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Palestine -

L'autre version de l'Histoire

Par

> mip@miftah.org

Article publié pour la première fois le 7 mai 2006. Joharah Baker est journaliste pour le Media and Information Programme at the Palestinian Initiative for the Promotion of Global Dialogue and Democracy (MIFTAH). Elle peut être contactée à l'adrese suivante : mip@miftah.org

Le 14 mai 1948, Israel a déclaré son indépendance.
Les Palestiniens, le peuple aux dépends duquel l'Etat Juif a été créé, ont un autre terme pour le jour de l'Indépendance d'Israel : Al Nakba ou la Catastrophe. En quelques mois, plus de 800.000 Palestiniens ont fui ou ont été expulsés de leurs maisons dans l'ensemble de la Palestine.
Des centaines d'autres ont été massacrés par les troupes juives à Deir Yassin et à Ein Al Zaytoun en tant que stratégie pour terroriser les gens et les pousser à fuir.

L'autre version de l'Histoire


Camp de réfugiés de Nahr Al-Barid, près de Tarablus au Liban en 1952 : 6 000 réfugiés Palestiniens habitent sous des tentes. Aujourd’hui, le camp abrite 37 542 personnes. - Photo : www.shaml.org


Voilà revenue la période de l'année. Des drapeaux israéliens surdimensionnés flottent au-dessus des bâtiments, des maisons et des voitures, des pétards éclairent le ciel des nuits de Mai et les Israéliens remplissent leurs voitures de paniers de pique-nique et de boules de plage pour fêter le 58ème anniversaire de l'Indépendance d'Israël.

Dans ce lieu plein de contradictions, du deux poids, deux mesures et de l'hypocrisie, pour beaucoup de Palestiniens, cette occasion représente la pire hypocrisie.

Le 14 mai 1948, Israël a déclaré son indépendance. Bien qu'il ne soit pas sans précédent dans l'histoire que les pays obtiennent leur indépendance par la guerre, par la conquête ou en actionnant le joug de la colonisation, il y a peu d'exemples dans l'histoire égalant les circonstances dans lesquelles Israël a été créé.

Les Palestiniens, le peuple aux dépends duquel l'Etat Juif a été créé, ont un autre terme pour le jour de l'Indépendance d'Israël : Al Nakba ou la Catastrophe. En quelques mois, plus de 800.000 Palestiniens ont fui ou ont été expulsés de leurs maisons dans l'ensemble de la Palestine.

Des centaines d'autres ont été massacrés par les troupes juives à Deir Yassin et à Ein Al Zaytoun en tant que stratégie pour terroriser les gens et les pousser à fuir.


Des villages ont été détruits, des gens ont été tués et des maisons ont été abandonnées pendant que les Palestiniens horrifiés fuyaient le combat entre les troupes Juives, les armées Arabes et groupes palestiniens de la résistance, en croyant qu'ils seraient autorisés à revenir dans leurs maisons quelques jours plus tard.

Cela n'est pas arrivé. Pendant que les troupes juives continuaient à lancer des attaques contre les groupes de résistance palestiniens et les populations civiles sans armes, refoulaient les armées Arabes beaucoup plus faibles et bien moins organisées, de plus en plus les gens se sauvaient des lieux de bataille, franchissaient les frontières au Nord vers le Liban et la Syrie, traversaient le fleuve vers la Jordanie et fuyaient en Cisjordanie ou vers le Sud, à Gaza.

Pendant que les combats faisaient rage, peu parmi les Palestiniens, les Arabes ou même la communauté internationale ont réalisé qu'un problème profondémment enraciné qui s'avérerait être l'une des questions les plus épineuses dans le conflit Palestino-Israélien, était en train de se créer.

Même après que la guerre ait été terminée et qu'Israël ait déclaré son indépendance, des centaines de milliers de Palestiniens qui avaient laissé leurs vies entières derrière eux croyaient qu'ils seraient autorisés à revenir chez eux.

Pensant qu'ils partaient de leurs maisons pour quelques jours tout au plus, les gens avaient pris le strict minimum de leurs affaires, marchant lourdement à travers les frontières avec de minces matelas sur le dos, les enfants sur les hanches et les clefs de leurs maisons pendues solidement autour de leurs cous.

Le périple allait devenir le pire cauchemar des Palestiniens.

Après avoir dormi pendant des mois dans des tentes avec les quelques provisions qu'ils pouvaient récupérer ou qui leur étaient fournies par leurs pays d'accueil inopinés, l'Assemblée Générale des Nations Unies a voté la Résolution 194 en décembre 1948 qui, "déclarait que dans le contexte d'un d'accord de paix général 'de permettre aux réfugiés qui le désirent, de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins et que des indemnités doivent être payées à titre de compensation pour les biens de ceux qui décident de ne pas rentrer dans leurs foyers et pour tout bien perdu ou endommagé' "


Et comme l'histoire le démontrera plus tard, c'était juste l'une des nombreuses hypocrisies commises par la communauté internationale et Israël contre les Palestiniens.

Non seulement la résolution a été méprisée par le nouvel Etat Juif mais elle a été planquée sous le tapis par l'Occident et le reste du monde. 58 ans plus tard, les Palestiniens du monde entier ne demandent rien d'autre que l'application des résolutions des Nations Unies alors qu'ils sont souvent dans d'autres régions du conflit.

Cependant, alors que les réfugiés réalisaient qu'ils ne reviendraient pas dans leurs maisons en Palestine, désormais détruites ou habitées par de nouveaux immigrés juifs, le monde était au moins obligé de s'occuper du désastre qui s'était produit.

Le 8 décembre 1949, la résolution 302 (iv) de l'Assemblée Générale des Nations Unies appelait à la création de l'UNRWA, l'Office de Secours et de Travaux des Nations-Unies pour les Réfugiés de Palestine.

L'agence a depuis lors fourni des maisons, des écoles, de la nourriture et du travail à environ 4.3 millions de réfugiés palestiniens enregistrés dans tous ses domaines d'opération.

Maintenant, 58 ans plus tard, le deux poids deux mesures d'Israël - la démocratie auto-proclamée du Moyen-Orient - et du monde dans son ensemble n'ont jamais été si absolus.

Alors qu'Israël fête sa hournée de l'Indépendance, les Palestiniens continuent à languir dans les camps de réfugiés tentaculaires au Liban, en Syrie, en Jordanie, en Cisjordanie et à Gaza, avec des conditions de vie extrêmement pauvres et des horizons politiques encore plus pauvres.

Le droit au retour des réfugiés palestiniens a été une "constante nationale" pour les Palestiniens et leur direction depuis un demi-siècle et un plus sérieux problème pour Israël, qui affirme qu'il ne peut pas autoriser le retour des réfugiés dans leurs maisons par crainte que cela sabote la composition démographique de sa majorité juive.

En plus du problème des réfugiés, Israël n'a pas de quoi être fier quand on parle de ses voisins, les Palestiniens.

Entassés dans des cantons dévalués avec chaque ville séparée de l'autre, combattant la pauvreté, le chômage et la condamnation internationale pour leur résistance à 39 ans d'occupation militaire israélien, les Palestiniens sont la preuve qu'Israël est un pays basé sur le racisme et les doubles standards.

Pendant qu'il opprime, occupe et vise à annihiler la cause nationale d'un peuple tout entier, il se dépeint au monde comme étant une démocratie et une nation aimant la paix qui est sous le feu de l'ennemi.

Même les Israéliens eux-mêmes croient vraiment à ce faux raisonnement.

Le 3 mai, alors que les Israéliens célébraient le début des célébrations de l'Indépendance, Shimon Perez, en tant que porte-parole de la Knesset, a déclaré que les citoyens israéliens pouvaient regarder leur passé avec satisfaction. Peres a également été rapide à mêler aussi les Palestiniens.

"Je me tourne, en premier lieu, vers nos voisins Palestiniens. Ce soir aussi, nous offrons de beaux jours de paix, la pression d'une poignée de main de paix plutôt qu'une pression sur la gachette." A-t'il dit.

Après 58 ans de déplacement, d'expulsion et d'oppression, quand est-ce que le monde réalisera enfin que les Palestiniens sont et continuent d'être à la pointe du fusil ?





Source : http://www.miftah.org/

Traduction : MG pour ISM

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