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Jérusalem -

Israël poursuit la judaïsation de Jérusalem Est

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Le gouvernement israélien tente de judaïser la Jérusalem Est palestinienne, et entretient une majorité juive contre la menace démographique d'une natalité palestinienne plus élevée

Israël poursuit la judaïsation de Jérusalem Est


Démolition à Jérusalem Est par l'armée sioniste

A cette fin, le gouvernement israélien applique un certain nombre de politiques visant à établir des faits sur le terrain pour limiter le nombre de palestiniens résidant dans la ville.

Pour rendre toute future division de Jérusalem presque impossible, les autorités israéliennes appliquent une combinaison de stratégies : elles limitent les permis de réunification familiale, redessinent les limites municipales de Jérusalem, agrandissent les colonies juives à Jérusalem Est et construisent de nouvelles colonies illégales.

Selon le droit international, la Ligne Verte sépare Jérusalem Ouest Juive de Jérusalem Est palestinienne. Cependant, Israël a occupé illégalement Jérusalem Est depuis la guerre arabo-israélienne de 1967.

Le mois dernier, Israël a publié les soumissions pour la construction de 1761 unités de logement illégales pour les colons israéliens à Jérusalem Est seule, selon l'association israélienne La Paix Maintenant.

L'organisation pour les Droits de l'Homme israélienne B'Tselem dit que près de 192.000 colons résident illégalement dans 12 colonies à Jérusalem Est.

Le nouveau tracé des limites municipales de la ville fait par la municipalité de Jérusalem a incorporé les colonies illégales, pendant que la construction de la barrière de séparation, qui sépare Israël de la Cisjordanie , a augmenté le nombre de palestiniens « du mauvais côté » de la barrière ou du mur, de cette façon limitant encore davantage la présence palestinienne.

Selon des calculs prudents de l'ONU, environ 25% des 253.000 palestiniens qui vivent à Jérusalem Est ont été coupés de la ville par la barrière.

« Les Israéliens sont en train de mettre en application le plan final de judaïser Jérusalem complètement », a dit à IPS Suhail Khalilieh, chef de l'Institut de Recherches Appliquées à Jérusalem (ARIJ)

« Le plan a commencé quand Israël a annexé Jérusalem est en 1967. La dernière étape du plan implique l'achèvement de la barrière avec le dessein spécifique de manipuler la démographie et de limiter le solde de la population palestinienne à un simple 15-20%, le reste étant juif », a dit Khalilieh.

Jérusalem Est a une importance particulière aux yeux des palestiniens parce que selon le droit international, elle leur appartient et elle est destinée à être la capitale d'un futur état palestinien. Ils ont aussi d'importants liens culturels, religieux, éducationnels et commerciaux avec la ville.

La Mosquée Al-Aqsa, deuxième lieu saint de l'Islam, ainsi que les sites où le Christ est dit avoir été enseveli et crucifié sont à Jérusalem Est. Beaucoup de palestiniens sont chrétiens, même s'ils sont une minorité. *

L'Autorité Palestinienne Nationale (AP) essaye d'aborder le futur statut de Jérusalem Est, qu'il considère comme une ligne rouge, à l'intérieur de la charpente des négociations finales sur la colonisation, du conflit israélo-palestinien et de l'établissement d'un état palestinien.

Mais l'AP est face à un travail de Sisyphe car l'usurpation d'Israël de Jérusalem Est a régulièrement augmenté depuis des décennies depuis 1967, quand sur un tiers de la zone des propriétaires palestiniens individuels ont été expropriés pendant l'annexion pour la construction exclusive de colonies.

L'expropriation, au mépris de la Quatrième Convention de Genève, a été justifiée en se basant sur la classification des terres possédées par les palestiniens comme vacantes ou non utilisées, étant donné que beaucoup de palestiniens ont fui la guerre temporairement pour des pays voisins.

« Les palestiniens qui résident hors de Jérusalem sept ans ou plus perdent leur statut de résident à Jérusalem à moins qu'ils puissent prouver leur résidence à Jérusalem à l'intérieur des limites municipales et l'importance de la ville dans leur vie quotidienne, ce qui est impératif pour garder leurs cartes d'identité », dit B'Tsélem

Cela ne s'applique pas aux israéliens à Jérusalem Ouest.

Selon les statistiques de l'ONU, en 2006 au moins 1360 palestiniens ont vu leur carte d'identité révoquée. C'est cinq fois plus qu'en 2005, et plus que les années précédentes depuis qu'Israël a commencé à occuper Jérusalem Est.

En 2003, la loi sur la citoyenneté et l'entrée en Israël a été promulguée, qui dénie aux épouses venues des territoires palestiniens occupés, qui sont mariées à des citoyens israéliens ou des résidents permanents (porteurs d'une carte d'identité de Jérusalem), le droit d'acquérir la citoyenneté ou le statut de résident, et de cette façon l'opportunité de vivre avec leur partenaire en Israël et à Jérusalem.

Résultat, des dizaines de couples mariés sont forcés de vivre à l'écart l'un de l'autre.

En Israël, les épouses étrangères qui sont juives reçoivent automatiquement la citoyenneté selon la Loi du Retour.

De plus, depuis 1982 le Ministère de l'Intérieur n'a pas permis l'inscription des enfants palestiniens comme résidents de Jérusalem si le père de l'enfant n'est pas détenteur d'une carte d'identité de Jérusalem, même si la mère détient la carte d'identité de Jérusalem.

Le plan d'urbanisme de Jérusalem aussi a été réglé avec précision pour augmenter la population juive avec des taxes incitatives et des investissements massifs dans les quartiers juifs, pendant que la construction dans les quartiers palestiniens est sévèrement restreinte à sept pour cent de Jérusalem Est.

« Toutefois, même avant que les palestiniens puissent construire ils doivent obtenir les permis requis qui sont à la fois chers et extrêmement difficiles à obtenir », a dit Khalilieh.

Même si les palestiniens sont assez chanceux pour avoir les permis, ils sont encore limités à construire sur seulement 25 pour cent de leur terre.

De nouveau, ces restrictions ne s'appliquent pas aux résidents juifs de Jérusalem Ouest.

Jeff Halper du Comité israélien contre les démolitions de maisons (ICAHD) dit qu'il y a actuellement une pénurie de logements de 25.000 unités à Jérusalem Est, et trop peu de logements signifie des prix plus élevés.

« En dépit du manque de logements, la municipalité israélienne accorde aux palestiniens 150 à 350 permis par an, et démolit encore 150 ou plus de maisons existantes dans le même temps », dit Halper.

Les maisons construites sans permis sont démolies par la municipalité.

B'Tsélem déclare que les israéliens comme les palestiniens construisent illégalement, mais que la réponse des autorités n'est pas égale. Les palestiniens sont responsables de 20 pour cent des constructions illégales, néanmoins 75 pour cent des démolitions concernent les maisons palestiniennes.

« Pendant que les démolitions faites dans les quartiers juives visent soit des locaux commerciaux ou des rajouts à une maison, dans les quartiers palestiniens de telles démolitions laissent des familles entières de palestiniens sans toit », a ajouté l'association pour les droits de l'Homme.

L'ICAHD affirme d'ailleurs que les palestiniens font face à une discrimination en regard de la budgétisation et de la taxation des besoins aussi essentiels que l'eau, les ordures, les routes, les parcs, l'éclairage, les bureaux de poste, les écoles et autres services.

L'AP continue de négocier avec les israéliens en dépit du fait qu'ils continuent de construire des colonies et d'exproprier la terre.

« Les palestiniens sont dans une position extrêmement délicate. S'ils stoppent les négociations sur cette base, Israël pourrait faire porter l'échec des négociations carrément sur leurs épaules, avec le soutien des USA, et continuer à instaurer des faits sur le terrain en toute indépendance », a dit Khalilieh à IPS.

Source : IPS

Traduction : MM pour ISM

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