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ISM France - Archives 2001-2021

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Palestine -

Données sur les prisonniers politiques palestiniens mineurs (enfants)

Par

(Département de l'enfance et de la jeunesse / Ministère des affaires des prisonniers et des libérés / Ramallah)

Depuis le déclenchement de l'intifada al-Aqsa en septembre 2000, plus de 2500 enfants ont été arrêtés et emprisonnés. Plus de 391 enfants sont toujours en prison et dans les centres d'interrogatoire et de détention israéliens, auxquels il faut ajouter les 400 enfants emprisonnés qui ont plus de 18 ans en prison.

Données générales

Près de 2500 enfants palestiniens ont été emprisonnés depuis le début de l'Intifada al-Aqsa, en septembre 2000.

391 enfants sont toujours prisonniers.

Plus de 400 enfants prisonniers ont dépassé l'âge de 18 ans, tout en étant encore emprisonnés.

7% des enfants prisonniers sont malades et privés des soins médicaux.

20 enfants sont en détention administrative

50% des enfants prisonniers viennent des villages.

25% des enfants prisonniers sont de la région de Naplouse.

77% des enfants prisonniers ont été arrêtés dans leurs maisons.

83% des enfants prisonniers sont de élèves.

Les familles d'où sont issus les enfants prisonniers sont constituées de 9 membres, en moyenne.

74% des enfants prisonniers appartiennent à des familles dont les membres se situent entre 7 et 12 membres.

41% des enfants prisonniers appartiennent à des familles dont les revenus sont faibles et très faibles.

10% des enfants prisonniers ont été accusés d'essayer de mener des opérations d'explosion.





Depuis le déclenchement de l'intifada al-Aqsa en septembre 2000, plus de 2500 enfants ont été arrêtés et emprisonnés. Plus de 391 enfants sont toujours en prison et dans les centres d'interrogatoire et de détention israéliens, auxquels il faut ajouter les 400 enfants emprisonnés qui ont plus de 18 ans en prison.

Les autorités de l'occupation israélienne privent les enfants prisonniers de tous les droits les plus basiques accordés par les traités internationaux.

Parmi ces droits, le droit de ne pas être arrêté lors de rafles, connaître les causes de l'arrestation, l'autorisation d'avoir un avocat pour la défense, le droit à la famille de savoir les causes et le lieu de l'arrestation de l'enfant, le droit de comparaître devant un juge (pas un militaire), le droit de contester une accusation, le droit de contacter le monde extérieur et le droit d'être traité de manière humaine, protégeant la dignité de l'enfant emprisonné.



Mais l'arrestation des enfants est devenu le premier recours

Malgré les divers traités internationaux, les traités relatifs aux droits de l'homme ou aux droits des enfants, qui ont insisté sur la nécessité de protéger l'enfant, leur vie ainsi que leurs chances de développement, spécifiant que l'arrestation des enfants doit être le dernier recours et pour des périodes très courtes, les autorités de l'occupation israélienne ont fait de l'arrestation et de l'assassinat des enfants leur premier recours.

Les autorités de l'occupation ont entièrement rejeté les traités internationaux et se sont comportés avec les enfants comme des « projets d'actes terroristes ».

Elles leur ont fait subir les pires tortures, elles continuent à les faire subir dans les prisons les traitements les plus humilitants, avec des coups, le shabeh, l'interdiction de dormir ou/et de manger, les menaces et les insultes, ainsi que les harcèlements sexuels.

Les pressions les plus insupportables ont été utilisées contre eux pour leur faire signer des documents, pour les faire travailler à leur compte, avec les renseignements israéliens.



Des ordres militaires et des pratiques racistes

Le gouvernement israélien pratique une politique de discrimination raciale contre les enfants palestiniens. Il se comporte avec eux sans avoir recours à la loi, et notamment relative aux mineurs, car la loi israélienne relative aux mineurs accorde des garanties pour un jugement juste.

En même temps, Israël considère l'enfant israélien comme un enfant tant qu'il n'a pas dix-huit ans, alors que l'enfant palestinien l'est jusqu'à 16 ans, seulement.

En violation avec ses engagements concernant les droits de l'enfant, les autorités israéliennes se basent sur les ordres militaires pour emprisonner et torturer les enfants palestiniens.

Les enfants comparaissent devant des tribunaux militaires dépourvus de tous les critères d'un tribunal juste.

L'ordre militaire 132 autorise les forces de l'occpation d'arrêter des enfants âgés de 12 ans.

Parmi les enfants, 20 enfants sont emprisonnés sans aucune charge précise contre eux, ce sont des prisonniers administratifs.

Quelques-uns d'entre eux ont vu leur peine d'emprisonnement administratif renouvelé, plus d'une fois, sans préciser les raisons.

Les autorités israéliennes d'occupation utilisent l'emprisonnement administratif d'habitude contre les militants politiques, qu'Israël considère comme menaçant la sécurité de l'Etat. La détention administrative d'enfants n'ayant pas atteint les 18 ans signifie que le Palestinien, en tant que tel, est visé, quel que soit son âge.



De lourdes condamnations

Un aperçu sur les condamnations imposées aux enfants détenus montre que les autorités de l'occupation israélienne ne prennent pas pour dernier recours leur arrestation, et pour une période la plus courte possible, au contraire.

Un enfant, par exemple, a été condamné à la prison à vie. Trois enfants sont condamnés à 15 ans de prison.

Quatre enfants sont condamnés entre 5 et 9 ans de prison, des enfants ont été condamnés de 1 à 3 ans de prison pour appartenance à des organisations palestiniennes, et beaucoup d'enfants sont condamnés entre 6 et 18 mois de prison pour avoir lancé des pierres.

Souvent, la condamnation est accompagnée d'une imposition financière allant de 1000 à 6000 shekels.



Des enfants malades, laissés sans soins

Parmi les enfants détenus, 30 enfants sont malades, soit 7% des enfants détenus. Ces enfants sont privés des soins appropriés. Souvent, ce sont les pilules anti-douleurs qui sont le remède pour toutes sortes de maux et de maladies.

Selon les témoignages des enfants, les autorités et les directions des prisons refusent que les enfants aillent aux cliniques des prisons, et même lorsqu'ils y sont emmenés, ils sont frappés, insultés, harcelés, même par les médecins et les infirmiers des cliniques pénitentiaires.

De même, il n'y a pas dans ces cliniques des médecins permanents.

Les enfants malades sont négligés et ceux qui doivent subir des interventions chirurgicales doivent attendre de longues périodes avant d'avoir une autorisation ou d'être admis dans les hôpitaux.

Des enfants prisonniers attendent toujours que des balles ou des éclats d'obus soient enlevés de leurs corps, d'autres enfants souffrent de maux psychologiques aigus, d'autres des maux aux oreilles et aux yeux.

Les statistiques du ministère palestinien pour les prisonniers indiquent que 40% des maux dont souffrent les enfants prisonniers sont dus à leur emprisonnement, aux conditions de détention, aux aliments qu'ils consomment et à l'état insalubre des prisons.



Répartition des enfants dans les prisons et centres de détention

Prison nombre

Telmond (Asharon) 81

Ofek Hasharon 15

Ofer 55

Ketziot (Naqab) 49

Megiddo 62

Salem 11

Qaddoumim 6

Hawwara 15

Jalama 3

Petah Tikva 7

Ascalan 3

Atzion 33

Moskobiyya 13

Benyamin 32

Ramleh (prison et hôpital) 6



Répartition des enfants détenus selon la condamnation

Arrêté 270

Condamné 101

Administratif 20



Répartition des enfants détenus selon la province

Provinces Nombre

Al-Quds 27

Al-Khalil 75

Naplouse 98

Ramallah 53

Tulkarm 22

Qalqilya 4

Jénine 57

Bethlehem 50

Silfit 5



Les enfants détenus selon le lieu d'habitation

Lieu Pourcentage

Village 50%

Camp 15%

Ville 35%



Lieu de l'arrestation

Maison 77%

Rue 17%

Barrages 5%

A l'intérieur de la ligne verte ou près des colonies 1%



Les enfants répartis selon l'occupation (profession)

Elèves 83%

Travailleur 14%



Les enfants détenus répartis selon la taille de la famille

Taille famille Nombre/proportion

Membres 1 à 6 14%

De 7 à 12 74%

De 13 à 18 7%

Plus de 18 membres 5%



Les enfants détenus selon l'année d'emprisonnement

Année d'arrestation = Nombre

2001 =1

2002 = 2

2003 = 123

2004 = 246



Les enfants détenus selon leur âge

12 - 14 ans : 5

plus de 14 - 16 ans : 95

plus de 16 - 18 ans : 291



Les conditions dans les prisons et les centres de détention

Les enfants palestiniens détenus souffrent dans les prisons et les centres de détention israéliens de conditions extrêmement dures, inhumaines, conditions dépourvues des moindres critères humains, tels que définis dans les traités internationaux relatifs aux enfants et aux droits des enfants.

Ils souffrent de malnutrition et de la mauvaise qualité de la nourriture.

Ils souffrent de l'état insalubre des lieux de détention, de la présence d'insectes, de la surpopulation, de l'enfermement dans des pièces mal aérées et mal éclairées.

Il souffrent de la négligence médicale, du manque de soins, du manque de vêtements, de l'absence de moyens ludiques, la coupure du monde extérieur, la privation de la visite de leurs parents et souvent, d'avocats, le manque de suivi par des spécialistes pour les enfants, l'enfermement avec les adultes, l'enfermement avec des prisonniers israéliens de droit commun,

ils souffrent des insultes, des coups, de l'isolement, du harcèlement sexuel, des punitions collectives et de la généralisation des maladies.



Ci-joint une description des conditions dans les prisons et les centres de détention


Atzion

Manque de nourriture,

mauvaise qualité de la nourriture,

état insalubre de la prison,

manque de produits d'entretien,

chambres humides avec écoulement de l'eau de pluie dans celles-ci,

surpopulation (15 enfants dans une seule pièce).




Benyamin

surpopulation (48 enfants sous une même tente),

maladies de la peau,

froid,

malnutrition,

négligence médicale,

manque de vêtements.




Meggido

Enfants avec les adultes,

surpopulation (20 enfants sous la même tente),

froid, manque de vêtements,

pas d'enseignants,

plusieurs enfants privés des visites parentales,

malnutrition,

privation des appareils électriques.



Telmond (les filles)

la visite des avocats se passe à travers un grillage, une barrière et un autre grillage,

négligence médicale,

pas de visites parentales,

les enfants sont avec les adultes,

pas de portes aux toilettes,

humidité élevée des cellules,

les fenêtres fermées par des plaques en fer, interdisant l'entrée des rayons du soleil,

vêtements d'hiver et couvertures insuffisants, pas de chauffage,

mal au dos et au cou à cause des lits,

surface étroite de la cour de récréation,

pas de conseillers et spécialistes pour les enfants,

pas d'enseignements pour les filles,

interdiction de faire des travaux manuels,

manque de télévisions,

les parents de Jénine, de Naplouse et d'al-Khalil sont interdits de visite,

malnutrition, insultes, menaces et isolements,

fouilles provocatrices,

punitions sous forme d'amendes et de mises en isolement.




Ketziot, Naqab

Insectes et rats qui pullulent,

mauvaise qualité de la nourriture qui est en quantité insuffisante,

pas de soins médicaux, pas de médecin,

pas de couverts pour manger,

les enfants sont privés d'enseignement,

les vêtements et les couvertures insuffisants,

punitions collectives (interdictions des visites),

fouilles humiliantes.



Ofer

Maladies de la peau,

les rhumatismes et maladies des os répandues,

surpopulation,

appareils de détection causant des maux de tête,

manque de produits d'entretien,

empêchements des avocats de mener leur travail,
les conditions de santé sont insuffisantes (amoncellement des détritus)



Hasharon Ofek

Les enfants palestiniens sont détenus avec des enfants israéliens de droit commun (drogue, vol de voitures,),

la surface des pièces étroite, 3x2m, pas de livres scolaires pour les enfants,

mauvaise qualité des repas, pas de contact avec l'extérieur, ni de visites familiales,

pas de soins de santé pour les malades,

pas de moyens « ludiques » : télévision, radios, etc.



Qaddoumim

Traitement dur et humiliant, coups, nourriture insuffisante et de mauvaise qualité, le shabeh est courant pour les motifs les plus futiles, négligence médicale.



Moskobiyya

Malnutrition et parfois des insectes dans les plats, couvertures insuffisantes et sales, les insultes et les humiliations verbales fréquentes, coups et menaces de tortures.



Salem

Surpopulation dans les pièces, 8 dans une pièce de 16 m2, les geôliers ouvrent les portes des pièces à 7 heures du matin pour permettre aux détenus de se laver, pendant une demi-heure, les enfants sont enfermés avec des adultes, la nourriture est mauvaise, une boite de yaourt pour 7 détenus.

Les prisonniers ont une pomme tous les 15 jours.

Les prisonniers manquent de sucre, ils ont une cuillerée de sucre tous les 14 jours.

Les prisonniers ne peuvent recevoir leurs parents, pas de journaux, ni de télévision ni de radio.

Les prisonniers sont isolés du monde extérieur. Pas d'enseignements, ni de livres scolaires pour les enfants, ni de spécialistes sociaux et psychologues pour les enfants.

Les fouilles humiliantes sont fréquentes, parfois à 11 h du soir, parfois à 6 h du matin.

Pas de salles de bains, ni de toilettes dans les pièces, mais elles sont collectives pour les sections. Les geôliers maîtrisent les heures d'utilisation. Le bain est autorisé une fois par semaine, pas de lavabo dans les pièces.
Les geôliers introduisent une cuvette d'eau, de contenance 1,5 l par pièce.
Les pièces sont envahies par les insectes, les prisonniers n'ont pas de brosses à dents, ni dentifrices, ni produits d'entretien et ils ont un savon pour 6.

Les prisonniers sont privés de la pratique du sport, de la prière collective du vendredi. Les prisonniers passent presque toute la journée dans la pièce, leur sortie dépend des geôliers, qui les laissent sortir 10 à 30 mn pour la journée.



Hawwara

Les pièces sont étroites, 9 prisonniers dans la pièce. Pas de lits, les couvertures et les matelas sont sales, les prisonniers dorment par terre.

Les fenêtres aux pièces sont de 50x70 cm, pas de toilettes dans les pièces, mais à l'extérieur, il faut une autorisation pour y aller (deux fois par jour, maximum).

La nourriture est mauvaise et insuffisante : un pot de yaourt, deux tomates, un pain pour 9 détenus.



Les cellules de Petah Tikva :

la couleur des cellules est gris foncé, les murs ne sont pas lisses pour empêcher le détenu de s'y appuyer.

Le ventilateur est très froid, l'aération et la lumière sont insuffisantes, les toilettes sont un trou dans la terre, qui dégage une odeur nauséabonde.

Les tuyaux d'eau coulent dans les cellules, pas de possibilité de sa laver à l'intérieur des cellules, pas de sous-vêtements, traitement dur et humiliant, avec des coups.



Les cellules de Jalama :

elles mesurent 2mx2m, couleur gris foncé et les murs ne sont pas lisses, ventilateur froid, les toilettes sont un trou dans la terre,

état insalubre,

malnutrition,

Manque d'aération et de lumière.



Shatta :

135 lits, surpopulation avec 9 détenus dans une pièce,

malnutrition,

pas de livres ni d'enseignements,

les prisonniers sont privés des visites familiales.



Lorsque les enfants sont libérés

La souffrance des enfants ne s'arrête pas lorsqu'ils sont libérés, le département psycho-social du ministère des prisonniers a établi une étude à partir des cas d'enfants qui ont été détenus et soignés par son service. Les enfants sont traumatisés et souffrent de :

La peur, l'angoisse, l'incapacité de se maîtriser, l'incapacité de se concentrer. De plus, alors que la société les considère comme des enfants, réclamant d'eux l'obéissance, les enfants libérés considèrent qu'ils ont dépassé cette étape et ne peuvent plus jouer. Ils pensent que personne ne peut les comprendre, ils ont du mal à exprimer ce qu'ils ressentent et à parler de leur expérience. Ils craignent de retourner à l'école avec une différence d'âge.



Utilisation des enfants à des fins militaires

Les critères internationaux pour la protection de l'enfant, y compris dans le droit humain international, interdisent de faire participer les enfants à des opérations militaires, ils interdisent de les enrôler dans des actes qui mettent leurs vies en danger. La protection des enfants est une responsabilité collective, morale, selon tous les traités internationaux.

L'étude des dossiers des tribunaux militaires israéliens indique des cas d'enfants enrôlés dans des missions ou activités mettant en danger leurs vies.

Sur 163 cas de dossiers consultés, les enfants sont accusés de :



Accusations / Pourcentage sur les 163

Administratif (pas d'accusations) : 10%

Lancement de pierres : 40%

Lancement de cocktails molotov : 7%

Appartenance à des organisations interdites : 9%

Tentatives de tuer des Israéliens : 7%

Possession d'armes ou d'explosifs : 7%

Opérations martyres : 20%

Source : www.amin.org

Traduction : Palestine en Marche

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5 octobre 2004