feraient n'importe quoi pour quelques centaines de dollars à la fin du mois.

C'est cela, la "démocratie" qu'on nous exporte et que l'Occident, en coordination avec Israël, essaie de nous faire avaler de force.

Bon, désolé, les gars, votre démocratie est en train de nous tuer, et nous n'en voulons pas.


(1) "Water boarding" : Le prisonnier est attaché à une planche inclinée, les jambes levées et la tête légèrement plus basse que les pieds. On lui enveloppe la tête de cellophane et de l'eau lui est versée dessus. Inévitablement, les réflexes de suffocation s'enclenchent et une peur panique de la noyade le force à supplier que l'on arrête le traitement.

(2) Le terme "extraordinary rendition" (littéralement "reddition extraordinaire") désigne une action illégale de la CIA, qui consiste à enlever des personnes et à les transporter clandestinement dans des pays où la torture est pratiquée afin d'y être interrogé, par exemple l'Égypte, l'Indonésie, la Syrie ou l'Afghanistan ou dans des bases américaines hors du territoire des Etats-Unis. Il s'agit d'une sorte d'« externalisation » de l'interrogatoire, les États-Unis se permettant de pratiquer la torture tout en l'interdisant sur son territoire.

Source : Exposing Israel

Traduction : MR pour ISM

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